Il est déjà tard lorsque je reprends conscience de la réalité. Je n'ai pas vu le temps passer, dans cet autre monde magique, malgré les 4h20 de film et j'aurai aimé qu'il ne s'arrête jamais. L'heure tardive me pousse vers mon lit. Ma raison m'y encourage contrariant mon esprit qui appréhende cette nuit venant à ma rencontre, emplie de cauchemars et d'horreurs en tous genres.
Je m'installe finalement dans mon lit, à contre-cœur, sachant pertinemment que la beauté d'un monde merveilleux ne viendra pas habiter mes rêves : là-bas ne m'attend que la peur.
Cependant, jusqu'au moment où je sombrerai vraiment dans le sommeil, je pourrai m'octroyer quelque rêve éveillé. Un bien mince répit face aux nuits, toutes les nuits, qui sont hantées. Mais c'est tout ce que j'ai.
Aujourd'hui, rien de compliqué. Aujourd'hui, rien de stressant. Je suis continuellement anxieuse mais aujourd'hui j'ai pu échapper à mon propre royaume de terreur durant quelques précieuses heures. Et ce grâce à une histoire fantastique qui m'a envoutée ; la seule qui puisse encore me faire rêver sans aucune peur.
Mais elle est finie. Alors je retourne à ma réalité. A mes « rêves » qui ne sont que cauchemars. La nuit, ce sont les cauchemars ; et la journée, les souvenirs de ces derniers me hantent, me rappelant la peur, la panique, la tristesse et les doutes qui semblent si affreusement réels.
Là, je rêve de plaines verdoyantes, de forêts magnifiques et de héros aux talents exceptionnels. Je rêve du galop d'un cheval sauvage, au pelage blanc immaculé presque argenté, qui vogue sur les mers vertes des plaines du Rhovanion ; je rêve d'une errance sans fin entre les arbres de la Lorien ; je rêve du vent dans mes cheveux aux sommets des Monts Brumeux.
Je calme mon cœur apeuré... Pour un temps.
Tout ce que je vois est si beau, si apaisant, si merveilleux... Je voudrais tant aller là-bas... Quitter cette réalité que je hais, où je n'ai pas ma place...
Mais non. Je n'ai pas le droit : des promesses m'interdisent de rejoindre mes rêves.
Je finis par m'endormir. Aux portes du vide, j'espère rêver de voyages en Terre du Milieu, un peu comme une prière aux dieux du sommeil avant de pénétrer dans leur royaume.
Je suis dans une rue. C'est Arcueil, c'est ma ville, j'y suis depuis plus de 20 ans. Je la connais par cœur et pourtant je ne sais pas où je suis, ni où je dois aller. Je porte mon gros sac de sport sur l'épaule et cela me semble étrange. Si j'étais réveillée, je saurais que j'ai arrêté ce sport il y a maintenant plus de 5 ans.
Je rejoins mon frère, mais j'ignore où. Il vient. Je le vois arriver en trottinette. Pourquoi m'a-t-il donc volé ma trottinette ? Il sait pourtant que cela va me rendre folle de rage ! Nous marchons dans la ville, au hasard des rues et pourtant dans un but précis : rejoindre nos parents.
Nous les retrouvons devant une pompe à essence radicalement différente de celle qui se trouve près de chez moi. Quelque chose ne va pas. Je me mets à stresser. Était-ce une chose que j'ai vue ? Une parole ? Je ne saurai dire. Je panique. Ma mère se moque, mon père n'y comprend rien, mon frère me lance des remarques épineuses dont il a le secret.
J'ai peur. Je sais au fond de moi que je ne dois pas perdre le contrôle. « Reprends » qu'il me dit si souvent dans ces moments-là. Je sais que je ne dois pas faire de crise en leur présence. Je me bats, je me combats moi-même. Mais la petite voix prend le dessus et c'est de pire en pire. Tout bruit résonne de manière si colorée... Toute lumière m'éblouit de manière si assourdissante... La crise me paralyse. Je ne sais plus que croire, que penser.
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Folie ou simple différence ?
PoetryRecueil de textes sur ma perception du monde et mon ressenti sur ce monde qui m'entoure et qui me paraît si étranger qu'il me semble que je n'y ai pas ma place. Que je n'y aurai jamais ma place...