Aurora

Second souffle

Deux semaines s'étaient écoulées depuis l'incident de l'étage numéro 200. Tous les journaux d'Ichi parlaient de cette fameuse intrusion. Depuis cet incident, la population d'Aurora ne s'était jamais sentie autant en danger. Le message était clair, quelqu'un en voulait au gouvernement et il venait de lui déclarer la guerre. Depuis ces deux semaines, des policiers, les agents du gouvernement et des soldats patrouillaient dans toute la ville. L'armée et la police étaient toutes deux soumises à une hiérarchie. La police était sous les ordres de l'armée elle-même contrôlée par le gouvernement. Un seul soldat de l'armée était plus efficace que cinquante policiers. Cependant, les agents du gouvernement étaient les plus redoutés. Ils étaient au nombre de dix. Leur formation commence dès l'âge de cinq ans. Les enfants présentant des aptitudes physiques et intellectuelles hors-normes sont recrutés pour en faire des futurs agents. En échange, leurs parents reçoivent un énorme montant d'argent et sont acquittés de loyer à vie. L'entraînement et la formation des agents étaient top secret. Il y a cinq ans, Atell et Atila étaient leurs chefs. Ce n'était pas l'incident de l'étage numéro 200 qui inquiétait la population, mais le déploiement de l'armée et des agents d'Aurore. Une rumeur circulait depuis quelques jours, lors de l'incident, des habitants auraient aperçu deux personnes vêtues de noir dont une femme avec une chemise blanche. Ces détails auraient pu paraître anodin si cela concernait un autre crime. Mais un homme et une femme, habillés en noir et aperçus juste après l'incident, la population en était quasi sûre, les aigles noirs étaient toujours vivants. Malgré les rumeurs, le gouvernement ne s'était toujours pas prononcé sur le sujet.

Lieu : Inconnu

Date : Jour 184 de l'an 315, 17 jours après l'infiltration

– Enfin rentré, tu ne t'es pas fait repérer avec ton bras ? Tu ne penses pas que ça serait mieux de le couvrir ? Demanda Atell.

– J'ai dormi pendant cinq ans mais ne t'inquiètes pas, je n'ai rien perdu. C'est justement pour ça que j'ai mis autant de temps, j'ai croisé 8 et 9. Ils ont bien progressé depuis le temps.

– Hm je vois, alors tu les as ?

– Seulement les tiens.

Dessous son manteau, Atila sortit deux fourreaux. Les deux contenaient exactement les mêmes lames.

– C'est bien elles.

– Au mois maintenant grâce à mon bras je suis accordé au bleu de tes lames.

Atell n'eue pas le temps de se réjouir d'avoir retrouvé ses armes favorites qu'une alarme retentit dans toute la ville.

– Chers habitants d'Ichi, ici le porte-parole du gouvernement qui vous parle, l'annonce suivante est de la plus haute importante. Avant tout, laissez-moi vous remémorer les faits des derniers jours. Comme vous le savez sûrement, il y a un peu plus de deux semaines, une intrusion a eu lieu à l'étage numéro 200 de la Tour de Talys. Même si les quartiers du gouvernement ne se trouvent pas dans cette tour, celle-ci représente le gouvernement, l'ordre et la paix. Cette intrusion avait donc un but précis, un message à nous faire part. Cette intrusion était donc une déclaration de guerre. Les auteurs de ce crime ne sont autres qu'Atell et Atila, deux anciens agents du gouvernement, connus sous le surnom des « Aigles noirs ». Il y a cinq ans, ils avaient tous les deux étaient pris au piège lors d'une mission, leurs décès avaient donc été officialisés. Nous ne savons ni comment ni pourquoi ils sont vivants ni pourquoi ils nous ont déclaré la guerre. Cependant, au vu de leur dangerosité phénoménale, nous avons pris toutes les mesures nécessaires. C'est pour cela que depuis plusieurs jours vous pouvez apercevoir plusieurs patrouilles de policiers, de soldats et même nos agents spéciaux. Vous ne devez donc pas vous inquiéter, mais au contraire vous sentir en sécurité. Je vous remercie de m'avoir écouté.

Ce message, diffusé sur tous les écrans géants d'Ichi, se fit entendre par toute la population, le monde entier était maintenant au courant que les Aigles noirs étaient de retour, mais cette fois-ci en tant qu'ennemis. L'humanité entière était maintenant contre Atell et Atila.

– Le plan se passe comme prévu.

– Effectivement, trop bien même. Répliqua Atell.

Durant la première semaine après l'incident, Atila se fit repérer à des endroits bien stratégiques. Dans des petites ruelles mais surveillées par des caméras, dans des magasins illégaux mais constamment surveillés par des policiers. Se faire repérer par des habitants juste après leur intrusion faisait même partie de son plan. Il savait parfaitement où se montrer. Atell s'occupait des patrouilles de police et des petits groupes de soldats afin d'engendrer la rumeur à leur égard. Ce sont eux-mêmes qui ont créé cette rumeur et fait en sorte de lui faire prendre de l'ampleur. Cependant, le gouvernement était déjà au courant de leur existence grâce à l'appel de Zayn. Leur ancien appartement était donc devenu trop dangereux pour eux. Cependant, les appartements ne s'obtiennent qu'en payant un loyer auprès du gouvernement ce qui leur était impossible. C'est alors qu'Atila reçu un message vocal depuis son Real*.

– Étage 38, appartement 12, bâtiment 1, Onika

Une femme venait d'envoyer une adresse sur le Real d'Atila censé être intraçable où son seul contact était Atell. Aucun nom de contact, voix inconnue, pour la première fois de leur vie, les aigles noirs ne savaient pas à qui ils avaient affaire. Ils ont alors décidé de se rendre dans le quartier d'Onika. Onika était un quartier riche d'Ichi réunissant les plus grands bâtiments d'Ichi. L'étage 38 était le dernier étage du bâtiment 1 donnant vue sur tous les autres. Arrivé devant la porte de l'appartement numéro 12, Atila reçu un autre message.

– Cet appartement est le vôtre, vous n'avez qu'à passer votre Real devant la plaque métallique de la porte, vous seuls y avez accès.

Atell et Atila ne savaient pas si cette femme était leur alliée ou leur ennemie, mais cette femme venait de régler leur plus gros problème. Le gouvernement ne savait donc plus où ils pouvaient être ni entrer en contact avec eux. Leur plan consistait donc à créer une rumeur autour d'eux puis de disparaître aux yeux du gouvernement. Ils savaient très bien que le gouvernement ne voulait que cette affaire soit révélée aux habitants. Cependant, la population commençait à se poser des questions par rapport aux patrouilles de police et des soldats déambulant dans la rue. Le gouvernement a donc été forcé de faire cette annonce dix-sept jours après l'intrusion. Atell et Atila savaient qu'ils allaient devoir se battre, que ce soit contre la police, l'armée ou même leurs ancien subordonnés, les agents spéciaux du gouvernement. Lorsqu'ils travaillaient en tant qu'agents du gouvernement, Atell et Atila possédaient chacun une arme qui leur correspondait le mieux. Tous les autres agents possédaient aussi leurs propres armes, toutes faites de Talys. Atell combattait avec deux lames chacune attachée sur les côtés extérieurs de ses cuisses. Ses deux lames lui permettaient de combattre facilement plusieurs cibles à la fois. Quant à Atila, il se battait avec une réplique d'une arme légendaire forgée par le dernier forgeron de katana traditionnel japonais. Atila lui donna le nom de la lame originelle, le Muramasa. Sa lame forgée en Talys de couleur rouge était si tranchante quel pouvait trancher le Talys lui-même. « Seul un manieur de sabre exceptionnel et un combattant hors pair est digne de l'utiliser » ainsi furent les derniers mots prononcés à Atila lorsque le forgeron lui remit le Muramasa. Atell donna le nom de « Fangs » à ses deux lames, en référence aux crocs des serpents, son animal favori. Durant les trois ans où Atila était dans le coma, Atell était à la recherche du Muramasa et des Fangs. Ce n'est que quelques jours avant de s'infiltrer dans la tour de Talys qu'elle réussit à localiser les Fangs. Ils se trouvaient dans une ancienne armurerie du gouvernement. Atell, spécialisée dans l'infiltration voulue alors aller les récupérer cependant Atila décida de s'en occuper, dans l'espoir de retrouver le Muramasa.

+++

– Eh bien, ils ont été plutôt vite à l'annoncer à toute la population.

– Comme lorsqu'ils nous ont soudainement officialisés décédés sans même nous rechercher. Répliqua Atila.

– Ils ont peur de nous, ils ont peur de ce qu'on sait, mais surtout...

– De ce qu'on a vu.

Real : Bracelet affichant un écran holographique fonctionnant comme un téléphone désormais remplacés par les Reals.