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Réveillée depuis plusieurs minutes, je ne trouve toujours pas la force d'ouvrir mes paupières. Par chance, ma tête ne m'est pas douloureuse. En général, après ce genre de soirée, surtout quand il s'agit de mon anniversaire, je suis obligée de me doper dès le réveil de médicaments contre le mal de crâne.
Bon allez Hailey courage, lèves-toi !

J'ouvre doucement mes yeux. Apparemment, je n'ai pas dormi chez moi cette nuit. Cette décoration très sobre mais classe est sans aucun doute celle d'une des chambres d'amis d'Adrian. Aillant trop bu, il était préférable que je passe la nuit ici. Par contre, je suis incapable de me remémorer la manière dont je suis venue me coucher. La fin de la soirée apparaît dans ma tête comme un immense trou noir.

Avant de me lever, je m'étire fort quand je cogne ma jambe contre quelque chose. Surprise, je m'immobilise immédiatement.
Oh non ! J'ai passé la nuit avec quelqu'un ?!
L'angoisse monte, je commence a transpirer. Je devrai peut-être me lever du lit et quitter la pièce sans regarder, mais vivre toute une vie dans le mystère me serait insupportable.
Allez, courage !
Je soulève brusquement le drap pour vérifier ma tenue.
Ouf je suis toujours habillée !
Je m'assieds doucement dans le lit et regarde qui est à côté de moi. Son visage est complètement caché par l'oreiller. Merde ! J'essaie de le faire glisser lentement sur le côté quand... Oh mon dieu merci ! Ce n'est que Julie !

Soulagée de voir que ma nuit s'est terminée dans la plus grande sagesse, je me lève sans réveiller ma copine de chambre et me dirige vers le salon.
Apparemment, nous ne sommes pas les seules à être restées dormir. Il y a des gens partout par terre, sur le canapé et même sur la table basse ! Tout le monde dort encore. Ils sont vraiment dans un état lamentable. Je pose ma main sur ma bouche pour étouffer mon rire et enjambe tous ces corps endormis pour rejoindre la salle de bain. Il faut absolument que j'aille me rafraîchir.


J'ouvre la porte sans faire de bruit et me retrouve nez à nez avec Zack. Vêtu d'un simple caleçon, tous les muscles de son corps sont apparents. Croyez-moi, il n'y a pas meilleur cadeau pour offrir à vos yeux de bon matin. Il me regarde sans avoir l'air surprit.
- Tu voulais te doucher avec moi ? Merde fallait me prévenir je t'ai pas attendu...
Je réponds d'une tape sur l'épaule pour donner l'illusion qu'il est désespérant alors qu'au fond, si j'avais su, je serai entrée dans cette pièce quelques minutes plus tôt.
Il me fixe avec un sourire malicieux.

Je m'approche du lavabo et fais couler de l'eau fraiche sur mes mains avant de les amener à mon visage. L'élastique que j'ai autour du poignet, me sert à relever mes cheveux en un chignon flou. Ça ira comme ça.
Je m'apprête ensuite à quitter la pièce quand il m'en empêche.
- Attends, tu vas venir avec moi on va aller déjeuner quelque part.
Sans attendre de réponse de ma part, il se rhabille rapidement, attrape fermement ma main et m'emmène à l'extérieur.
Je sais que ça peut paraître étrange mais me retrouver main dans la main avec Zack me rend bizarre. Jamais nous n'avons de contacts physiques en dehors de nos moments intimes. Il n'a jamais de gestes tendres envers moi et c'est logique vu les règles que l'on s'est imposés. Je devrais peut-être l'arrêter en lui rappelant que nous ne pouvons pas commencer à rendre cette relation amicale mais je ne le fais pas. Je n'ai pas envie qu'il se rende compte que ce genre de détail m'interpelle. Je ne veux pas qu'il s'imagine que je rends notre relation plus importante que ce qu'elle devrait être.
Doucement, je desserre mes doigts et libère ma main de la sienne. Il n'a pas l'air de remarquer quoi que ce soit. J'avais raison, je suis évidemment la seule à m'arrêter sur ces futilités.


Nous marchons en direction de sa voiture. Aucun de nous deux ne parle. Seul le bruit du gravier sous nos pas brise le lourd silence qui pèse entre nous. Il prend légèrement de l'avance pour m'indiquer le chemin à suivre. De temps en temps, il se retourne vers moi, comme pour s'assurer de ma présence.
Ne t'en fais pas Zack je suis bien trop faible pour m'en aller.

Ne le répète à personneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant