— Finalement, tu aurais dû te jeter à l'eau bien plus tôt, grogne Cillya, allongée sur un transat, prenant le soleil. Ça nous aurait évité à tous que la situation soit aussi dramatique.Ma main vole d'elle-même jusqu'à son front. Elle proteste et je lui tire la langue. Elle n'a sans doute pas tort, mais qui sait ? Peut-être que Silas ne m'aurait pas vraiment regardé si je m'étais déclaré plus tôt ? Peut-être même n'aurait-il pas été intéressé. On ne le saura jamais. Et je préfère amplement mon présent.
Mes yeux accrochent la silhouette de mon petit ami qui joue avec les autres, devant un filet de volleyball. Et oui, mon petit ami. Ces simples mots me font sourire. Au début, j'angoissais un peu. Je n'y croyais pas trop. Six mois ce sont écoulés depuis. Il a largué Adèle qui lui en a voulu, mais après tout, personne ne prend avec le sourire une rupture. Sauf mes parents, exception étrange. Et puis, on a avancé pas à pas, ensemble. Et je suis vraiment heureux avec lui. Il me fait sourire dans presque n'importe quelle situation, même quand je suis en colère. Surtout contre lui. Il parvient toujours à me dérider et je lui en veux d'user de son charme même si je suis content de récupérer un bisou une fois la tempête apaisée.
Quand il revient vers nous pour faire une pause, je le contemple amoureusement. Il est beau. Et même si ce n'est pas la première fois que je le vois sans son t-shirt, mes pensées s'affolent. J'aimerais passer une autre étape dans notre couple, mais je ne sais pas s'il est prêt. Ou s'il en a seulement l'envie. Après tout, rien ne nous obligerait à faire l'amour. Même si j'en crève d'envie.
Il s'assoit sur la serviette à côté de la mienne et soupir en fermant les paupières. Ses cheveux ont séché depuis bien longtemps. Ils sont aussi flamboyants que d'habitude. J'y passe ma main par habitude et rougis quand il me regarde. Son sourire adorable me fait fondre. Il ne lui faut pas plus de deux secondes pour m'embrasser. J'en rougis davantage.
Cillya fait rouler ses r contre son palais pour nous embêter. Je lui jette une poignée de sable qui la fait lourdement protester. Pour nous punir - bien que ça m'arrange - elle décale son transat à quelques mètres après nous avoir insulté. Toujours dans l'exagération...
— Je peux venir chez toi ce soir ? demande Silas.
Je contemple ses yeux d'un vert si clair qu'on pourrait le confondre avec une autre couleur. Son sourire est toujours le même et me donne envie d'y déposer une nouvelle fois mes lèvres. Ses épaules sont plus fines que moi, mais pas de beaucoup. Et même s'il n'a pas le torse marqué par des séances intensives de musculation, je le trouve magnifique. Je pense que la beauté est très subjective. Peut-être que si je n'étais pas amoureux de lui, je trouverais Silas dans la moyenne. Peut-être même que je ne me retournerais pas du tout sur son chemin. Mais ce n'est pas le cas, et je crois bien que l'amour rend aveugle parce qu'il est le garçon le plus beau que je n'ai jamais rencontré. Que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur.
— Si tu veux...
— Je veux !
Je souris en retour alors qu'il s'allonge sur le dos, sous le parasol. Après quelques secondes à visionner les alentours, je l'imite. Je cale ma tête entre mes coudes et le contemple en silence. Il a fermé les paupières et semble détendu. Je me mords la lèvre inférieure sans oser faire le moindre bruit.
Au bout d'un moment, il tourne la tête vers moi et confronte son regard au mien. Je souris et sa main échoue sur mon biceps. Il roule légèrement sur le flanc puis rampe pour se rapprocher. Sa gestuelle me fait rire. Ses lèvres qui se déposent contre mon bras me font frissonner.
— Tu sens la mer, dit-il.
— Je te signale qu'on s'est baignés il n'y a pas moins de deux heures.
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Éphémère
RomanceAurélian a rencontré Silas. Silas et sa joie de vivre exubérante, ses sourires lumineux et ses bracelets africains. Et Aurélian est tombé amoureux. Quoi de plus beau dans ce monde de brutes ?