Idole - Tokyo Revengers

Chapitre 2

- Le serment des Oni -

Le temps était plutôt frais pour un mois de juillet. La chaleur des rayons du soleil se mêlait à la légère brise qui venait caresser la peau des personnes qui marchaient dehors. Parmi elles se trouvaient Takemichi. Il avait beaucoup de mal à se refaire au rythme scolaire, et il était totalement épuisé. Mais l'heure n'était pas à la somnolence. Le garçon devait réfléchir à un plan. Il avait déjà rencontré l'une de ses trois cibles, Sano Manjiro. Mais comment pouvait-il l'empêcher de se rapprocher de Ando Kyoko ainsi que de Kisaki Tetta ?

Alors que le blond était perdu dans ses pensées pendant un cours, des bruits dans le couloir attirèrent l'attention des élèves.

-Ah, Kennychou, je l'ai trouvé ! Salut, Takemichou.

Mikey venait d'arriver dans la salle de classe pour récupérer le fameux "Takemichou". Il ignora complètement le professeur qui voulut lui expliquer qu'il n'avait pas à être dans une école qui n'était pas la sienne pour emmener de force un élève. Le trio blond entreprit donc de sortir du bâtiment pour aller "s'amuser", comme l'avait si bien dit Mikey.

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Mais alors qu'ils traversaient le couloir, Takemichi frissonna tandis qu'une sueur froide coula le long de sa nuque. La jeune femme qu'il devait empêcher de rencontrer Mikey, Ando Kyoko, venait tout juste de passer à côté de lui, accompagné d'un garçon aux cheveux acajou. Le petit blond suivit Kyoko du regard et tourna la tête vers elle l'espace de quelques secondes. Takemichi soupira de soulagement en voyant qu'il ne se passait rien de plus. Il n'avait pas souvenir d'être dans le même collège que Kyoko. S'il avait su ça - et que Mikey allait venir le chercher - il aurait empêché le petit blond d'entrer dans le collège. Mais le fait qu'aucun ne réagisse sur la présence de l'autre rassura Takemichi. Le conflit dans lequel ils s'étaient rencontrés ne devait pas encore être passé, bien que les blessures au visage de Kyoko laissaient planer le doute.

-Est-ce que j'ai réussi à les empêcher de se connaître alors...? marmonna Takemichi pour lui

-Hm ? T'as dit un truc, Takemichou ? demanda Mikey

-Hein ? Ah, non, rien, haha !

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Ils continuèrent leur chemin et firent une petite balade à vélo. Mikey expliqua à Takemichi qu'il avait un frère de dix ans son aîné, mais que ce dernier était mort. Le chef du Toman pouvait voir en Takemichi son frère, et c'était l'une des raisons pour lesquelles il semblait tant l'apprécier. Takemichi regarda longuement Mikey. Il n'était pas quelqu'un de mauvais, alors comment pouvait-il être le responsable de tant de maux en 2017 ? Takemichi n'arrivait pas à se figurer un tel changement. Mikey semblait réellement vouloir aider les autres. Il était quelqu'un de bien. Il voulait même "créer une nouvelle ère pour les voyous", où ils ne seraient pas mal vus par autrui. Ils seraient là pour protéger et venger leurs camarades et leurs proches.

"Je dois en découvrir davantage. Je veux savoir pourquoi est-il passé d'un garçon aussi sympa au responsable des conflits au sein du Tokyo Manjikai." pensa Takemichi.

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Il commençait à se faire tard, et la nuit teintait déjà l'éblouissant bleu du jour d'une sombre couleur parsemée d'éclats et de fils d'or. Deux adolescents marchaient dans l'obscurité de ce tableau.

-Kyoko, où va-t-on ? fit le garçon

-J'ai quelque chose à te montrer. répondit la fille

Le duo s'arrêta devant un parc abandonné. L'ambiance était digne d'un film d'horreur, et le garçon hésita longuement avant de suivre son amie, qui s'était déjà engouffrée dans l'un des bâtiments délabrés. L'adolescent s'accrochait d'ailleurs au bras de sa camarade, tremblant de peur. Ils marchèrent un instant dans la pénombre, puis arrivèrent dans une grande salle. Les bougies éclairaient la face d'hommes portant tous un masque Oni. Le garçon lâcha un petit cri de surprise et sursauta. Il regarda son amie qui, elle, ne paraissait pas le moins du monde effrayée.

-Sérieux les gars, vous pouviez pas nous faire venir dans un endroit mieux éclairé ? soupira la fille

-Pardonnez-nous Kyoko. Nous avions du mal à trouver un endroit aussi reculé. répondit un homme

-Ugh, pas grave, on s'en contentera.

-Kyoko...? demanda le garçon qui accompagnait la fille

Kyoko se tourna vers lui. Il voulait des explications. Il ne comprenait pas quel était cet endroit, et encore moins qui étaient ces hommes.

-Emirio, je peux pas te cacher ça plus longtemps, surtout que tu commences à poser trop de questions. J'ai pris la décision de t'en parler, alors maintenant c'est quitte ou double. commença-t-elle

-De quoi tu parles ? Je... Je comprends pas.

-Dis-moi... est-ce que tu tiens beaucoup à tes parents ?

-Hein ? C'est quoi cette question ? Bien sûr que j'y tiens ! Au chien aussi d'ailleurs...

-Et tu serais prêt à tout pour les sauver, n'est-ce pas ?

-Je... Je crois, oui.

-Tu crois, ou en es-tu sûr ?

-Je... Je...

Emirio baissa la tête un instant. Il serra les poings et plongea ses yeux dans ceux de Kyoko.

-Je suis prêt à tout.

-Même à rejoindre des yakuzas ?

Emirio resta silencieux. Il était surpris de cette question, mais put rapidement faire le lien avec les hommes autour et le changement soudain de personnalité qu'avait eu Kyoko récemment.

-Oui. dit-il d'un ton assuré

Kyoko souffla du nez en souriant. Elle s'approcha d'Emirio.

-Sais-tu ce que ça implique que d'être yakuza ? Si t'es pris pour cible, c'est pas toi qui seras directement attaqué mais bien tes parents. Des gens seraient prêts à tout pour te faire craquer si tu fais le moindre faux pas. En voulant protéger tes parents, tu les mets en danger. C'est assez paradoxal comme raisonnement quand on y repense. T'es toujours sûr de toi ?

-Oui !

Il savait qu'elle avait prononcé ces mots pour le tester, être sûre qu'il savait ce qu'il faisait. Mais même s'il avait peur, Emirio était prêt à tout pour protéger ceux qu'il aime. Il était conscient de tous les risques qu'il prenait en retour, mais il avait ses propres raisons qui le poussaient à accepter de rejoindre ce clan. Kyoko vit dans le regard de son ami qu'il était déterminé, sûr de lui. Elle sourit.

-Bon, je t'avoue que normalement les mineurs sont pas aisément acceptés dans le clan, mais si t'es mon bras droit, alors ça devrait pas trop poser de problème.

Elle tendit la main à Emirio.

-Choi Emirio, ta vie seras désormais entre mes mains. Acceptes-tu de me prêter allégeance et de respecter le code d'honneur du clan ?

Le garçon prit la main de son amie et lui sourit.

-Je te suivrai jusqu'au bout du monde.