༺ Chapitre III ༻

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En rentrant chez moi, je sentis une forte odeur de tabac, cependant ma mère déteste ça ! Je vais dans le salon, personne à part mon chat, endormi dans son pelage blanc. Je vois des chaussures d'hommes à l'entrée. Je pensais qu'elle faisait une pause moi...

Je vais dans la cuisine et l'odeur devient de plus en plus forte, je regarde discrètement et vois ma mère embrasser langoureusement un homme, qui semble avoir un début de calvitie, cigarette à la main. Ça me dégoûte plus qu'autre chose, vaut mieux que je parte d'ici...

Je pose mon sac, saisis ma guitare et mon téléphone, puis descends à pas de loup. Je mets mes chaussures en entendant leurs fortes respirations et je sors rapidement en claquant la porte. Tellement elle est « occupée » elle ne m'a même pas remarqué...

Je marche en regardant le sol décorée par plusieurs petites fleurs de cerisiers, c'est le crépuscule et l'air est frais, je ne resterais pas longtemps. Je devrais me poser à un endroit avec de la lumière. Je vois un parc qui semble vide, j'y entre et constate qu'il est désert. Je me pose contre un arbre, qui est à côté d'un réverbère. Je commence à faire quelques accords sur ma guitare, sans trop savoir ce que ça va donner.

J'ai commencé la guitare acoustique à mes 6 ans, un copain temporaire de ma mère était musicien et il m'a appris les bases, puis quand il s'est fait largué il m'a donné un cahier pour que je continue d'apprendre à en jouer. Il a agi comme un père et ça même si il s'est fait largué après 1 mois de relation. C'est le dernier que j'ai apprécié, les autres je ne voulais même plus les revoir. Je sais pas ce qu'il est devenu, je sais même plus son prénom, il me demandait de l'appeler papa, comme j'ai toujours rêvé de le faire.

J'entends soudainement des bruits de pas, je sors de ma bulle et relève la tête. C'était un homme basique, comme tous les autres. Aïe ! Mais il m'a balancé une pièce ce connard !?

Mayuko : Eh j'suis pas une sdf !

L'homme est reparti sans un bruit. C'était une pièce de 1 centime ?! C'est vraiment de la méchanceté gratuite ! J'ai jeté la pièce au loin et j'ai recommencé à jouer. Après quelques minutes, il commençait à pleuvoir et la nuit était tombée. J'ai mis ma guitare contre moi et j'ai rangé mon téléphone dans ma poche.

J'avançais dans la pénombre naissante, regardant aux alentours. Il n'y avait personne à part moi. La plupart des habitations n'étaient plus éclairées, sauf la mienne, précisément la chambre de ma mère. Je suis rentrée silencieusement et je suis tombée en face à face avec ma mère, qui ne semblait pas très enchantée de ma « fugue ».

Mère de Mayuko : T'étais où ?!

Mayuko : Dans un parc.

Mère de Mayuko : Et pourquoi ?! Te bécoter avec un garçon ?!

Mayuko : J'ai pas les mêmes priorités que toi...

Je suis partie dans ma chambre, la laissant abasourdie par mes dernières paroles. Fallait que ça sorte au bout d'un moment..
Je l'ai entendu se plaindre à ce mec, la seule phrase que j'ai pût comprendre c'est : « J'aurais du avorter ! »

Évidemment, ça fait toujours un pincement au cœur quand les mères disent, mais bon je m'habitue. Maintenant faut que j'attende une heure précisément pour descendre dans la cuisine et me préparer à manger. Je connais ma mère par cœur, elle a toujours la même routine, c'est la seule chose stable dans sa vie. Elle change tout le temps de garde-robe, de coiffure et de mec bien sûr.

Une heure est passée, je descends silencieusement vers la cuisine, je sors tout ce dont j'ai besoin et je préchauffe une poêle ainsi qu'une casserole. J'y fais cuire du riz et de petits morceaux de poulet. La cuisson finie, je sors du curry et le saupoudre sur le poulet . Je place le poulet dans un des compartiments de ma boîte à lunch. Vous l'aurez deviné, ma mère ne m'a pas appris à cuisiner, mais c'est son premier vrai copain après mon père. Celui qui a duré le plus longtemps, environ six mois.

Joli Caramel | ⚠️ ARRÊTÉE ⚠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant