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art : san-draws (Tumblr.com)

Tw : Érotomanie, Transphobie

Je suis tombée amoureuse deux fois. D'abord d'une illusion, ensuite du prince charmant. Et puis plus jamais.

D'abord, à dix ans, sur la voie numéro 9 3/4, noyée dans la vapeur du train qui ressemblait à la brume d'un rêve, j'ai rencontrée l'Illusion. Il s'appelait Harry Potter, il avait un an de plus que moi et je ne l'avais jamais vu mais je le connaissais. Tout le monde le connaissait. Il était maigre, les cheveux bruns en bataille, les lunettes cassées avec une cicatrice sur le front. Si je n'avais pas connu son nom, je l'aurai trouvé minable. Mais je connaissais son nom et il m'a fait un sourire. Alors je suis tombée amoureuse. 

Ma mère a eut un peu peur, parce qu'elle a tout de suite compris et que c'était la première fois. En une semaine, ma chambre se remplissait de photographie récupéré dans des journaux que je me plaisait à coller sur mes murs. J'avais caché ma photo préférée sous mon oreiller, je lui offrait un bisous tout les soirs et dormais avec lui. Mes frères se moquaient gentiment de mon premier amour, surtout Ron. Il s'était lié d'amitié avec lui durant sa première année ainsi qu'avec une autre fille. Tout les trois, iels formaient un trio inséparable. Beaucoup enviaient leur amitié, moi j'enviais l'idée d'être proche de Harry. 

Harry, Harry, Harry...

Le matin son nom était mon réveil, la journée ma source d'adrénaline, le soir ma berceuse et la nuit il s'infiltrait dans mes rêves.  

Je me fichais pas mal qu'on me trouve ridicule, à ce moment là, et j'aimais trop me noyer dans mes espoirs et mes rêves pour prêter attention aux reproches de maman. 

Je voyais bien qu'elle avait un peu peur pour moi. Elle avait une petite lumière dans les yeux, comme une larme. 

« Harry a l'air d'un gentil garçon, a-t-elle un jour admis, mais j'ai peur pour toi, tu sais ?»

Je savais. 

J'étais sa seule fille, à cause de mon passé, elle avait toujours peur que les autres me fassent du mal, comme si j'étais fragile ! Elle était soulagé que je sois tombée amoureuse d'un gentil garçon, mais elle était désolée qu'il ne m'aime pas. 

« Il m'aime !» J'affirmais. 

Il est difficile, quand on ressent quelque chose d'aussi fort, de penser que les autres ne ressentent pas la même chose. 

Plus je pensais à lui, refusant d'admettre que lui ne pensait pas à moi, plus ma passion me consumait. Un amour fort m'emplissait. J'adorais tout ce qu'il faisait, je pensais à lui très souvent, lui accordait une place d'honneur dans mon coeur. Et lui, il n'en savait rien. 


Je suis entrée à Poudlard l'année suivante et la première pensée qui m'est venue fut que je serai proche de lui. 

Je me plaisait à lui voler des regards et des sourires. Il alimentait mes rêves encore plus fort. Je m'imaginais des étincelles entre nous, alors que j'étais la seule à brûler. 

La passion a laissé sa place à la haine. 

« Harry ne m'aime pas, je le déteste !» Écrivais-je sans cesse, déchirant les photos pour ne plus voir son sourire de traitre. 

Harry, Harry, Harry...

Maintenant son nom était un poison. Et les craintes de ma mère m'avait contaminé et bouffer la tête alors que j'écrivais sans cesse dans le carnet noir jauni. 

« C'est parce que tu n'es pas une vraie fille.» Me chuchotais-je. 

Je me rendais à peine compte que l'encre noire s'évaporait dans le papier et qu'une écriture qui n'était pas la mienne apparaissait sous mes yeux. 

Quand je la vis pour la première fois je réprima un sursaut avant de lire et de comprendre. 

J'aurais du me méfier, mais l'écriture était belle, mon correspondant était gentil avec moi et j'avais le coeur brisé pour la première fois. 

Alors je me suis confiée à coeur ouvert. Parce qu'il n'était pas en face de moi pour me juger, parce que j'aurais fait confiance à la mort elle-même en cet instant. 

Je ne sais plus quand ses confessions sont devenues autre chose. Je sais seulement qu'un jour, je me suis rendue compte que les jours semblaient se raccourcir alors que l'hiver n'était pas tombée. Certaines heures n'étaient plus que des trous noirs et des choses inquiétantes se passaient durant mes absences. Comme si quelqu'un d'autre empruntait ma tête...

J'ai pris peur, et j'ai compris que je devais me débarrasser du carnet. Mais j'avais déjà le coeur brisé, et maintenant on m'avait volé mon esprit... J'ai explosé de rage et me suis retrouvée dans une pièce froide.

Je me suis détestée, j'avais peur de ce que l'inconnu avait put faire avec mon corps lorsqu'il empruntait mon cerveau. J'ai cru que j'aillais mourir, parce que je ne pouvais plus ouvrir les yeux... 

J'ai eu la sensation de renaitre, et c'est Harry qui se tenait devant moi. 

Il aurait été facile de croire que mon prince charmant était venu me sauver, mais je me suis rendue compte que je n'étais plus amoureuse de lui. Les étincelles avaient disparues pour moi, et n'avais jamais existé pour lui. Cependant, ce jour là, je découvrais un garçon qui n'avait rien à voir avec l'idée que je me faisais de lui. C'est la que j'ai comprit que j'étais tombée amoureuse d'une illusion. Parce que le Harry Potter des photos et des journaux n'existait pas. Et celui que je découvrait était bien meilleur car bien plus imparfait. Je me rendais compte que pour cet Harry là, c'était d'une amitié dont j'avais envie. 

Ainsi est mort le premier amour qui n'en était pas vraiment un.


La Troisième FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant