Chapitre • First

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Un bruit court et aigu se fit entendre depuis le rez-de-chaussée.
Parmi les têtes vivantes qui s'enfermaient dans les chambres du couloir, une en ressortit, ses yeux et ses sourcils démontrant une grande inquiétude.
La jeune fille sentit son ressentiment croître en entendant des coups et cris depuis l'étage de dessous. Elle referma la porte discrètement dans un grincement aigu et faufilait ses petits pieds sur le parquet lisse en marchant sur leurs pointes, prudente.

Elle se rapprochait alors de la lumière qu'exposait le salon, que l'on pouvait voir juste au dessus d la cage d'escaliers. Se cachant derrière le muret, elle appuyait fermement ses doigts frêles sur la rambarde, et descendit un peu plus pour voir ce qu'il se passait.

-PARLE ! PARLE, VOYONS ! s'exclamait  une voix de dame sévère et aigrise agitant sa canne contre le sol.

-M-m-m-a, répondit une petite voix, visiblement timide et douce.

Hanabi, toujours appuyée contre la rambarde sursauta. Madame Declarence, frappait sur la petite commode boisée à côté de son fauteuil. Elle frappait tellement fort qu'elle en défit son chignon mal coiffé.
Son visage était rouge de colère, et ses yeux trahissaient son mépris.
Cette dernière attrapait la malautrue à la voix douce par le col, suscitant un cri à Hanabi, qu'elle étouffa immédiatement.

-PARLE ! ESPÈCE D'IDIOTE ! hurla l'octagénaire en affligeant de violents coups au visage de la jeune fille.

Hanabi les épiait et tentait d'essuyer ses larmes salées, qui redessinaient  son visage.
Elle ne pouvait rien faire.

❣︎❣︎

19 juin 2009, alentours de 9 heures.

-Encore cet affreux rêve ? se dit-elle pensive en se brossant les dents, observant le robinet sale et tâché de la salle de bain.

-Encore ?! s'écria Konohamaru qui remettait du dentifrice sur les poils déjantés de sa brosse.

Hanabi hocha la tête d'un air grave.

-C'est bizzare, on aurait dit que cet événement t'as traumatisé.

-C'est la cas, soupira-t-elle.

Le brun observa Hanabi dans le miroir. Elle avait beaucoup pleuré, ça se voyait.
Konohamaru haussa les épaules, et tenta d'ouvrir le robinet. Mais l'objet d'acier tomba par la même occasion, rouillé, faisant jaillir un jet d'eau froide, d'au moins un mètre, qui pouvait atteindre le plafond.
Elle éclaboussait tout sur son passage, y compris les deux jeunes de 12 ans, qui se débattaient pour leurs vies. Finalement, Hanabi trouva les yeux fermés, la petite manivelle en fer et arrêta cette bêtise rapidement.
Ils respirent un grand coup. Konohamaru ne put s'empêcher de s'esclaffer, en voyant l'air habitué d'Hanabi.

-Bordel ces robinets sont vraiment vieux, rit-il en passant une main dans ses cheveux mouillés. Il toisa l'objet abîmé qu'avait activé Hanabi.

-Tout dans cet orphelinat est vieux, espèce d'idiot. J'ai hâte de sortir d'ici.

-Tu m'étonnes. Madame Declarence va nous tuer.

-Ne me parle pas d'elle. Déjà que je rêve d'elle quasi toutes les nuits. Elle grogna et s'accroupit pour ramasser sa brosse à dents.

-Ah oui, ce rêve avec Hina, se lamenta le garçon d'un air triste.

Par la suite, un long silence.
Très mélancolique. Konohamaru avait les yeux bloqués sur le sol humide, et Hanabi tripotait ses mains pâles.

Ce fut le jour où Hinata, quittait l'orphelinat. Hanabi le savait : sa grande sœur allait finir par s'envoler un jour ou un autre, mais elle n'aurait jamais imaginé que ça serait dans ce genre de circonstances. Elle fixait sa brosse en se mordant la lèvres, et en retenant quelques perles salées qui allaient déborder de ses beaux yeux blancs.

Détention [Naruhina] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant