Taking the shot (clexa)

Chapitre 13

Ce n'est pas un rendez-vous galant, se dit Clarke, en essuyant une tache de charbon de son nez avec sa manche.

C'est la septième heure de la journé, ce qui signifie un cours d'art, mais pour une fois, elle n'arrive pas à se concentrer.

Ce n'est pas un rendez-vous, se rappelle-t-elle, en se prenant le bout de la langue entre les dents pendant qu'elle essaie de se concentrer.

Vous y allez seulement en tant qu'amies.

Des amies qui se trouvent à coucher l'une avec l'autre. Ce n'est pas un rendez-vous.

Mais même si elle sait que ce n'est pas un rendez-vous, Clarke ne peut pas ignorer la sensation de frisson dans son estomac.

Lexa ne fait pas les choses à la légère.

Ses mots et ses décisions ont du poids, et sa réflexion s'étend à tout ce qu'elle fait. Elle n'est pas du genre à agir sur des caprices ou des émotions. Même sur le terrain de hockey, lorsqu'elle fait appel à toute sa détermination et son dynamisme, Lexa n'est pas impulsive.

Pris tous ensemble, cela signifie que sa demande avait été soigneusement calculé.

Mais ce qui a été elle calculer ? Que veut-elle même ? Plus de sexe ? Parce qu'elle pourrait juste demander ça sans me demander de sortir...

Clarke soupire, étudiant la feuille de papier fusain épais qu'elle a essayé de remplir pendant les quarante dernières minutes. Le dessin est grossier pour l'instant, plus gestuel que défini, mais il prend lentement forme : une femme debout sur le balcon d'une grande tour, contemplant la ville tentaculaire en contrebas. Bien sûr, c'est le visage de Lexa. Cette décision n'avait même pas été remise en question.

Lexa ne sourit pas.

Clarke ne peut jamais vraiment capturer le sourire qu'elle voit sur le visage de Lexa quand elles se regardent. Au lieu de cela, son expression est confuse, pensive, peut-être même blessée.

En tout cas, elle est fatiguée. Les lignes autour de ses yeux et de sa gorge sont plus raides que celles qui composent son corps. Ses mains sont également tendues là où elles reposent sur ses côtés - des côtés revêtus d'une armure légère en cuir provenant d'un monde lointain, mais avec une forme familière sur laquelle Clarke se souvient d'avoir passé ses propres mains...

Clarke se remet au travail. Alors qu'elle remplit les espaces vides avec de l'ombre, elle se demande si Lexa aimera son dessin.

Elle se demande si Lexa le verra un jour.

Elle a un billet supplémentaire pour son exposition dans quelques semaines - chaque artiste en reçoit deux pour ses amis et sa famille- mais elle n'a pas décidé ce qu'elle allait en faire. Normalement, elle voudrait que Lexa vienne, mais comme presque tous les dessins de l'exposition représentent Lexa, ou ont un rapport avec un souvenir commun...

Elle ne veut pas être perçue comme effrayante.

Les règles de leur engagement ont toujours été claires.

Les amis d'abord.

Pas de sentiments supplémentaires.

Dessiner quelqu'un de manière obsessionnelle encore et encore et l'utiliser comme modèle sans son consentement franchit définitivement cette ligne, bien que Clarke ne puisse pas dire comment.

Pourtant, une partie d'elle veut que Lexa vienne. Une partie d'elle se demande si elle ne devrait pas donner le billet à Lexa.

Peut-être après la fête.