Chapitre 3 : Une soirée

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Ma mère était rentrée un peu plus tard dans la soirée et en voyant mon père au chômage et bourré, elle tomba dans une colère folle. S'en suivis des cris de mon père qui protestait et du bruit de son poing contre le mur. Puis mon père se mit a pleurer, et ma mère aussi. Le lendemain matin mon père ne fit comme si de rien n'était, il bu son café et fuma sa cigarette, mais ne prit pas la voiture à 8h comme il en avait l'habitude. Il resta dans la cuisine à finir ses mots croisés, ma mère ne lui adressa même pas un regard. Puis une semaine de cours au côté de mon ami Antoine, M.Larry était toujours exécrable avec moi et Clotilde était toujours absente. Je lui en voulait presque d'être malade, du moins je supposais qu'elle l'était car sa sœur Agathe ne m'adressait pas un mot. Je n'ai parlé à personne de cette acharnement de la part de mon prof de danse, je tentais de m'accrocher et de me dire qu'il finirait par me laisser tranquille. Je ne pouvais pas abandonner la danse, pas après avoir passé des années à m'exercer. Quand le week-end est arrivé, je dois avoué que j'ai été prise d'un profond soulagement, quoique l'ambiance familiale de chez moi n'était pas à son plus haut niveau. Le vendredi était le soir du dîner en famille, il était très important pour mes parents de se réunir et de partager un repas et quelques verres. Ce soir là c'était pot-au-feu, super ! Je détestais ça. Ma mère n'en avait que faire de ce que j'aimais manger, elle me trouvait toujours trop maigre, et m'obligeait toujours à finir mes assiettes et même à me resservir parfois. Mon père avait mit une cravate comme s'il rentrait du boulot et ma mère souriait comme s'il ne s'étaient jamais disputés.

- Comment tu vas me petite chérie ? dit mon père en me regardant. La semaine dans ton nouveau lycée s'est bien passé ?

- Oui, disais-je entre deux bouchées.

- Et ce nouveau professeur de danse comment s'appelle t'il déjà ?

- M.Larry, répondis-je.

- M. Larry c'est ca ! Il est gentil ce bonhomme, je le sens bien.

J'étais un peu énervé de le voir se comporter comme un père parfait alors que je l'avais vu dans un état lamentable quelques jours plus tôt. D'autant plus qu'il n'avait jamais rencontré M. Larry et n'aimait pas particulièrement la danse.

- C'est tout ce que tu manges ? Dis ma mère horrifiée de voir que je m'étais si peu servis.

- M.Larry nous fait suivre un régime stricte, mentais-je.

Elle prit ma remarque au sérieux et s'énerva immédiatement.

- Mais il est tordu ce bonhomme ! Des jeunes filles comme toi devrait bien se nourrir, être anorexique c'est pas une vie. En plus d'être moche t'es faible et pas putain il est beau ton avenir ! Et puis tu pense à toutes ces personnes qui crèvent de faim en afrique ? Tu crois qu'ils seraient pas content de pouvoir manger un bon plat comme ça ? L'anorexie c'est une maladie de privilégié!

- Du calme maman, je blaguais. J'aime juste pas spécialement ton pot au feu.

Et ce que je craignais arriva, vexée par mon propos elle me resservi quelques cuillères comme pour me punir avec son propre plat. Mon père après avoir bu son verre de vin à une vitesse folle, reprit la parole.

- Bien, mes deux filles préférés au monde sont là devant moi et je leur dois de leur annoncer une bonne nouvelle... J'ai retrouvé du travail !

Maman eut un air de soulagement, elle n'aurait pas à se battre seule avec son salaire d'enseignante dans le secondaire.

- C'est un job de rêve ! Je vais m'occuper des comptes d'une boîte informatique qui sont entrain de se multiplier depuis peu. Alors je vous laisse imaginer le salaire en or qu'il m'a été promis ! Et vous voulez savoir ce qu'il a de mieux ?

Sur la pointe des pieds Où les histoires vivent. Découvrez maintenant