Chapitre 55 - Éden 🎓

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-Éden ? M'interroge Amalia. Ace a déposé ça pour toi pendant que tu dormais. Il a dit que tu devrais regarder quand tu as le temps. Désolée j'ai été super curieuse, j'ai pas pu m'empêcher de jeter un coup d'œil, mais je n'ai pas lu le mot de la fin. Attention ça casse.

Je souris et la remercie en prenant la sorte de boîte en verre. Sur la première page, je lis :
"Ce qui me rend heureux
Ace Jones". Je comprends qu'il s'agit de son travail du premier semestre dans son minor photographie.

-Les gars ont encore Zayn ? Lui demandais-je.

-Ça se passe bien avec lui selon Alec alors profite un peu du calme. Tu as bien dormi ?

-Oui, merci. Je vais jeter un coup d'œil à ça avant d'aller voir Zayn. On ne sait jamais avec les gars.

Elle lâche un rire en confirmant mes propos. Je repars à l'étage et ouvre son travail. Je tombe sur des photos de basket, sur sa fraternité, et ses amis, mais surtout une quantité de photos de moi. Je me rappelle de chacune d'entre-elles. Non pas parce qu'il me les a déjà montrées, mais surtout parce que je sais à quel moment elles appartiennent. Elles sont incroyables, Ace est vraiment doué.

Après avoir regardé toutes les photos, je tombe sur une feuille écrite à la main et je me mets immédiatement à la lire. Je préfère passer ce qui ne me concerne pas sous silence, parce que je préfère voir ce qui parle de moi.

"Pour ce travail, vous nous avez permis de choisir le support. Beaucoup d'entre-nous ont choisi des expositions. J'aurais pu faire pareil, j'aurais pu montrer à tous mes photos et particulièrement la beauté de cette fille que vous avez vu sur de nombreuses photos. Éden a contribué à mon bonheur pendant tout ce semestre. On peut parler pendant des heures sans en avoir marre. On peut même danser pendant des heures, tout ça sans arrêter de sourire. Si je vous dit tout ça, c'est parce que vous avez demandé à en apprendre plus sur nous, à découvrir ce qui nous rend vraiment heureux. C'est peut-être simple, mais ce petit bout de femme me rend heureux. Je vous mets en main ces photos que j'ai prises d'elle, parce qu'elles évoquent toutes des moment très heureux que j'ai passé pendant ce semestre pour ce travail que je ne considère pas comme tel. Chaque personne devrait se demander ce qui la rend heureuse et essayer de collecter au maximum les moments de bonheur. En immortalisant ces moments, on pourrait les regarder et repenser à chaque moment caché derrière une photo."

J'essuie une larme de bonheur et tourne la page pour trouver une lettre avec mon prénom. Je l'ouvre avant de me mettre à la lire.

"Éden,

Ces photos de toi, je les ai regardé des centaines de fois. Je les ai regardé une par une me rendant compte à chaque fois ce que j'avais perdu, ce que j'ai perdu.

Aujourd'hui, je ne veux plus que ces photos me rappellent ce que je n'ai plus. Je veux qu'elle me rappellent ce que j'ai perdu et que je vais récupérer. Je veux qu'elles me rappellent un jour qu'on peut recommencer à créer nos instants de bonheur.

Je crois que tu aimes plutôt bien les citations alors je t'en mets une qui décrit mes pensées. Comme le dirait l'auteur français Stendhal "Je ne veux désormais collectionner que les instants de bonheur."

Tu as toujours été une femme incroyable à mes yeux, et je penserais toujours à toi comme ça. Une personne incroyable que je veux récupérer à tout prix.

P.s. Si tu mettais tes Jordan, ce serait plus efficace pour courir après la tornade."

J'essuie de nouvelles larmes en me disant que Ace est sur la bonne voie. J'aimerais pouvoir le faire ramer, pour qu'il comprenne à quel point il m'a fait du mal, mais je ne peux tout simplement pas parce que je ne veux plus souffrir. Je veux me retrouver dans ses bras, ses lèvres contre les miennes plus que tout au monde.

