Chapitre 1

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 YUI

Je me réveille dans un sursaut, le corps couvert de sueur et de longues larmes chaudes coulant sur mon visage. Le souffle court, je regarde l'heure sur mon tel et vois afficher l'heure. 7:32 du matin.

-Et merde j'suis en retard ! Dis-je en me levant rapidement et me dirigeant vers ma commode.

Je prends une tenue simplissime, un jean ample et un pull gris puis pars directement prendre ma douche. En moins 5 minutes, je suis sorti et habillée. Un simple coup de mascara suffit pour améliorer ma mine fatiguée. J'enfile mes chaussures, branche mes écouteurs et pars en direction de UA, la plus grande école héroïque que je connaisse.

Depuis que tata n'est plus parmi nous, je vie seule dans un petit studio à vingt minutes de l'Académie. A seize ans à peine, j'ai dû apprendre à me débrouiller par moi-même. Je suis devenu indépendante, je touche l'argent que l'état m'envoie et me débrouille pour vivre correctement.

Arrivée devant l'académie je prends le temps de l'observer pendant bien une bonne minute. Je prends une grande inspiration et y pénètre d'un pas réticent. Je sens que mon cœur s'emballe, qu'un nœud se forme dans le creux de mon ventre, mais je continue ma route et me retrouve dans un hall immense. Je regarde autour de moi, les yeux grands ouverts. Je ne sais absolument pas part où je dois aller. Je demande à un élève à la tête de tintin mon chemin.

-Eh Tintin, tu peux m'aider s'il te plait ?

-Oui je peux t'aider ? Répond-t-il d'un ton joyeux.

-Tu pourrais m'indiquer où se trouve le bureau du principal ?

- Oui bien sûr je peux même t'y emmener. Me dit-il toujours le sourire aux lèvres.

Après avoir empruntés plusieurs couloirs et avoir marchés pendant environ 5 minutes, nous arrivons devant une porte sur laquelle une petite pancarte flanquée d'un animal ressemblant fortement à une taupe nous dit : Toquez puis entrez. Nous toquons, entrons et saluons le proviseur.

-Bonjour monsieur, une jeune fille voudrait vous parler.

-D'accord merci Mirio, tu peux disposer.

Mirio, alias Tintin, quitte la pièce en nous lançant de nouveau un grand sourire.

-Bien que puis-je faire pour toi jeune fille ?

-Euh bonjour, je m'appelle Yui Shirio vous m'avez appelé il y a de cela trois semaines pour me prendre sur reco-

Avant que je ne puisse finir ma phrase la « taupe », me coupe la parole.

-Ah oui ! Yui je m'en souviens. Je voulais t'appeler beaucoup plus tôt pour que tu puisses commencer en même temps que les autres mais la paperasse a rencontré plusieurs problèmes.

-D'accord... Et je me pose une question, pourquoi m'avez-vous prise sur recommandation ?

-En réalité, je ne t'aurais pas remarqué si je ne t'avais pas vu transgresser la loi en usant de ton alter pour aider une vielle femme. J'étais sceptique en te faisant passer les tests d'admission mais on dirait que tu as de quoi devenir une héroïne digne de ce nom. En revanche, si tu veux rester dans cette école, respecte les lois jeune fille...

J'acquiesce en détournant le regard. J'ai toujours utilisé mon alter sans permission, à l'abri des regards. C'est ce qui me permet de m'entrainer, de m'améliorer chaque jour.

Nous discutons encore trente minutes de ma classe, de l'uniforme, de mon emploi du temps et tout le baratin qui suit une admission. Le proviseur me demande de le suivre pour me ramener en classe, en arrivant devant la salle j'observe la pancarte au-dessus de la porte, où l'inscription 2-A trône fièrement.

-Alors prêtes pour ton entrée ? Il me dit ça sur un ton grave qui me fait penser que je vais mourir dans cette salle de classe.

-Oui toujours haha... en disant cette réponse je déglutis et avale ma salive de travers ce qui me vaux un petit toussotement.

Il ouvre la porte sans prendre la peine de frapper et nous entrons. Tous les regards se dirigent sur nous et j'avoue que je ne me sens pas super à l'aise face à eux. Je les observe un par un, le cœur battant. Mon regard se pose alors sur le professeur. Je fronce les sourcils en le détaillant. Ses traits me disent vaguement quelque chose, je suis sûr de l'avoir déjà vu quelque part. Je penche la tête sur le côté et avise les rubans autour de son coup.

Soudain je comprends. Je perds l'équilibre alors que mes yeux s'ouvrent de stupeur. Impossible, pas lui, pas maintenant, pas après toutes ces années. Je souffle, les mains tremblantes et reprends mes esprits. Je ne dois pas me laisser perturber, il n'a pas le droit d'avoir autant d'influence sur moi. Il ne mérite pas d'avoir un quelconque pouvoir sur mes émotions.

-Bien le bonjour jeune gens, je vous présente votre nouvelle camarade ! Je te laisse te présenter je dois retourner à mes occupations.

Le proviseur partis et sans regarder le professeur qui je sens me fixe des yeux attendant ma présentation je prends la parole.

-Bonjour à tous, je suis Yui Shiro, seize ans, prise sur recommandation.

Ni plus, ni moins, mon discours de présentation est rapide et concis.

Je tente d'ignorer le prof qui me fixe avec insistance. Je ne veux pas savoir s'il m'a reconnu ou pas. En même temps, je porte le nom de ma mère, comment pourrait-il ne pas comprendre ? Se pourrait-il qu'il ait totalement oublié cette partie de sa vie en m'abandonnant ? Je mets ces questions d'un un coin de ma tête et me dirige vers la première place libre que j'aperçois. Entre la fenêtre et un mec qui semble constipé tant il fronce les sourcils.

En m'asseyant, mes yeux s'arrêtent sur le prof qui continue de me fixer, une drôle de lueur passant dans son regard.

A peine ai-je posé mes fesses sur la chaise en bois que la plupart des élèves me souhaitent la bienvenue. Je tente de répondre à un peu tout le monde mais impossible de s'entendre parler avec ce brouhaha.

-Assez ! Tonne le prof. Vous allez la fermer les mioches, on s'entend même plus parler là ! Yui tu viendras me voir à la fin de l'heure.

Les muscles de ma mâchoire se crispent. Je lui envoie un regard assassin, les bras croisés sur ma poitrine en guise de défense.

-Nan je n'en vois pas la peine Shota.

Il ne répond pas à ma provocation, on se contente de s'observer en chien de faillance.

-Non ! Tu n'as pas à appeler nos ainés comme ça, c'est un manque de respect considérable ! Dit une tête à lunette plutôt balaise avec un étrange geste de main.

- La ferme le binoclar.

Je n'insulte pas les inconnus en général, mais là je suis à bout de nerfs et s'il savait ce que cet « ainée » représente pour moi, il ne se permettrait pas de faire un commentaire. Je tâcherai de m'excuser auprès de lui quand je serais calmé. Pour le moment, mes émotions s'embrouillent et je n'arrive pas à penser clairement. 

My past and himOù les histoires vivent. Découvrez maintenant