SEPTEMBRE

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Le vent balayait les premières feuilles à terre. Poséidon s'amusait à mettre sa piscine en mouvement, la rendant plus agitée qu'a l'accoutumé. Et au fond de son lit un jeune homme aux yeux verts pensait.

C'était le mois de la rentrée scolaire, chaque année, la même mélodie se jouait. Des parents affolés du retard que prenaient les profs pour leur donner une liste, et d'autres plus tranquilles venant seulement flâner. Des ados stressés ayant l'envie de décompresser et d'autre cherchant simplement la suite des séries qu'ils avaient commencé avant les vacances. En tout cas, c'était un mois mouvementé. Il ne savait pas si sa nouvelle colocataire était prête. En tout cas elle c'était déjà liée d'amitié avec beaucoup de leur clients. C'était une fille sociable contrairement à ce qu'il avait cru au début. A vrai dire, il aurait préféré voir en elle la fille dont il avait toujours rêvé. Une fille comme lui, une solitaire. Mais manifestement elle avait besoin de l'amour de tout le monde, c'était presque vitale. Le jeune fils de la mer avait également noté la présence d'Achille de plus en plus fréquente à la librairie. Ce n'est pas qu'il le détestait particulièrement, mais il se méfiait de lui, et il se demandait bien ce qu'un sportif attardé comme lui, pouvait bien faire entouré de livres, dont il n'était pas capable de lire ne serait ce que le résumé. Il était loin d'être naïf et savait que la présence d'Omorphia changeait les choses. Elle bouleversait tout sur son passage. Mais là, allongé au fin fond de son lit, plongé au fin fond de ses pensées, il se souvint des rires et des discussions qu'ils avaient partagé ensemble et ce lien l'inquiéta. Se rapprocher d'une personne était une occasion de se faire briser le cœur à nouveau. En plus il n'avait toujours pas pu trouver l'origine de ses brulures. Elle était peut-être nocive pour lui. Après tout elle était la fille du diable. Il se leva et se regarda dans le miroir. En soulevant son sweat il vit les traces de brûlures mais ne vit pas qu'elles étaient les cicatrices de la fille qui portait le nom de beauté.

Omorphia de son côté était ravie de sa nouvelle vie. Dans un premier temps, il est vrai qu'elle avait perçue cette expulsion des Enfers comme une punition, mais à présent elle songeait à la manière dont elle allait utiliser ce voyage pour punir ses parents. Ils l'avaient trahis en l'envoyant valser sur Terre. Elle souhaitait donc leur prouver qu'elle s'amusait comme une petite diablesse avec ces mortels, encore plus qu'aux fêtes olympiennes où ils ne l'avaient jamais emmenés.

La déesse n'avait pas tort de penser que ses parents l'observaient, car ils étaient constamment entrain d'épier ses mouvements et ses réactions. Mais Perséphone, ne décelant aucune trace de rébellion, intima a son mari de laisser de l'intimité à leur fille. Après tout, il n'avait rien à craindre de mortels. De plus ils avaient appris à leur fille comment se défendre. Malheureusement, tous les dangers n'étaient pas physique.

La jeune fille s'habilla et se hâta d'aller chercher son colocataire. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle le découvrit entrain de se regarder devant un miroir.

- Tu t'admires ? N'est-ce pas un peu vaniteux pour un mortel ? Ou bien dois-je t'appeler Narcisse désormais ?

Ah ce bon vieux Narcisse ! Son histoire avait toujours beaucoup plu à Omorphia. Elle songeait souvent qu'elle aurait aimé le rencontrer avant sa transformation.

Le jeune homme était quant à lui gêné qu'elle se soit introduit de la sorte dans son intimité. Mais il se rappella qu'ils n'avaient pas été élevé pareil, et que chez elle, les coutumes étaient totalement différentes. Dans tous les cas il se savait beau, mais le fait qu'elle voit ses cicatrices le dérangeait profondément. Il choisit donc d'utiliser l'ironie pour se sortir de cette situation.

- Evidemment que non. Je veux dire entre nous, ne suis-je pas bien plus beau ?

- Si ça reste entre nous alors, je peux te dire que tu n'es pas du tout mon style.

OMORPHIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant