Chapitre 18

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- Rôdeur -


Maintenant que Pah-chin était en maison de correction, un nouveau chef devait être désigné pour la 3e brigade. Mikey avait choisi un certain Kisaki Tetta pour remplir ce rôle, pour le plus grand malheur de Takemichi. Il ne comprenait pas. Il avait échoué à empêcher leur rencontre. Lui qui espérait prendre le relais pour la 3e brigade, voilà que c'est la source de tous leurs maux qui prenait le flambeau. Comment Mikey pouvait-il bien avoir fait ce choix ? Takemichi se devait de faire quelque chose, n'importe quoi, mais son corps refusait d'agir. Il était tétanisé alors que tous les souvenirs lui revinrent à l'esprit, en particulier la mort de Hinata et Atsushi. Lorsque vint le sujet du Valhalla dans la discussion, Emirio s'exprima.

-Euh... Si je peux me permettre...

-Oui ? demanda Mikey

Emirio fit un geste qui fit tiquer Takemichi ; la main en forme de pistolet, il apporta son index et majeur à son cou en s'inclinant, la seconde main dans le dos.

-Avec les yakuzas on vous aidera contre le Valhalla. On n'est pas spécialement nombreux à exercer dans ce quartier, mais même en restant un nombre inférieur à ce clan qui vous menace, notre force fait pencher la balance.

-C'est d'accord. dit Mikey

-Non. lança en même temps Draken

Le brun regarda ce dernier avec perplexité.

-Emirio, tu sais pas te battre. Tu vas juste finir tabassé.

-Oui, je suis nul au combat. Mais ça, c'est quand je suis seul. L'entraide fait la force, et je suis prêt à tout pour vous aider, au risque de finir tabassé.

-Bordel, vous êtes bornés. Vous savez ce que ça veut dire que d'impliquer des yakuzas dans nos histoires ? On est des putains de gosses, dans le pire des cas y en a qui finiront à l'hosto avec un nez ou un bras pété. Si les yakuzas sont mêlés il va forcément y avoir un mo-

-Kennychou, j'ai déjà donné mon accord. Tu n'as pas à t'interposer. Si Emichou veut venir, qu'il vienne. Mais tu sais comme moi qu'on aura besoin d'eux si jamais ça tourne mal. N'oublie pas que le Valhalla regroupe des gens de Moebius qui avaient essayé de te buter. Qui nous dit qu'ils ne vont pas encore nous faire un coup tordu ? Là je m'adresse à toi, Emichou. Je veux bien que vous nous aidiez, mais seulement, et je dis bien seulement, si la situation est trop grave et qu'on peut vraiment pas gérer seul. Je te fais confiance

Emirio hocha la tête sous le regard suspicieux de Kisaki qui écoutait attentivement. Quant à Takemichi, c'en était trop, il n'en pouvait plus. Il avait la sensation d'échouer à tout ce qu'il entreprenait, et la venue soudaine de Kisaki ne l'aidait aucunement. Sans réfléchir, il fonça sur ce dernier afin de lui asséner un coup de poing au visage. Il regretta instantanément son geste lorsqu'il reprit le contrôle de son corps.

Baji Keisuke arriva après cela, et vint frapper Takemichi au visage avant d'annoncer sa démission au Toman. Il quittait le Tokyo Manjikai pour rejoindre leurs ennemis du Valhalla. Comme si les coups du noiraud n'avaient pas été suffisants pour Takemichi, Kisaki vint lui rendre celui qu'il avait reçu plus tôt. Le blond s'était évanoui...

La réunion se termina rapidement après cet enchaînement d'évènements. Tout le monde décida donc de rentrer chez soi, sauf Mikey qui était resté avec Takemichi en attendant son réveil. Sur le chemin du retour, Emirio se mit à soupirer et se retourna.

-Je vois ton ombre me suivre, Draken. Arrête ça.

-Je veux juste m'assurer que tu rentres bien.

-Fais pas genre que t'en as quelque chose à faire...

-Mais qu'est-ce qu'il te prend tout d'un coup ?

-Toi, qu'est-ce qu'il te prend ? Je ne suis pas un bébé, merde. Je sais me débrouiller ! D'abord, tu veux pas me laisser vous aider pour le Valhalla, et maintenant tu me pistes pour vérifier que je rentre "bien" ?

-Eh, t'énerves pas mec, c'est bon.

-Non c'est pas bon ! se mit-il à crier

Draken resta silencieux pendant qu'Emirio s'énerva encore plus.

-C'est qui qui est venu vous aider en août, hein ? C'est moi ! Les yakuzas étaient juste avec moi parce qu'ils étaient sous mes ordres, pas parce que j'avais besoin de baby-sitters. Je sais me démerder seul. Ils se sont pas battus, eux. Moi si ! Je sais.... Je... Je sais me rendre utile.... moi aussi...

Draken ne dit toujours rien, le laissant s'énerver et donner des coups de pieds dans les cailloux sur le chemin. Il en prit un plus gros en main et lança loin dans les buissons. Un petit cri de douleur retentit tandis que la broussaille se mit à bouger. Draken murmura à Emirio.

-C'est pour ça que je te surveillais.

Il regarda dans la direction où le bruit s'était fait entendre et s'exprima à haute voix.

-Sors de là maintenant.

Un adolescent sortit de l'ombre, se massant la tête avec un rire gêné. Draken sentit Emirio se crisper, et se cacher derrière lui. Il regarda à nouveau le nouvel arrivant et prit un ton menaçant.

-Pourquoi tu suivais Emirio ?

-Ben, en fait, je voulais lui parler. Mais j'osais pas vu que toi t'étais là. répondit l'inconnu toujours en riant

-Non. Je t'ai déjà vu le suivre de loin avant que j'arrive, et les autres jours c'était pareil. Qu'est-ce que tu lui veux ?

L'inconnu eut un rictus déformé au visage. Emirio, qui semblait avoir une montée de courage, se positionna devant Draken. Le blond pouvait sentir que son ami était terrorisé, sa voix tremblait. Mais il semblait aussi connaître le nouvel arrivant et voulait protéger le blond.

-Laisse Draken tranquille, Hyun-jun. On règle ça entre nous. Ugh, fallait bien que ça arrive... J'arrive pas à croire que tu m'ais suivi jusqu'au Japon.

L'autre garçon prononça un prénom inconnu aux oreilles de Draken, mais qui fit crisper Emirio plus qu'il ne l'était déjà.

-Tu sais que je ne réponds plus à ce prénom depuis des lustres. Si t'es pas capable de comprendre ça, ce n'est pas la peine de continuer à se parler. Rien ne te pousse à t'obstiner de cette façon.

-Eh, on se connait depuis tout gosse, tu sais. T'étais ma meilleure amie, et la seule que j'ai jamais aimée. Je t'en prie, reviens.

-Non. Draken, on s'arrache, viens.

Emirio commença à marcher rapidement, mais Draken restait immobile, fixant le dénommé Hyun-jun. Ce dernier avait la furie qui brûlait dans ses yeux. Lorsque le blond le vit sortir ce qui s'apparentait à un kanife, il lui attrapa le poignet avec force afin de le faire lâcher prise. Emirio se retourna vers eux avec surprise. Son coeur s'emballait à cause de la peur, et il ne souhaitait qu'une chose : fuir ce garçon. Mais il semblerait que Draken ait bien plus de courage, mais surtout d'ignorance, pour pouvoir affronter le noiraud.

-Emirio a pas l'air d'avoir envie de faire la causette avec toi. Fous-lui la paix, tocard.

Draken lui donna un coup de pied dans le ventre afin de le faire tomber en arrière. Bien qu'il savait n'avoir aucune chance, Hyun-jun se jeta sur Draken pour essayer de le frapper. Emirio voulut intervenir, mais c'était inutile. Draken s'était occupé du garçon sans la moindre difficulté et pensait être parvenu à lui faire comprendre que s'il tentait encore quoi que ce soit sur Emirio, il ne le laissera pas s'en tirer aussi facilement. Il se tourna alors vers le brun. Ce dernier lui sourit.

-Merci...

Draken hocha la tête et prit le bras d'Emirio pour qu'ils puissent continuer leur chemin. Hyun-jun serra les dents en frappant de ses poings le bitume et jura de faire payer au blond cette humiliation tandis qu'une ombre vint s'approcher de lui.

Idole - Tokyo RevengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant