Vie de merde.

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Il est neuf heures du matin, habillé d'une chemise noire en soie, d'un pantalon de costume orné d'une ceinture, ainsi qu'une veste taillée à la perfection. C'est ainsi que se rend Livai à la rentrée de seconde.

Une fois arrivé devant le grand portail en ferraille rouillée, on pouvait déjà remarquer les différents groupes.
À droite adossés au mur en jogging, c'était les fameux "tn Lacoste", Livaï les trouvait tous plus négligés les uns que les autres... À quelques mètres, les pots de peinture, les fameuses pétasses qui n'arriveront qu'à pécho les arbres. Ensuite à gauche non loin de l'entrée, c'était les "brutes", inexpérimentés en combat mais qui possèdent quand même des grands air légèrement menaçants, Le noiraud lui les qualifiait de "pathétiques". Et pour finir devant la porte du bâtiment principal le groupe de premières censés aider les secondes à s'intégrer. Il était composé de trois personnes : Un grand blond aux yeux bleus, le profil type aryen américain, une brune avec des lunettes qui était surexitée et enfin un garçon qui accompagnait la suréxitée qui paraissait lui calme et réfléchi au contraire de la grande brune. Livai quand à lui faisait un peu tâche, il était en costard, de petite taille et n'avait pas d'expression. À vrai dire le profil type du gars qu'on dégage. Mais ce dernier n'étant pas très sociable, cette certaine mise à l'écart était pour lui une aubaine.
Mais cela était sans compter le groupe de premières qui, quelques minutes après l'annonce du proviseur, alla voir Livaï, la brune lui sauta presque dessus en s'exclamant :
" Salut l'nain ! Moi c'est Hanji, lui Erwin et l'autre Moblit.
- Dégagez."
Rétorqua le noireaud sur les nerfs. Il bouscula la brune d'un air dédaigneux, le grand blond nommé Erwin l'arrêta en posant sa main sur l'épaule du plus petit avant qu'il ne fasse plus de dégâts que nécéssaire :

"On ne te veut aucun mal"

Affirma-t-il, cette phrase fit résonance dans la tête de Livaï et ce dernier bouscula la main du blond et alla se réfugier aux toilettes. Livaï était en hyperventilation, les yeux écarcillés et à bout. Cette phrase, ces six mots, maintenant il en était persuadé, ça sera la même rengaine.

Il refit surface pour rejoindre sa classe histoire de ne pas trop passer pour con, limiter les dégâts en somme.

Fin de journée, il rentra chez lui. Un père inexistant, une mère malade, en bref c'est la merde.

Il déposa son manteau sur le crochet prévu à cet effet et balança son sac une fois dans sa chambre, son terrier, sa bulle. Il se posa ensuite sur son pc...

Une génération de cons
Que des menteurs, des larves
Incapable de penser par eux mêmes

Et c'est moi qu'ils traitent de menteur ?
Foutaises.

Ainsi étaient ses pensées, bien tristes et malheureuses, mais qui pourrait lui jeter la pierre ? Il y avait tout de même une part de vérité si ce n'est la vérité. Il se leva exaspéré par tant de conneries, et attrapa d'une main un short et un t-shirt pour éviter d'attiser la colère de la seule personne qu'il aime, sa mère.
Elle était magnifique, mais malheureuse, pauvre de naissance.

Il alla par la suite à la douche, l'esprit lourd, le corps lourd, un sale goût d'amertume dans la bouche. Cela faisait deux mois qu'il n'avait pas ressenti cela, ou autre chose mais nous y reviendrons plus tard. Il alluma l'eau, alla en dessous puis s'écroula.
L'eau chaude coulait sur sa peau a l'allure porcelaine "bouffée par les mites" si je peux le dire ainsi. Il ferma les yeux, abattu, incapable d'activer ne serais-ce qu'un muscle.

Au quotidien en enfer.
Quelle merde...

Il se releva dans l'optique de mettre un terme à sa toilette et de retourner vite dans sa chambre n'ayant pas faim, sa mère travaillant de nuit, il n'était pas obligé de manger.
Il s'installa dans son lit, un livre de Dostoïevski, probablement les frères Karamazov. Comme à son habitude, ce dernier est incapable de trouver les bras tendres de Morphée dans l'obscurité, il lit donc jusqu'au petit matin, où il se prépara pour sa première journée de seconde. Quelle plaie...

I wanna fall in love with you [ERURI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant