08 novembre, 2013.
Ça avait été une journée épuisante. Les clients étaient tous pressés et de mauvaise humeur, ce qui déteignait sur les employés, dont moi. C'est ce que je détestais le plus de mon travail: le fait que les seuls clients qui déteignent sur nous aussi rapidement sont ceux qui sont négatifs.
Mais bon, le maximum que je pouvais faire était de leur offrir un sourire, le moins faux possible.
Ce jour-là, c'est moi qui fermait les portes. J'étais donc le dernier à rester dans le café alors que le soleil commençait à se coucher. J'étais effrayé, et je détestais rentrer le dernier. Je détestais rentrer quand il faisait noir, même si j'étais un homme, j'avais peur des agresseurs et de toute les personnes de ce genre-là.
Je passais une serviette légèrement mouillée sur les tables avant que je ne me prenne le pied dans un petit cahier, assez mignon d'ailleurs. Il était beige et quelques lettres étaient écrites d'une couleur moins pâle et homogène que le reste de la couverture.
"thoughts."
Un journal?
Je me penchais pour le ramasser et hésitais à ouvrir le fameux cahier. Si je le lisais... serais-je accusé d'infraction dans la vie privée d'un/une inconnu(e)? Tant pis.
Je l'ouvris et fus surpris de voir une très belle écriture remplissant la page. Je m'assis sur la chaise qui disposait à ma droite et commença à lire les premières lignes.
"Je déteste l'idée d'avoir un journal, mais comme ma chère psychologue m'y oblige, le voilà" était-il écrit sur la première page et je la tournais.
"14 juin 2013:
Lucy vient de m'offrir ce journal, et je me sens poussé par cette folle (désolé, je sais que tu liras ceci). La seule chose qu'elle m'a dit aujourd'hui est: « Présente-toi! Ça pourrait t'aider à te retrouver », ce qui est complètement stupide, mais je n'ai d'autres choix que de suivre les conseils d'une professionnelle qui sait où se trouve le chemin vers le bonheur.
Donc Cher Journal,
Je m'appelle Connor. J'ai 20 ans et je vis à Los Angeles avec mes 3 meilleurs amis. J'ai une passion pour tout ce qui est d'écrire, filmer et prendre des photos. Je ne me considère pas comme joyeux, ni triste. Mais je suis diagnostiqué comme dépressif. Je me sens comme tel, mais je n'ose jamais en parler... Et maintenant que j'y pense, écrire est un bon moyen pour décrire comment je me sens.
Je ne veux pas de la pitié des gens, je crois que c'est ça qui m'effraie le plus. Je ne veux pas d'aide, car je sais continuellement que la seule personne qui peut m'aider... C'est moi.
Donc Lucy, je t'aime mais arrête de me pousser à parler de ce que je ressens. Car j'aimerais aussi savoir pourquoi mes pensées sont aussi sombres. x"
Je souffla et déposais le livre sur la table, resserrant la serviette humide contre mon tablier. Je me levais et essuya mes yeux, chassant les larmes qui cachaient ma vue. Je pris le "livre" avec moi et finit de laver les tables avant de partir me changer et de mettre le journal dans mon sac.
Je me foutais de ce qui pouvait arriver, je voulais savoir le reste de son récit.
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A part of Us | c.f
FanfictionLorsque j'ai lu les pages du journal de Connor, j'ai rigolé. Pas parce que son histoire était drôle, bien au contraire, mais parce que je réalisais que je tombais amoureux de lui sans même savoir à quoi il ressemblait. Et que je me trouvais fou. Pui...