Sur la pointe des pieds

Chapitre 5 : Un prénom

J'étais rentrée chez moi, avait remplis ma valise de vêtements et de justaucorps de danse, sans avoir en tête l'idée que c'était ma dernière chance de fuir M.Larry. À 21h la sonnerie retentit, ma mère alla ouvrir la porte avec son plus beau sourire.

- Bonjour Lucien ! dit-elle en s'approchant pour lui faire la bise.

Je fus surprise de voir la complexité qu'ils partageaient, je savais qu'ils s'étaient appelés durant le week-end mais j'ignorais qu'ils étaient devenu aussi proches. Mais je fus encore plus surprise par le prénom de M.Larry... Lucien ? Ça sonne tellement gentil et innocent.

- Bonjour, répondit alors M.Larry.

Il me fixa de son regard angoissant alors que j'étais légèrement en retrait et dit :

- Julie on va y aller.

Je m'avançais, dit au revoir à ma mère, et passai le pas de porte.

- Au revoir Rebecca, dit à son tour M.Larry, j'ai votre numéro je vous appellerais s'il y'a le moindre problème.

La porte se ferma et j'appartenais à M.Larry.

Nous montâmes dans la voiture, et je me demandai :

- Le stage se déroule où ?

- Chez moi.

Mon cœur se souleva.

- Chez vous ? Mais vous avez dit à ma mère qu'il se passait loin et que vous payerez le voyage ?

- J'ai dit ça car pour que votre concentration soit maximale, il faut que vous soyez coupée du monde et de vos proches. D'ailleurs je n'ai pas encore prit votre téléphone.

Il me tendit sa main tout en continuant de fixer la route.

- Mon téléphone ?

- Quoi, reprit-il d'une voix plus agressive, tu es comme tout ces adolescents accro à leur téléphone qui ne peuvent pas s'en passer deux secondes ? Tu crois que c'est en passant ton temps sur les réseaux sociaux que tu vas progresser en danse ? Alors si tu veux que le stage serve à quelque chose, donnes moi ton téléphone !

Un peu effrayé par le ton qu'il avait prit, je lui donnai mon téléphone sans dire quoi que ce soit de plus. Le trajet ne fut donc pas très long, M.Larry habitait dans une immense maison moderne en banlieue. Je savais qu'il était réputé mais j'ignorais que la danse pouvait lui payer une pareille baraque. Je descendis de la voiture en trainant ma valise, et M.Larry ouvrit la porte de ce gros bloc moderne. Nous pénétrâmes dans un immense salon où des fauteuils en cuire entouraient une table au centre de la pièce. M. Larry m'invita à prendre place et sortit d'un placard deux verres et une bouteille de whisky. Je fus surprise par le choix de la boisson mais honnêtement ce n'était plus la première chose qui me surprenait chez ce professeur.

- Nous devons avoir une discussion sérieuse, dit M.Larry tout en servant du whisky dans mon verre, ça passera sûrement mieux pour toi avec de l'alcool.

Il se servit à son tour mais laissa son verre posé sur la table. Mon mal à l'aise me poussa à agir à l'inverse de M.Larry, et je bus quelques gorgées en espérant pouvoir me détendre. M. Larry reprit la parole : 

- Je vois que tu n'as pas retenue la dernière leçon.

Il attrapa mon verre, le suspendu au dessus des airs et le lâcha. Le verre se brisa dans un vacarme, et M.Larry dit d'une voix terrifiante :

- L'alcool c'est pour les ratés, pour ceux qui essayent de combler un manque dans leur vie pathétique, tu n'as pas à boire ! Plus jamais ! Tu ne vas pas échouer !