Chapitre 4

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Dernier mercredi de juin, 23h12, dehors l'orage couve et le vent fait claquer l'un des volets de la maison.

H dort à poings fermés, mais Charline, enceinte de cinq mois, n'arrive pas à trouver le sommeil, alors elle se lève doucement et va au rez-de-chaussée, où Bongo l'accueille en battant de la queue sans pour autant se lever.

Elle se dirige à la cuisine pour se préparer une tisane, puis elle va s'installer au salon pour lire. Bongo daigne se lever et pose sa tête sur la cuisse de Charline, plus ou moins allongée sur le canapé, pour réclamer des caresses. Elle le flatte et le gratte derrière l'oreille... Bongo soupire et ferme les yeux savourant le moment, ce qui fait sourire Charline.

« Coucher » lui ordonne-t-elle pour attraper le livre qu'elle a abandonné sur la petite table. Bongo s'allonge le long du canapé pour veiller sur sa maîtresse. Il s'endort facilement et ronfle légèrement.

Le cauchemar récurrent qui hantait H refait parfois surface, et cette nuit le rêve semble bien trop réel. Bien qu'il ne fût pas sur les lieux ce fameux soir, il se retrouve une énième fois planté non loin de l'épave...

La Toyota noire de Charline est dans un sale état après avoir percuté un cerf et avoir fait plusieurs tonneaux... Les pleins phares éclairent l'accotement et le klaxon semble geindre l'agonie du véhicule... Sang, os et chairs ont recouvert le pare-brise fendu en étoile, parce que le conducteur y a la tête fracassée et encastrée...

Charline qui a été éjectée du coffre, gît un peu plus loin dans l'obscurité de la nuit où la lune peine à poindre derrière d'épais nuages... Jeanne est là et lui prodigue un massage cardiaque, s'acharnant à garder sa fille en vie, alors que les sirènes hurlantes s'amènent bien trop lentement...

Paniqué, H reste planté là, figé par la douleur qui pulse dans son thorax, bien trop conscient qu'il peut tout perdre « pitié, me fais pas c'coup-là, Charline ! » pense-t-il en s'agrippant les cheveux d'inquiétude.

H se réveille en sursaut, la peur et la douleur courant encore dans ses veines. Dehors, le vent geint, le tonnerre gronde, et malgré les volets clos de leur chambre, la lueur des éclairs qui zèbrent les cieux déchaînés, font des flashs qui dessinent les contours de la fenêtre.

La place à côté de lui est vide, alors un bref instant il se demande si le pire n'est pas arrivé cette nuit-là. Si sa vie avec Charline n'était pas qu'un rêve. La peur se fait plus violente fissurant sa raison, alors pour en avoir le cœur net, H se lève et cherche Charline...

Il pousse un gros soupir de soulagement dans les escaliers en apercevant la lumière du salon. Il trouve Charline plus ou moins allongée sur le canapé pour trouver une position confortable. Elle abandonne sa lecture pour lui sourire.

- Salut, lui souffle-t-elle radieuse.

- Tu vas bien ? s'inquiète-t-il en n'écoutant que son besoin d'être près d'elle.

- Pas moyen de dormir, répond-elle alors que H se fait une place sur le canapé pour s'allonger en collant son dos au dossier et la tenir dans ses bras.

- Alors je suis venue lire pour ne pas te déranger, ajoute-t-elle, quand il l'embrasse sur la tempe et enfouit son visage dans son cou.

- Je t'aime, souffle-t-il rassuré. Toi aussi je t'aime Bertille, ajoute-t-il en se penchant pour embrasser son ventre bien rond.

- Nous n'appellerons pas notre fille Bertille, ricane-t-elle en glissant ses doigts dans les cheveux de H.

Il affiche un sourire moqueur :

- Alors que penses-tu de Lagertha ?

- J'en dis qu'il faut que tu arrêtes de regarder « Vikings », s'esclaffe-t-elle.

H et Charline 🔞 (histoire courte - 1er jet - Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant