☼︎ℒ𝒶 ℛℯ𝒷ℯ𝓁𝓁𝒾ℴ𝓃 𝒹ℯ𝓈 𝒯ℴ𝓊𝓇𝓃ℯ𝓈ℴ𝓁𝓈☼︎

8- Retour et chagrin

          Quand nos deux tourtereaux se réveillèrent, tous leurs amis les regardaient d'un regard qui voulait dire « On savait bien que ça allait finir par arriver » et ils durent s'expliquer. Durant leur récit, les avis se partageaient. Hannah trouvait l'idée du poème très (voir trop) romantique tandis que les deux autres filles, elles, trouvaient ça absolument pathétique. Mais tous étaient trop heureux de les voir si amoureux qu'ils finirent par en rire.

          Deux mois plus tard, il était temps, comme il l'avait promis, d'aller sauver les « jeunes pousses ». Ils traversèrent donc le même périple qu'à l'allé mais à la différence près qu'il avait un compagnon de plus et un couple de plus enfin on ne savait pas trop s'il était la avant, ce qui était sûr, c'est qu'il s'aimait l'un l'autre au même moment. Arrivés au début du bois, l'émotion fut immense mais il n'en était rien comparé à ce qui les attendait de l'autre côté. Ils revirent le champ ou le petit garçon avait cueilli Louise, la cabane d'enfant abandonnée qui avait été retapée depuis et nos aventuriers allèrent la visiter. Pas grand-chose n'avait changé à part qu'on l'avait remis sur ses gonds et que... le propriétaire était à l'intérieur ! Heureusement, il était de dos. Ils eurent donc le temps de sortir de la cabane mais quand il se retourna, Louise dût combattre ses nerfs pour ne pas aller le "serrer dans ses bras". Il s'agissait en effet de ce même petit humain qui l'avait recueilli. Ils continuèrent leur route, le cœur serré pour Louise.

         -Vous inquiétez pas ! C'est juste une émotion de plus voilà tout !

         Des émotions, ils ne risquaient pas de leur en manquer malheureusement ! Ils arrivèrent à l'orée du bois et évidemment qu'ils s'attendaient à pleurer devant un champ vide, ou plus aucun de leurs congénères ne se tiendrait, mais jamais ils n'auraient imaginés pareille douleur.

          Ils arrivèrent donc à leur champ d'autrefois mais... Leurs amis étaient toujours présent, mais plus pour longtemps. Ça, ils l'ignoraient.

         -Martiiiiiiine ! crièrent nos trois tournesols en même temps. Qu'est-ce que tu fais là ? La récolte a été repoussée ?

         Et pour la dernière fois, Martine se retourna vers eux. Elle les fixa avec un regard plein de désespoir et d'espoir en même temps.

        -Cachez-vous ou il va vous trouver. murmura Martine. Et ce fut ses deniers mots.

        Là, l'agriculteur Mathieu arriva. Elle ferma "les yeux" et il la décapita sans cérémonies et la jeta dans le sac poubelle qu'il avait à la main.

        -Que va-t-on faire d'un tournesol qui regarde même pas le soleil, hein ? T'as un grain toi, hein ? Ah la blague, z'avez compris ? T'as un grain...! dit-il, parlant au sac poubelle.

         -Hinhinhin, rigolèrent ses amis agriculteurs

         -Non... Non... NOOOOOOOOONN ! Hurla Louise, s'en déchirant deux pétales.

         Mais jamais aucun humain n'a jamais entendu aucun tournesol parler, rire, hurler, de quelque manière que ce soit.

        -Louise... Je... Je sais pas quoi dire... Je... balbutia Mireille.

        -Donne le couteau de Martine, ordonna-t-elle sèchement.

        -Oui, tiens.

        Mais Alex avait senti le danger et retenu Louise par la tige.

       -Louise, écoute-moi. On n'est pas comme eux. On n'est pas capable de tuer. Martine n'a pas voulu nous suivre, c'est son choix. Notre mission maintenant est de sauver les bébés dès qu'ils auront pointés le bout de leur nez, pas de tuer. Dacc ?

        -....Rhaaa dacc, répondit Louise en baissant son arme, la rendant à Mireille. T'as toujours été là dans les coups durs, toi. Merci.

       -Je suis un peu comme ton frère, c'est normal.

       Elle lui répondit par un sourire.

       Mireille, elle, n'osait pas parler. Elle se sentait si mal qu'elle n'en était de toute façon incapable.

       Ils passèrent quasiment un mois à tenter de se consoler dans la forêt, tout près du champ, surveillant les poussent. Lorsque celles-ci se montrèrent ont les regroupa ensembles. Bien que jeunes, elles étaient très intelligentes et comprenait tout ce qu'on leur disait. Elles étaient aussi très obéissantes. Ils se trouvèrent un abri de l'autre côté du bois, comme l'autre fois et y passèrent leur nouvelle vie. Leur destin n'a jamais été accompli. Enfin si. Mais pas le destin d'un tournesol ordinaire.