phénoménal LIVRE ÉDITÉ

chapitre 17

Quand on arrive au lycée Kim et moi, on s'approche de Logan et Éric. Dagon n'est pas avec eux. Sur le chemin, tout le monde nous regarde.

- Pourquoi ils sont tous en train de nous observer ? je demande.

- Parce qu'on est des stars, chérie. Nous admirer donne un sens à leur vie sans importance.

Je hausse un sourcil. Je n'avais encore jamais rencontré de personne aussi prétentieuse que ça avant elle, mais ça me fait rire. Quand on arrive au niveau des gars, on les salue.

- Mais dis-moi on t'a coupé les jambes pendant la nuit ? demande Logan.

- Elle a pas mis de talons abruti, dit Kim.

- Ah, c'est donc ça.

- Dagon n'est pas là ? demande-t-elle en partant se blottir dans les bras d'Eric.

- Je sais pas, je crois qu'il est en retard, comme toujours.

Bon, les remerciements ça sera pour plus-tard. Ils parlent tous les trois tandis que je reste un peu à l'écart sur mon téléphone. Si bien que je ne fais pas attention à la sonnerie.

- Tu viens ? fait Kim.

- Euh... ouais ouais deux secondes. Allez-y sans moi.

- Bon, comme tu veux.

Je vais attendre Dagon, en espérant qu'il ne tarde pas trop à arriver. Je les vois disparaître dans l'enceinte du lycée et rapidement, plus personne n'attend dehors. Je commence donc à patienter avec pour seule compagnie un écureuil qui tente de manger un morceau de plastique usé. Un vrombissement de moteur me parvient soudain de loin. Puis, petit à petit, je vois une voiture arriver. Une magnifique BMW grise. Elle se gare pas loin du lycée, et c'est Dagon qui en sort. J'en profite donc pour aller le voir. Quand il m'aperçoit, il ne cache pas un soupire d'agacement.

- Tu veux quoi ?

- Je voulais te remercier pour...

- Je m'en fou.

Je me stoppe et fronce les sourcils.

- Euh, ok mais...

- Mais quoi ? Ta présence me fait chier un max dans ce bahut, alors quand tu tournes autour de ma caisse c'est encore pire, on dirait une groupie.

Je croise mes bras sur ma poitrine et lâche un rire sarcastique.

- Une groupie ? Non mais t'es sérieux là ? Tu fois vraiment avoir une haute estime de toi-même pour penser un truc comme ça.

- Alors qu'est-ce que tu fous encore là putain ??

- Bonne question !

Et je tourne les talons, énervée comme pas possible. Je viens le remercier et lui il envenime encore plus les choses ! Il est vraiment con ce mec, c'est pas possible. Je marche dans les couloirs déserts et j'entends quelques secondes après ce très cher Dagon entrer à son tour. Je m'apprête à pousser la porte de ma salle de cours quand je suis interrompue par une voix suraiguë.

- Vous êtes en retard, jeunes gens, fait une petite vieille avec un air franchement aigri.

- Ouais et ? fait Dagon.

- Vous devez être à l'heure en cours, je mets donc une heure de colle à la fin de la journée a chacun de vous. Monsieur Avramov, je vous conseille de ne plus les sécher, vos heures de colle, vous savez que vous risquez le renvoi, sinon.

Il lève les yeux au ciel et passe devant la vieille pour entrer dans la salle de cours. J'y entre à mon tour quelques secondes plus-tard.

- Hé la nouvelle, qu'est-ce que tu foutais avec Dagon ? lance un mec dans le fond.

Je ne calcule pas mais il insiste :

- Oh, t'oses pas nous le dire ?

- Il se tapait ta mère pendant que moi j'baisais ton père abruti ! je lance.

Toute la classe se met à rire. Le mec au fond de la classe n'ajoute rien tandis que je pars m'assoir à la place où logiquement, Mariah est à côté de moi. Sauf que là, du coup, je suis seule.

- C'était drôle... et un peu excitant à imaginer aussi, dit Logan en se penchant vers moi, ce qui a le don de me détendre et de me faire rire.