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Ce matin, ce sont les rayons du soleil qui me réveillent. En m'étirant, je me rends compte que la place d'à côté de moi est vide.
Bizarre... hier, Zack est resté dormir.
Je me redresse pour m'assoir et aperçois justement celui qui allait partir en douce.
- Je pensais qu'on avait dépassé ce cap. Tu n'as plus besoin de disparaître maintenant tu sais.
Il se retourne, surprit de découvrir mon réveil si matinal et vient s'assoir sur le bord du lit. Un large sourire illumine son visage.
- Si tu savais comme j'aimerais rester avec toi. Mais malheureusement Hailey, je vis dans un monde où pour vivre il faut travailler.
Je le bouscule gentiment avant d'attraper son cou pour l'embrasser.
- Tu devrais plutôt venir dans mon monde à moi alors. Continuais-je.
Il rit un instant avant de me contempler plus sérieusement. J'aime encore la façon dont il me regarde.
- T'es magnifique. Me dit-il.
Je sens mes joues s'échauffer et, d'après son sourire légèrement moqueur, il le remarque.
- Estime toi heureuse...
- De quoi ? D'être magnifique ? Répondis-je d'un air très serein.
- Non, d'être avec un mec comme moi. Rit-il.
Je lui lance une tape sur l'épaule accompagnée de mon regard noir et très sérieux afin qu'il arrête de rire mais comme à chaque fois, ma tentative d'intimidation lui fait l'effet contraire.
- Allez, va travailler au lieu de dire n'importe quoi.
Il m'embrasse alors fougueusement et passe le pas de la porte laissant derrière lui une envoutante odeur de parfum. Je ne me lasserai jamais de l'effet qu'il me fait.

***

En sortant de la salle de bain et, après avoir enfilé mes vêtements, j'entends quelqu'un frapper fermement contre ma porte. Je me dirige rapidement vers celle-ci afin de faire cesser ce vacarme.
En m'approchant, je reconnais la voix d'Adrian qui m'appelle. Immédiatement, j'ouvre pour lui faire face mais, sans même me laisser le temps de le saluer, il entre brusquement.
- Mais qu'est-ce que tu foutais ?!
- J'étais à la douche et je...
- T'as pas eu mes messages ?
- Euh... non... en y réfléchissant je n'ai pas utilisé mon portable depuis hier.
Je me dirige alors vers ma veste pour faire les poches, puis vers mon sac. Etrangement, je ne le trouve pas.
Alors que je continue ma recherche dans le reste de mes affaires, Adrian m'arrête en m'attrapant par le bras.
- J'ai quelque chose d'important à te dire. Il faut que tu m'écoutes.
Je me redresse, étonnée, et alors qu'il était sur le point de me faire une annonce, la voix de Zack se fait à son tour entendre derrière la porte.
- Merde... chuchote Adrian. N'ouvres pas.
- Quoi ? Mais qu'est-ce qu'il te prend ?
- Hailey il faut absolument que tu m'ouvres !
Le regard d'Adrian semble désespéré. Sans rien dire, ses yeux me supplient de laisser cette porte fermée. Il aurait pu me convaincre si Zack n'était pas si insistant. Alors je pose ma main sur la poignée et le laisse entrer.
- Mais qu'est-ce qu'il vous arrive à tous les deux ? T'étais pas censé travailler ? Demandais-je.
- Qu'est-ce que tu fou là ? S'énerve Zack.
- Finalement, ça tombe bien que tu sois là. Réponds Adrian.
- Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qu'il se passe ? M'impatientais-je.
Les deux hommes qui se tiennent droit devant moi se dévisagent. J'ai cette sensation réelle d'assister à un duel. Aucun n'a l'air moins déterminé que l'autre.
- Il n'est pas celui que tu crois Hailey. Commence Adrian sans quitter des yeux son ennemi.
A cet instant, j'aurai donné n'importe quoi pour que cet incident soit une simple crise de jalousie. Malheureusement, cela me paraissait bien plus important que ça.

Je tourne la tête vers Zack qui n'a pas bougé. Son regard est plus noir que jamais. Ses poings sont serrés et je peux y percevoir ses veines gonflées. Il a l'air de se contenir pour ne pas exploser.
Le silence est brisé par leurs deux respirations rapides. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je ressens un poids énorme qui pèse dans ma poitrine.
- Alors Zack... Dit Adrian sur un ton serein. J'ai pas le souvenir de t'avoir déjà vu aussi mal. Finalement ça fait du bien d'échanger les rôles un peu. Tu n'as rien à nous dire ?
Mais son interlocuteur ne répond pas.
- Pour te faciliter les choses, je vais parler à ta place. C'est ce que font les amis non ?
Il se tourne alors vers moi avec un regard triste, prêt à enfin me révéler cette histoire.

Ne le répète à personneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant