Elle était belle, Anna.
Elle avait mal, très très mal.
Et tel l'ours qui aime le miel,
Anna aimait regarder le ciel...
Le ciel bleu et nuageux,
Le ciel orageux et ensoleillé,
Le ciel qui pleure, suivant ses tristes et ses heureux,
Oui, le ciel qui de ses étoiles scintillait.
Elle était belle, Anna.
Aussi belle que les roses d'été,
Aussi fraîche que la rosée du matin,
Aussi pure que le pétale du tournesol,
Aussi belle que l'était la Jeune Anna.
Tu as vu, il a vu, j'ai vu,
J'ai vu et je me suis tue.
Je me suis tu, et elle n'a pas survécu.
Survécu à notre rôle de spectateur,
Survécu à notre lourd silence.
Survécu à ce monde cruel...
Un monde froid,
Qui ne donne que puissance,
Ou déchéance.
Ce monde, je le quitte aujourd'hui.
Comme Anna,
Le belle Anna, que j'ai regardé sombrer,
Sans rien faire...
La belle Anna, qui est morte,
De notre silence,
De nos mœurs et des leurres.
La belle Anna, que je rejoins
Et ce, pour toujours...
Adieu...
De la part d'une fille, une amie, une sœur, une voyageuse...
