Color rush

Color Rush Chapitre 2

Le bureau du principal est plus agréable que prévu. Il n'y fait ni trop chaud ni trop froid et le canapé moelleux. Ma tante qui avait la gueule de bois ce matin est maintenant assise d'un côté, dans une tenue noire. Elle a été appelée par l'école. De l'autre côté une femme d'âge moyen est assise, elle ressemble beaucoup à ce mec au nez bien trop aplati. C'est clairement sa mère.

Ma tante se masse les tempes du bout des doigts, fixant mon front. Ses grands yeux qui ressemblent à ceux de maman clignent alors qu'elle baisse la tête.

« Comment peux-tu frapper un enfant ? »

Des mots tellement clichés sortent de la bouche de la mère de ce mec. C'est tellement cliché que je me demande à quel moment on a commencé à dire ça.

« Madame, calmez-vous s'il vous plaît. On va discuter de ce qu'il s'est passé entre Jinsang et Yeon Woo. »

Ah. Donc le nom de ce mec c'est Jinsang*. Sa mère lui a donné un nom pareil, pas étonnant qu'il soit comme ça.

*Jinsang a deux significations : 1. Un cadeau pour le Roi. 2. Vérité. Yeon Woo doit sûrement se référer à la première signification, puisqu'il estime que l'autre en fait des caisses.

Le mec prend alors l'expression la plus pathétique possible et se colle à sa mère.

« Yeon Woo m'a frappé. »

« Ouais, et tu t'es évanoui. En plein milieu de la classe. »

Les réactions des personnes présentent dans la pièce sont toutes différentes alors que je lâche ces mots avec assurance. Le visage du mec devient de plus en plus sombre. Sa mère claque de la langue comme si elle était abasourdie, et ma tante arrête de se masser les tempes et se mord les lèvres. Notre professeur principal qui est assis entre nous lève les yeux au ciel. Je n'ai fait que dire la vérité. Dès que j'ai tapé dans son philtrum, j'ai entendu un bruit sourd et ai senti la crasse de son visage sur mes phalanges. Et il est juste tombé sur le sol de la classe. Il s'est évanoui en un coup ; je lui donne cinq étoiles pour sa performance.

« C'est ennuyeux. »

Le visage du mec s'assombrit encore plus, il semble qu'il se rend compte d'à quel point c'est ridicule. Sa mère dit alors :

« Quel genre d'éduction reçoit-il chez lui ? »

Tout en pointant ma tante du doigt. Et la mère de ce connard, quelle éduction est-ce qu'elle a reçu pour pointer les gens du doigt ?

« C'est...Madame ? Calmez-vous... »

« Vous pensez que je peux rester calme ? Alors que le visage de mon fils ressemble à celui d'un mort ? »

« Non ? Même avant que je le frappe son visage était déjà moc-... »

Ma tante se dépêche de mettre ses mains devant ma bouche. Elle prend ma tête entre ses bras pour la bloquer et rit de façon gênée.

« N'est-ce pas normal pour les enfants de cet âge de se battre pour grandir ? »

« Eh bien. Madame, se pourrait-il que ce soit comme ça que vous ayez grandi ? »

« Oui, c'est vrai que j'ai cassé pas mal de dents. »

Ma tante sourit, mais je le sais. Les dents de ma tante n'ont jamais été cassées, je sais que c'est ma tante qui faisait manger leurs dents aux autres enfants. La plupart étaient des garçons, qui avaient souvent embêté maman.

« C'était juste un coup de poing, mais je ne suis plutôt pas mauvais, non ? »

« Je vois que l'agresseur n'a vraiment aucune gêne. »