Chapitre 2

31 2 16
                                    


Chapitre 2

Sa silhouette était grande mais non malingre. Elle avait une apparence athlétique, digne d'une basketteuse, et tant pis pour l'anachronisme. Vêtue de manière ample comme elle l'était, avec sa voix naturellement grave qu'elle devait néanmoins forcer, et ses manières, elle passait facilement pour un jeune homme. Mais il lui manquait... la biologie...

Elle serra entre ses mains l'ustensile qui ressemblait à un gros briquet. Il fallait être rapide. Sa bouche était sèche, son souffle court, son cœur s'emballait, elle commençait à transpirer. Elle serra encore davantage le cream starter entre ses doigts.

Johnny aurait voulu l'aider, mais elle avait décidé de les suivre. Elle devait avoir une idée derrière la tête, pensa-t-il. Il s'approcha pour mieux les observer, curieux.

Zeppeli s'arrêta. La nonne déglutit avec difficulté. Elle défit sa boutonnière la première. Discrètement. Rapidement. Habilement. Le temps de faire son tour de passe-passe. Elle activa son stand. La pénombre aiderait. Il n'y a pas de Lune. Le feu de camp est derrière eux. Merci le vent de souffler dans ce sens ce soir. La pénombre aiderait. Martelait-elle pour mieux se convaincre. Jamais elle n'aurait cru devoir faire une chose aussi bête au cours de sa mission. Décidément, tout était « bizarre » ici ces derniers temps.

Il fallait être rapide et efficace. Inutile de perdre du temps à former des bourses. Un pénis serait suffisant. Les lèvres pincées, la verge prenait forme sous son regard inquiet, apeuré presque... Personne ne remarquait rien. C'était singulier pour elle de tenir "cette chose", bien qu'artificielle, entre ses doigts. Elle osait à peine regarder. Mais il le fallait. Un minimum. C'était presque terminé. Était-ce assez, était-ce trop peu ? Elle n'en savait strictement rien. Que faire ? Regarder celle des autres pour comparer ? Non. Hors de question. Elle rougit d'avoir même simplement eu cette pensée.

"Bon ça devrait suffire. J'imagine... J'espère." Gyro et Dio commencèrent à faire leur petite affaire. Rien ne venait pour Hot Pants, trop crispée. Le charismatique italien s'en rendit compte.

-On a le trac Monsieur Pants ?

- Ne me mets pas la pression, veux-tu ? Le noble étranger jeta subrepticement un œil en direction de l'organe de son concurrent.

-Hey, mais tu bandes mon salaud...

Elle sursauta.

-Quoi ? Pas... Pas du tout... Elle s'angoissa davantage. Il allait tout découvrir. Et tout serait fichu. Mais au lieu de ça il siffla d'admiration. Ce qui ajoutait au malaise de la jeune femme.

-Alors tu es sacrément monté si elle est comme ça rien qu'au repos ! Ça doit y aller avec les demoiselles.

-Putain t'as raison ! Renchérit Dio.

"Merde ! J'en ai trop mis ! Moi qui ne voulais pas attirer l'attention" Se dit-elle.

Tu parles ! Qu'est-ce qu'elle y connaissait, elle, aux plaisirs de la chair... En dehors des rares plaisirs solitaires auxquels elle succombait parfois, et qui lui valaient un accablant fardeau de culpabilité...

Lorsque cela se produisait, pour expier ce péché infame. Elle s'astreignait à davantage de corvées au couvent. Elle marchait pieds nus sur le sol glacial en pierre en priant des heures durant. Arpentant les couloirs du cloitre. Elle se nourrissait des légumes les moins beaux, pourris presque. Se privait de fromage, de viande. Elle ne méritait rien de bon. De manière plus générale, lorsqu'elle éprouvait du plaisir de quelconque nature, elle se devait de le payer d'une manière ou d'une autre. Alors non. Il ne fallait pas l'emmener sur ce terrain-là.

Under the PinkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant