Zemmour Gentleman

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Le lendemain, je me rendais au café de la Paix, en espérant que la maghrébine n'allait pas troubler mon appétit du savoir nouveau en lisant le figaro.
Mais, à ma grande surprise, je vis Safia au loin assise sur une table, désespérée et dépitée. Je me demandais si c'était en mon devoir d'aller la voir et la réconforter. Mais zut ! Je suis un féru de littérature nietzchéenne depuis l'âge de 17ans, je ne pouvais pas trahir mon sens de la philosophie en réconfortant une nihiliste pareil. Enfin bref. Je suis revenu à la raison assez rapidement, et feuilleta mon journal avec grande délicatesse, j'appréciais ses pages qui m'informaient sans être issues d'une propagande islamogauchiste. Mais, ma tranquillité se troubla. En effet, j'entendis des cris de femmes et une voix d'homme non éduqué. À ma grande surprise, se fut Safia confronté à un asiatique d'1m85 assez maigre, qui devait avoir la vingtaine. Bien que je ne sois peu robuste, je pris la décision de la secourir comme un vrai gentleman. Pourquoi troubler une jeune femme qui n'avait l'air pas déjà très bien ? C'est vrai, Safia avait une tête de toxicomane dépitée. Avec un élan de courage et de courtoisie, je me levai de ma chaise et interpella le jeune homme d'origine asiatique :
- Excusez moi ? Pouvez vous arrêter ce capharnaüm. J'essaye de lire le journal en paix au café de la Paix. Est-ce trop demandé ? Nonobstant, cette femme a l'air déjà assez perdue, voulez vous vraiment à ce point son numéro de téléphone ?
L'homme d'origine asiatique me répondis :
- Je demande pas son numéro wesh elle est trop cheum, je veux juste voler son bigo moi donc maintenant laisse moi accomplir mon affaire.
J'étais outré, comment un homme pouvait-il mal parler à une femme comme ça. Où est l'esprit de la galanterie française ? J'étais choqué, et par une colère digne de Zeus, je le menaça :
- Parlez lui sur un autre ton. Je connais son frère, c'est un grand rebeu qui gère les affaires de drogue à Mantes La Jolie. Je vous en prie, si vous ne voulez pas que je l'appelle tout de suite pour qu'il vous retrouve, partez.
L'homme asiatique cracha sur mes chaussures et ajouta :
- De toute façon je préfère les IPhone.
Il parti, j'étais soulagé, je lui ai évité un œil au beurre noir, il a eu de la chance que je reste un homme digne de ce nom. Safia me remercia, et me dit :
- Vous êtes plus coriace que je pensais, et surtout généreux pour secourir les femmes.
J'étais tout rouge. Pas parce que j'étais sous le charme de cette maghrébine, mais parce qu'une femme me complimentait. De nature assez introverti je ne parlais pas beaucoup aux femmes, ainsi les compliments je n'en recevais pas beaucoup ou alors très peu. Safia m'esquissa un dernier sourire et m'invita à se promener avec elle au parc. Je n'avais pas grand chose à faire cette matinée, j'ai donc accepté son invitation. Safia était assez pipelette et me posait beaucoup de questions sur ma vie. J'appris qu'elle travaillait en tant que journaliste à Mediapart mais qu'elle faisait du bénévolat de temps en temps. Évidement que je n'aimais pas Mediapart, mais quand elle me disa qu'elle travaillait à Mediapart je lui ai dit que c'était bien, j'allais pas non plus dire la vérité. Enfin bref, une question me trottait en tête. Était-elle célibataire ? J'étais assez gêné de lui poser cette question, d'ailleurs je ne savais pas trop pourquoi je voulais lui poser cette question. Je lui demanda :
- Safi..fi..a.
Je me dis merde dans ma tête, comment puis-je bafouiller pour dire son prénom, c'est aberrant, je recommence à bégayer comme à mon oral de SciencePo. Je continuais quand même :
- Êtes vous célibaitaire ?
Merdasse ! Je me suis trompé j'ai une déficience cognitive ou quoi. "celibaitaire" quel âne je suis pour ne pas prononcé un mot correctement alors que mon élocution est digne d'un orateur de Grèce antique. Elle me répondis quand même en rigolant :
- Oui.. Enfin c'est compliqué, je suis en break avec un homme vous voyez, mais je ne sais pas si j'ai encore espoir avec lui.
Comment ça en break me dis-je. Je ne sais pas pourquoi mais cela m'irritait de savoir qu'elle avait un homme dans sa vie. Mais bon, je sais au fond de moi que je suis supérieur à lui. Mais mince ? Pourquoi je me dis ça dans tête..Est-ce l'amour ? Non c'est pas possible, réfléchissons, aimer une maghrébine gauchiste c'est pas du tout mon style. J'aime les femmes raffinées avec du goût et intelligentes.
Enfin, la discussion deriva et mes pensées obscènes se sont effacées. On se quitta vers 13h, l'heure pour manger. Et elle me disa :
- À demain matin au café !
Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais envie d'être très très beau demain matin.

La liaison d'Éric Zemmour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant