Chapitre 1

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  « Lundi, LA POP'S ACADEMY »

Résoudre un problème mathématique, c'est comme composer un sabar au Grand Théâtre National Daniel Sorano de Dakar.

Il y a une symphonie à respecter à partir d'une pelote emmêlée. Et au fur et à mesure que l'on déroule la ou les solutions, le son s'en lève, s'élève et s'envole. Il faut être attentif à la moindre fausse note, au moindre faux pas ; trouver l'harmonie parfaite, pour parvenir à une égalité incontestable. Il faut donc rimer les étapes à la perfection. Bien les marier avec la précarité de l'exercice. Pour aboutir à une finalité double : la mise à nue de l'inconnue, découverte de la ravissante solution.

Cependant, je buttai.

J'ai tourné et retourné un million de fois l'équation devant mes yeux, je ne trouve pas à quel niveau les mauvais résultats sont affectés. Pourtant je les perçois. Dans ma tête, ils se dessinent sous forme de vibrations, de mouvements incohérents d'onde. Alors qu'ils devraient effectuer une ligne droite, sans aucun accro. Pourvu que je persiste toujours dans ma quête de la fameuse découverte de solutions à notre grand problème, je ne me priverai pas de persévérer. Thalés,  Pythagore et Cheikh Anta avaient-ils autant sué devant leur mécanique mathématique pour pondre de telles prouesses intellectuelles ? Ce n'est pas une utopie. La réussite est un appât poinçonné au bout de l'effort.

— Est-ce que...

Je levai mon index en l'air, perpendiculairement opposé à la commissure de mes lèvres, pour que la voix étrangère qui se manifestât m'accorde une minute de silence.

Hapsatou Sy, ma tendre et dévouée camarade de classe insista :

— Vous l'avez entendu ? Il a dit : «Chut» ! somma-t-elle car elle sait que ce que je suis entrain de faire est très important.

Nos camarades autour s'indignent et replongent le tapage, insatisfaits de la reprise sarcastique de mon amie. Trop tard, l'effervescence est POP'S. Je perds tout discernement. Le bruit m'empêche toute productivité et réduit mes performances. Je ne peux le préférer à la sérénité, adrénaline de ma persévérance.

— Avec le doigt, renchérit Hapsatou qui cette fois-ci s'est faite envoyée balader puisque les autres l'ignorent magistralement.

— Mieux vaut avec le doigt qu'avec le regard et la bouche, croyez-moi. Júnju doyna borom xél.

Je relevai mes lunettes de vue sur ma tête et tournai les pages de mon compte-rendu. NOTRE compte-rendu ! J'ai entouré tout ce qui ne me semblait pas normal et voir autant de cercles soulignés au crayon sur quelque chose qui devait être parfait m'agace. Je n'aime pas les bavures sur devoirs-préparés ; elles ne témoignent d'aucune rigueur et peuvent décrédibiliser le travail de groupe. Du moins, c'est une idée toute faite à laquelle je me cramponne littéralement depuis le collège.

Ma montre affiche 07h30min.

Bon sang ! Il faut que mon ami Fallou Kébé m'entende. Je pris mon téléphone et l'appelai sur le champ. Pourvu qu'il décroche !

Seuls nous deux sommes assez culottés pour démanteler les mathématiques d'un tel problème dont tout l'établissement est confronté depuis il y'a de cela quatre années. Nous sommes en L2 Terminale et à ce que racontent les profanes : « ni complètement littéraires ni complètement scientifiques » ! Ce qui se trouve être un challenge pour eux n'en est pas moins, pour nous, qu'un véritable défi à relever si nous tenons à tremper nos noms en caractères dorés sur la liste élitiste Honneurs & Privilèges de la POP'S ACADEMY. Et pour notre dernière année lycéenne, moi Mame Guéraane Niang, je compte bien laisser mon identité entière et indélébile dans cette excellence scolaire, quitte à y laisser ma peau. J'en fais mon sacerdoce.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 07 ⏰

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Mrs Fall, La Harpie Myope !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant