Maria appuya sa tête contre la vitre, elle regardait comme le paysage défilait devant ses yeux. Des forêts de broussailles, des champs sauvages, d'autres dans lesquelles broutaient des moutons ou des chevaux, des petits villages aux maisons recouvertes d'une fine couche de sable roux. Parfois, elle voyait des kangourous sautiller au bord de la route, mais elle n'avait pas encore vu de koalas, à son plus grand désarroi.
Ça devait être là 9ème fois qu'elle avait pris ce bus et observé ces mêmes paysages, entre ses dernières visites au refuge et les sorties à Sydney avec Jane et Mey, mais à chaque nouveau trajet, elle remarquait un détail qui lui avait échappé la dernière fois.
Dans un virage trop serré, elle sentit comme son sac tomba contre son flanc. Elle y transportait une bouteille de vin blanc, une autre de Kirsch et.... du fromage à fondue (mi Vacherin, mi Gruyère), ainsi que de l'ail et du bicarbonate de soude, sans oublier le fameux caquelon à fondue ! Lorsqu'elle avait mentionné le fait qu'elle était Suisse (cela faisait maintenant 3 ans qu'elle avait ENFIN la nationalité suisse !!), Yan lui avait fait promettre de lui cuisiner une fondue.¹
Jamais elle n'avait cuisiné de fondue.
Mais comment résister à son sourire si adorable ?
Alors elle avait tout bien préparé, était allée jusqu'à Sydney pour trouver du fromage à fondue, et s'était MÊME exercé à la maison, avec Mey et Jane comme cobayes. Les deux lui avait assurée qu'elle gérait totalement cette recette, mais Maria ne pouvait dire si elles lui disaient ça parce qu'elles le pensaient vraiment ou bien parce que sa fondue était si désastreuse qu'elles ne pouvaient plus survivre au prochain essai. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, elle se jettera à l'eau, alors autant être optimiste !
La cuisine du refuge était installé dans une roulotte peinte toute en rose pâle, au milieu des champs. Elle n'était pas spacieuse, à vrai dire minuscule et étonnement rien ne manquait . Cependant Maria avait bien sûr besoin des indications de Yan pour trouver tel ou tel utensil pour la fondue, c'était pourquoi il l'aidait à la préparer.
Et aussi pour ne pas juste rester assis là à ne rien faire. Parce que ce serait assez macho. D'après Yan.
Maria était justement en train de goûter la fondue, lorsqu'elle remarqua qu'elle avait complètement oublié de prendre la noix de muscade avec !
"Hm.", "Yo ?", "I might have forgotten to bring some muscade nut with me..." Maria commença, cherchant désespérément Yan du regard. Il était en train de couper le pain en petit dès vers la table dépliante, qui allait leur servir de table à manger, installée dehors.
"Oh no worries darlin', I got it" Une seconde il était dehors, au moment d'après, il était derrière elle, entrain d'ouvrir la porte de l'étagère au dessus de sa tête. Maria sentait comme sa respiration caressait sa nuque, lui donnant des frissons dans le dos. ²
Et puis lorsqu'on sa main frôla sa taille pour se poser sur son épaule, vraisemblablement pour se tenir en équilibre comme il était sur la pointe des pieds, le bourdonnement de ses oreilles, causé tout d'abord par sa belle voix grave, fut remplacé par le tambourinement de son sang contre ses tympans.
Elle sentait comme ses joues rougissaient.
Son cœur battait la chamade.
Sa peau brûlait de milles feux.
Et aussi soudainement qu'il était venu, il s'écarta. Sa main n'était plus sur son épaule. Son souffle ne chatouillait plus son cou.
"Yay look at these wonderful muscade nuts !" Yan exclama, brandissant triomphent un bocal.
Elle se retourna lentement, espérant qu'il ne remarquera pas ses joues pourpres. Mais il devait bien avoir dû entendre les battements précipités de son cœur, comme il avait le torse collé contre son dos quelques secondes auparavant.
Maria prit le bocal, sortit quelques noix et les râpa dans la fondue. "Thank you" lui fit elle sans se retourner. Elle n'arrivait pas à le regarder dans les yeux, pas après ce qu'elle venait de ressentir ! Elle ne voulait surtout pas briser ce fleurissement d'amitié qu'elle avait avec Yan et rendre les choses gênantes entre elleux !³ Mais ce dernier avait aussi remarqué ce changement d'humeur subite.
"Hey, what's up mate ?" Il se pencha un peu pour voir son visage, mais elle évitait son regard. "Hey, hey, did I make you uncomfortable ?" Il posa une main sur le rebord de la surface de travail, juste à côté de la sienne. Maria inspira un bon coup.
"No, no, it's just... me" Elle leva la tête et fut immédiatement plongée dans ses yeux couleur azur. "I- I might have an headache" lança-elle, avant de sortir dehors, le soleil allait se coucher.
¹. IL FALLAIT BIEN
². OUUUUUUUHH~
³. Gimme the dramaaaaa