Je décide de ranger les photos et pars me préparer pour sortir. Comme me l'a demandé Ace, je sors mes Jordan. C'est vrai que j'ai pensé de nombreuses fois à les enfiler avec lui, mais je ne voulais pas me le permettre alors que Ace et moi étions en froid.

Lorsque j'entre dans la fraternité voisine, je ne vois personne, mais j'entends les garçons à l'extérieur. J'y vais sans faire de bruit et observe la scène qui se déroule sous mes yeux. Zayn a un club de golf dans une main, une batte de baseball dans l'autre et tape tour à tour sur un ballon de football, un ballon de basketball, une balle de baseball ainsi que sur une balle de tennis. Les gars sont en train de débattre, mais je ne comprends pas grand chose.

-Les gars à quoi vous jouez ? Lâchais-je.

-C'est leur idée, se défend Eliel.

-On essaie de savoir c'est le fils de quelle équipe, m'explique Zachary. On pense qu'il a été croisé entre un golfeur et un baseballeur.

Zayn balance finalement la batte de baseball en éclatant de rire et saisit une raquette de tennis avant de courir vers Raphaël pour le frapper avec. Je soupire longuement en me disant heureusement qu'il a été déposée à ma sororité et pas à leur fraternité.

-Mais il a un rire diabolique ce gosse en plus ! S'écrie Raphaël en courant, Zayn derrière lui.

-Vous êtes complètement cons sérieux. Zayn tu viens avec moi ?

Zayn se tourne dans ma direction en m'entendant et court vers moi. Il me tend sa raquette en souriant avec ses petites dents.

-Joue la balle ?

-Oui on va jouer bébé, tu veux bien me donner ça avant ?

Je désigne le club et il me le tend avant de partir chercher un ballon de football.

-À moins qu'il ne soit croisé aussi avec un footballeur ? Continue Austin.

Je soupire de nouveau en regardant le petit bonhomme et regarde les sportifs tour à tour.

-Zayn est le fils d'un basketteur.

Le silence se met à régner dehors et les non-basketteurs lâchent finalement des cris de joie. Ça réduit d'un coup les possibilités. Seuls onze joueurs sont inclus désormais. Je l'ai appris en lisant le carnet ce matin, je comptais leur avouer maintenant, même s'ils n'auraient pas fait tout ça.

Zayn laisse finalement tomber le ballon et s'accroupit devant mes pieds avant de montrer mes Jordan du doigt.

-Saussures à moi !

-C'est les mêmes que toi, c'est vrai. Tu vas piquer les miennes à la place de celles de Maxine maintenant ?

-Ouais !

-Tu ne les avais pas encore trouvé dans mon armoire ?

-Nan pas saussures à moi ! Grands saussures seument !

Je me met à rire alors que les gars me demandent de traduire. Je me suis habituée à son langage approximatif désormais.

-Il dit qu'il n'a pas trouvé mes Jordan qu'il appelle "saussures à moi", il a seulement trouvé mes talons qu'il essaie à chaque fois.

Je prends le petit bonhomme dans mes bras et embrasse sa joue avant de lui demander s'il s'est bien amusé ici.

-Ouais fait la course mais pas bain.

-Oh oui c'est pas maintenant le bain, c'est toute à l'heure. On retourne à la maison avec les filles ?

-Ouais la maison les filles !

Je souris et salue les garçons avant de partir dans le fond du jardin. Il y a une porte mais elle a été cassée pendant longtemps. Les garçons l'ont finalement réparé pour qu'on puisse s'échanger le petit sans craindre que quelqu'un d'autre ne le voit.

Ace n'est pas là puisqu'il se trouve chez sa mère avec Maxine donc je ne risque pas de le voir aujourd'hui.

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