L'amicale du LSPDi

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Parce que c'était lui, parce que c'était moi.

Parce qu'il était mon lieutenant, parce que j'étais son capitaine.

Et parce que nous étions ensemble, encore pendant quelques heures.

Cette fois-ci, une idée saugrenue de Kuck avait pris plus d'ampleur que les autres. Dans son idée de développer la cohésion d'équipe entre ces abrutis de nouvelles recrues et les personnes éminentes de la ville, il avait créé "l'amicale du LSPDi".

Une belle arnaque à 25 000$ pour une carte faite en papier mâché et un barbecue. Mais ça lui tenait tellement à coeur, je n'ai pas insisté plus que ça sur ce que je pensais de cet événement.

Je voyais que ça prenait de plus en plus de place dans son esprit, partout, tout le temps, et à approximativement n'importe qui, il parlait de son club. J'entendais dans sa voix son sourire. Il avait déjà préparé ses arguments pour contrer le choc face au prix du billet d'entrée. Mon lieutenant était si fier de sa création, tellement qu'il passait des heures à fabriquer ces petites cartes de membres. Il foutait des paillettes absolument partout dans le lit, c'était horrible. Mais son sourire annihilait toute mon aigreur quand à l'aube, j'epoustais les épaulettes de mon uniforme de leurs points brillants. Je le regardais encore endormi au milieu de toute ses fournitures de décorations, éparpillées sur notre lit. Alors mon cœur s'apaisait.

Toutes les cartes de membres devaient être prêtes pour la sortie de l'amicale tant attendue: la plongée sous marine. C'était le vieux pichon qui avait proposé cette idée. Et connaissant les aptitudes en natation de cette ville, je devais sécuriser cette sortie et par extension, passer du temps avec mon lieutenant.

La journée était calme et douce, parfaite un café à la main, parfaite pour concrétiser ce sur quoi mon colocaire avait passé ses nuits. Parfaite pour peut-être moi aussi me jeter à l'eau.

Nous avions rendez-vous à la Marina avec les quelques personnes conquises par les arguments infaillibles de mon lieutenant. Nous serions seuls, lui et moi, sur un beau voilier au large de la côte. Mes pensées ne me ramenaient qu'à ce moment.

Mon café était froid, je m'étais noyé dans trop de scénarios mielleux et réconfortants. J'entendais mon amou- colocataire se réveiller dans la pièce mitoyenne pendant que je me préparais un nouveau café, pour chasser mes pensées. Il n'y avait qu'une cafetière dans notre large cuisine de toute façon.

La journée se passait sans encombre, les voitures étaient toujours roses, Lindsay et Kelly ne faisaient toujours référence qu'à NCIS, Micheal avait chanté l'hymne nationale autant de fois qu'on prononçait le mot rouge interdit. Tout était parfaitement normal en cette journée pourtant si speciale. Mais le lieutenant kuck avait remarqué quelque chose:

- Qu'est-ce qui vous arrive mon capitaine ?

- Quoi ? Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.

- Bah mon capitaine, vous n'avez insulté personne en radio aujourd'hui. Je vois bien qu'il y a quelque chose qui cloche.

- Rien, rien. Tout va bien. Je retourne en patrouille, prends le iench avec toi.

Et ce fût notre seule vraie conversation de la journée. J'avais tellement lutté pour ne pas repenser à ces scénarios attendrissants.

Enfin en chemin vers le port, seul dans ma voiture, je m'autorise encore quelques pensées purement professionnelles. Il ne faudrait pas qu'un d'entre eux gâchent mon moment en buvant la tasse. Une tenue de plongée prévue pour chacun d'eux, un voilier pour les suivre.

Quand je les rejoignit sur le bord du ponton, je restais silencieux. Je ne voulais pas imposer mon grade et mon autorité lors d'un événement organisé par mon lieutenant. Il y avait mis tant de cœur, cela s'entendait dans son discours d'introduction. Au moment de présenter les cartes qu'il avait décoré, il prit le temps d'expliquer chaque détail personnalisé en faisant deviner aux autres ce qu'elles représentaient. Je ne pouvais interrompre ce merveilleux moment avec des mots.

L'amicale enfin réunie sur le petit voilier: je me tenais la barre pendant que Johnny tremoussais son corps dans sa tenue moulante à côté de moi. Tout les autres essayaient de rentrer dans leur combinaison, tant bien que mal.

Quant au lieutenant, mon lieutenant, se trouvait à la poupe, observant les poissons. Assis calmement sur le pont, l'air apaisé. Il libéra doucement ses cheveux du bout des doigts, le regard vers l'horizon.

Je ne pouvais plus rien faire. Plus rien penser. Plus rien n'existait. Simplement ses cheveux qui venaient délicatement se poser sur ses épaules. J'étais submergé par cet instant.

Le bâteau braqua d'un coup sec vers la droite. Mes mains étaient pourtant immobiles. Je repris pied. Johnny une main sur la barre, me regardait avec amusement avant de s'ecrier:

- Eh capitaine, j'veux bien que tu mates ton lieutenant mais évites de faire couler le bateau pour ses beaux yeux.

- Je matais pas, pas du tout, je vois pas de quoi vous voulez parler. Eh ! Vous êtes prêts à sauter ? Dépêchez vous !

Je ne voulais plus qu'une chose, être enfin seul avec lui. Virer tout ces cons à la mer, et ne consacrer mon attention uniquement sur ce que j'ai évité toute la journée.

En quelques secondes, tout le monde était à l'eau, la surface redevenait calme.

J'attendis quelques instants avant de sortir l'ancre et rejoindre discrètement mon lieutenant au bout du voilier. Mon cœur s'accelerait à chaque pas qui me rapprochait de lui, nous n'étions qu'à quelques mètres l'un de l'autre. Nous avions déjà été beaucoup plus proches mais mon intention était différente. Ce n'était plus pour lui gueuler dessus ou pour jouer côte à côte à Mario kart sur le canapé. C'était quelque chose de plus doux qui m'attirait vers lui. Je mesurais mes pas, pour ne pas faire de bruit, ne pas déranger cette creature merveilleuse.

Je réussis enfin à m'asseoir derrière lui, je n'osais déranger ce spectacle, le voir les cheveux détachés hors de notre villa était si rare, si intime.

- C'est une belle réussite mon capitaine ! L'amicale est à la hauteur des unités d'élites du LSPDi.

- Oui... C'est très bien. Bravo.. Francis.

Le lieutenant se retourna doucement, certainement attendri par mes derniers mots. L'appeler ainsi était aussi si rare, et si intime. Tout les deux, s'offrir subtilement à l'autre, j'en avais rêvé toute la journée.

Je releva lentement la tête pour enfin contempler ses yeux attendris, son visage adouci par son prénom. Quelques mèches de ses cheveux flottaient au vent. Il était beau. Son regard enveloppais doucement mes joues rougissantes, j'étais figé, je ne pouvais plus détourner le regard.

Cette douceur qui m'avait amenée jusqu'à lui me tira un peu plus, rapprochant d'abord doucement mon front qui se colla au sien. Il esquissa un merveilleux sourire, entre l'amusement et la tendresse avant de doucement approcher ses lèvres contre les miennes. Cette douceur me fit imploser à leur contact. Tout mon corps réagissait à cet instant, cette douceur que j'attendais depuis des années. Ce baiser merveilleux, enivrant et sincère, il aurai pu durer une éternité parfaite. Toute mes émotions explosaient émanaient hors de moi, le cœur léger, l'ivresse de l'amour.

Francis, tourna de nouveau la tête vers l'horizon. Je ne pouvais plus le lâcher, rompre cette douceur m'étais impossible. Alors, je me rapprocha de lui, enlaçant son dos tout en posant ma tête sur son épaule, profitant de la subtile odeur de ses cheveux.

- Je.. Je t'aime Francis. 

L'amicale du LSPDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant