chapitre dix-neuf

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chapitre dix neuf
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Près d'un mois après la victoire de Pierre en Belgique, les pilotes se retrouvent en Turquie pour disputer une nouvelle course. Mais pour Evelina, Pierre et le reste du petit groupe, cette semaine est bien plus importante que la course. Car dès demain, la jeune turc ira récupérer Dilara, l'enfant de sa défunte cousine.

La nuit de jeudi à vendredi a été compliquée pour la jeune femme. Elle ne pouvait partager sa chambre avec Pierre, elle s'est tout de même retrouvée avec ses trois meilleures amies mais la présence et le soutien de son petit ami lui a manqué.
Après une longue douche brûlante, Evelina enfile un jean noir, un haut à manches longues, noir, un blazer blanc et une paire de baskets blanches elle aussi. Elle tente de se donner bonne mine et d'effacer les poches sous ses yeux pour être le plus présentable possible.

— Lina, tu es prête ? lui demande Primrose.

Accompagnée de celles qu'elle considère comme ses sœurs, Evelina quitte l'hôtel pour se rendre au pauvre orphelinat d'un petit village à deux heures de route d'Istanbul. Une fois là-bas, les pieds des filles se posent sur la route de terre qui mène au bâtiment à moitié en ruines. Les pleurs de bébés leur viennent rapidement aux oreilles, et leurs cœurs se fendent face aux conditions. Certains dorment à même le sol, ils n'ont que quelques vieux bouts de bois et vêtements en guise de jouets. Les murs sont sales, le sol et les quelques meubles recouverts de poussière.
Les françaises ne s'attardent pas plus et marchent rapidement jusqu'au bureau de la directrice.

— Merhaba hanımefendi ben Evelina Yıldız. Dilara için geliyorum, se présente poliment la turc. ( Bonjour madame, je suis Evelina Yildiz. Je viens chercher Dilara .)
— Evet ! Bizi utandıran bu şeytanın çocuğu, s'exclame la vieille femme. ( Oui! Cet enfant du diable qui nous fait honte.)

La brune soupire longuement pour éviter d'insulter cette femme aigrie et immorale. Dans leur pays et surtout dans ce genre de petits villages, les enfants nés hors d'union sont considérés comme les enfants du diable, des enfants maudits. Dans cet orphelinat, la plupart des enfants présents sont les maudits. Ce qui explique le peu d'efforts que les femmes font pour améliorer leurs conditions de vie.

Après quelques minutes et un silence pesant, la porte s'ouvre sur une une jeune fille, sûrement âgée de douze ans tout au plus, qui porte un bébé dans les bras.

— Dilara ! s'exclame Evelina, heureuse et émue, avant de la prendre dans ses bras tandis que le regard de l'enfant s'illumine immédiatement. Masum çocuklara böyle davrandığın için cehenneme gitmek senin elinde. ( C'est à vous d'aller au diable pour avoir traité d'innocents enfants de cette manière .)

La jeune femme n'attend pas une seule seconde pour sortir de la pièce et de cet endroit de malheur. Elle retrouve Primrose, Madeline et Kale, qui s'exclament gaiement face à la bouille de la petite fille.

— Elle est magnifique ! sourit Primrose.
— Salut toi, c'est tata Mads, poursuit la latina d'une voix douce. Tu verras, je vais être ta préférée !
— Les essais sont terminés, les garçons sont encore dans les paddocks mais aucune voiture ne roule. Tu veux qu'on y aille pour la présenter à Pierre et au reste du groupe ?

Evelina hoche la tête, impatiente de la présenter à ses amis et son petit ami. L'adoption de Dilara n'a été un secret pour personne, alors la présenter aussi vite n'est pas un problème.


𝐒𝐇𝐀𝐌𝐄𝐋𝐄𝐒𝐒, pierre gaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant