𝕻𝖔𝖘𝖊́𝖎𝖉𝖔𝖓 𝖊𝖙 𝖑𝖊 𝖈𝖍𝖆𝖓𝖙 𝖉𝖚 𝖙𝖗𝖎𝖙𝖔𝖓 ↠ ᶜʰᵃⁿᵇᵃᵉᵏ ↞

- I -

Nul ne pensait un jour le voir en personne.

Nul ne pensait un jour le voir rempli d'une telle rage, à en déchaîner les océans.

Á l'opposé de sa demeure, le soleil brillait, rendant la mer plus belle que jamais. L'eau dansait, les oiseaux chantaient et les poissons nageaient. Rien ne pouvait présager, qu'une horrible tempête viendrait gâcher cette tranquillité absolue.

Poséidon était tranquillement assis sur son trône, dans son énorme palais d'or au fond de l'eau. Rien ne se passait, tout était d'un calme olympien. L'ennui le gagnait rapidement et comme à chaque fois que cela arrivait, il choisissait de monter. Se rendre dans le monde des humains, se pavaner au milieu d'eux, profitant de ces moments d'une vie simple. Nageant jusqu'au rivage, Poséidon sortait alors de l'eau, avec sa toute nouvelle apparence et son tout nouveau nom. Un fin bracelet perlé d'or enroulé autour de son poignet, il se voyait être dans la peau d'un autre, transformé en un bel humain.

Cette fois-ci, il décidait de ne pas errer dans la ville, mais de voir comment son trésor était traité par les hommes. Alors de son nouveau nom, Chanyeol, il se mit à marcher vers le port de pêche le plus proche, se faisant passer pour un jeune apprenti, voulant apprendre à pêcher. Á première vue, il ne remarquait rien de bizarre. Ils étaient tous très gentils envers lui, lui expliquant les règles à suivre et les erreurs à ne pas commettre, pour que tout se passe bien.

Le moment de monter sur le bateau arrivait et " Chanyeol " en était très content. Il restait calme, attentif et observait avec bonheur, la beauté de ce paysage.

Ils pêchaient jusqu'à tard dans la journée, le soleil commençant à disparaître, quand les vagues se réveillaient petit à petit et le vent à souffler plus fortement. " Chanyeol " levait ses yeux, apercevant un bateau s'éloigner vers l'horizon. Tous les autres commençaient à rentrer au port, alors il se demandait, pourquoi celui-ci s'éloignait quelques heures seulement, avant l'apparition de la lune. Alors une fois sur la terre ferme et une fois les pêcheurs salués, il disparaissait une nouvelle fois dans l'eau, suivant le bateau, croisé un peu plus tôt.

Il ne savait pas pourquoi, mais il trouvait leur attitude peu commode. Alors toujours dans l'eau, il se laissait guider par les vagues et une fois non loin d'eux, il commençait à les surveiller.

Dans le bateau se trouvait quatre hommes. Ils arrêtaient l'embarcation au milieu de l'eau, attendant apparemment quelque chose. Et toujours caché, " Chanyeol " ne les quittait plus des yeux. Mais la surprise le gagnait rapidement, lorsqu'il remarquait l'un de ses quatre hommes, prendre en main un objet, qui ne lui semblait pas si inconnu que ça, l'individu commençant alors à souffler dans l'objet en question. Il ne comprenait pas comment ces humains avaient pu avoir cette chose et encore moins pourquoi ils voulaient s'en servir. Mais les choses se mettaient à rapidement s'éclaircir, lorsque l'un d'eux, jetait un énorme filet par-dessus le bateau. Il avait à peine eu le temps de se rendre compte de la situation, qu'au loin, il pouvait à présent apercevoir de grandes queues, battre l'eau avec puissance. Les sirènes arrivaient. Alors à son tour, il plongeait au fond de l'eau pour les avertir, mais malgré sa puissance et ses pouvoirs, cette mélodie, joué par cet homme, était beaucoup plus forte. Ils étaient à présent inarrêtables.

L'objet dans lequel l'homme soufflait était une conque magique, qui ne touchait que les sirènes. Sa musique les hypnotisait, les rendant alors vulnérables et contrôlables.

Poséidon décidait alors de se poster devant eux, voulant les arrêter, mais ils arrivaient de tous les côtés. Et alors qu'il pensait user de son trident, la mélodie s'arrêtait brusquement, laissant maintenant place à un hurlement. Ils en avaient attrapé une.

N'étant maintenant plus sous le charme de la mélodie, les sirènes ayant repris conscience des choses, s'enfuyaient, s'éloignant ainsi du bateau, au contraire de " Chanyeol " qui se rapprochait de lui. Bien plus proche qu'auparavant, il pouvait les entendre distinctement. Et ce qu'il entendait sortir de leurs bouches, ne lui plaisait pas.

— C'est un mâle !

— Ça existe ça ?

— On fait quoi alors ? On ne peut pas le garder, il ne nous rapportera rien.

— Tuons-le, comme ça, aucune chance de retomber sur lui la prochaine fois.

— Bonne idée, faisons-le.

Poséidon ne pouvait pas laisser faire une telle chose. Il était maître de ces créatures aquatiques, alors il ne pouvait pas l'abandonner à son sort. Qu'allait-il faire ? En tout cas, il n'allait pas rester sans réagir.

Le jeune triton était effrayé. Sa queue avait disparue et avait laissé place à de belles longues jambes, qu'il recroquevillait contre lui, toujours coincé dans ce fameux filet. Les quatre humains étaient penchés au-dessus de lui et il pouvait tout voir dans leurs regards, sauf de la sympathie. Ils ne comptaient pas être tendre avec lui, il le ressentait. L'un d'eux partait chercher quelque chose dans la cabine du bateau et à son retour, le jeune triton commençait à s'agiter de peur, en voyant la hache dans la main de l'homme. Celui-ci se préparait à le tuer, quand soudain ....

— STOP !

Tous se retournaient vers la voix qui venait de résonner en plein milieu de l'océan. Le dieu se tenait debout, à l'avant du bateau, les menaçant du regard.

— Qui es-tu toi ?

— Comment osez-vous, vous en prendre à eux ?

— De quoi tu te mêles ? Dégage !

Le jeune triton n'était plus aussi effrayé qu'auparavant, car il sentait que cet homme qui venait d'arriver, n'allait pas le laisser mourir. Il était d'ailleurs subjugué par sa beauté, ne le lâchant plus du regard. Il voyait quelque chose de différent et d'unique en lui, mais il ne savait pas quoi. Et sans s'en rendre compte, le jeune triton commençait à chanter, à élever sa magnifique voix de sirène, y sortant une douce et belle mélodie, que l'on pouvait entendre jusqu'au rivage. Les hommes présents sur le bateau, semblaient être agacé de la situation, alors l'homme avec la hache retournait vers la créature, s'apprêtant à l'attaquer. Mais la voix de Poséidon résonnait de nouveau, mais cette fois-ci, plus gravement. Furieux, il arrachait d'un geste brusque son bracelet, reprenant alors sa véritable apparence. Le jeune triton était choqué de voir son dieu juste devant ses yeux. Il n'aurait ô grand jamais, penser que ce jour puisse arriver.

Son trident en main, Poséidon pointait alors la mer de cet objet mythique, de grosses vagues, commençant à faire leurs apparitions. Le bateau bougeait dans tous les sens, les quatre hommes, eux, n'arrivaient plus à rester en place. Profitant de ce moment, Poséidon se dirigeait vers le triton, le libérant enfin. Il le portait, le relâchant aussitôt dans l'eau. Mais celui-ci restait là.

— Va rejoindre les tiens.

— Merci à vous Dieu des océans.

— Comment t'appelles-tu ?

— Baekhyun.

— Alors fuis Baekhyun, tu es libre.

Baekhyun le regardait une dernière fois, avant de plonger et de rejoindre les siens. Quant à Poséidon, debout sur le bateau, il maudissait ces hommes qui s'en étaient pris aux sirènes. Son trident en main, il ordonnait à la mer de se déchainer davantage. Les vagues devenaient de plus en pus grosses, le vent soufflait également deux fois plus fort. Les quatre commençaient à paniquer, en comprenant qui pouvait être l'homme debout face à eux. Le bateau faisait des bonds de plus en plus hauts et même en s'agrippant là où ils pouvaient, cela restait difficile pour eux.

Mais Poséidon ne comptait pas juste leur faire peur. Ils voulaient les punir, car il avait vite compris, qu'ils n'étaient pas à leurs premières fois, alors grâce aux immenses vagues, le bateau commençait à peu à peu à se retourner, finissant par être complètement englouti par celles-ci quelques minutes plus tard. Les quatre se retrouvaient alors en dessous de celui-ci et pour qu'ils ne puissent pas réussir à remonter, Poséidon créait un énorme courant, qui les attirait vers le fond de l'océan, à la rencontre des sirènes qu'ils voulaient tant attraper. Il récupérait en même temps la conque magique, retournant alors dans son château.

— Bon voyage à vous !