- Nobody even imagines how well one can lie about the state of one's heart -

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Nobody even imagines how well one can lie about the state of one's heart

- Yukio Mikishima

Personne n'imagine à quel point une personne peut mentir à propos de l'état de son cœur

OS terminé juste dans les temps, principalement par manque total d'inspiration sur ce thème, d'ailleurs j'ai complètement laissé tomber mon idée de base après un éclair de génie (non) à trois heures du mat'.

Bref peu importe, enjoy !

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Mori mentait. 

Bien sûr, en temps que Parrain de la redoutable mafia portuaire, il n'y avait rien d'étonnant à cela. En fait c'était même une exigence pour son poste de savoir dissimuler la vérité derrière un voile de manières policées suffisamment convainquant pour y piéger ses ennemis. Ou ses amis, d'ailleurs. Il occupait une fonction plutôt versatile, où les coups de poignards dans le dos l'attendaient à chaque sourire, à chaque poignée de main et à chaque signature au bas d'un contrat. 

Donc en soi, qu'il mente était parfaitement normal. C'était ce qu'on attendait de lui. 

Mais véritable problème était intervenu lorsqu'il avait commencé à se dissimuler lui-même ses sentiments, émotions et autres futilités, comme il aimait tant les surnommer. Les diminuer, en fait. Les réduire le plus possible, les faire taire elles étouffer avant qu'elles ne l'étouffe. 

Malheureusement, les émotions n'aimaient pas être cachées, et les contrôler exigeait des nerfs d'acier et un sang-froid à toute épreuve jour après jour. Mori possédait ces deux qualités.

Une muraille infranchissable, une volonté inébranlable et une confiance en ses capacités parfaitement fondée, voilà ce qu'il affichait en permanence, sans que personne ne remette jamais en question ce masque - car bien sûr, c'en était bien un. 

Mais personne n'avait jamais été capable - ou n'avait jamais osé - franchir le barrage de son regard si perçant, de son sourire glacial ou de son ton mi-sarcastique, mi-sérieux.

Personne, sauf peut-être un homme. Un loup d'argent, un ancien assassin du gouvernement, un être droit et juste, distant mais prêt à aider son prochain. 

Bref, la dernière personne de laquelle Ôgai s'attendait à tomber amoureux. 

Pour commencer, il fallait savoir qu'il considérait l'amour comme un moyen de manipuler son entourage plus qu'autre chose, la profondeur du sentiment restant jusque-là pour lui une idée vague, concept flou qu'il n'avait jamais vraiment cherché à comprendre. 

Mais lorsque Fukuzawa avait brisé toutes ses barrières sans même y prêter attention, il avait compris. Il avait découvert la flèche cupidonnienne plantée en lui, et la blessure qui s'infectait petit à petit. Le seul remède aurait été de découvrir des sentiments jumeaux chez celui d'en face, mais, trop fier pour admettre ce qu'il assimilait comme une défaite, il avait commencé à mentir sans même essayer d'accepter . 

Le mensonge avait mis la douleur en sourdine, de tel sorte qu'il s'était cru guéri. Mais il n'avait pas tardé à s'apercevoir que, telle la morphine qu'il injectait lors des cas les plus graves qu'il avait à traiter, il ne faisait que le déconnecter du véritable problème, placer un filtre entre lui et sa souffrance. 

La plaie, elle, était toujours là. Et elle y serait restée si les yeux de celui qui lui causait tant de tourments ne s'étaient pas enfin posés sur lui. Il l'avait vraiment regardé, passant au-delà des apparences et écartant toute résistance de sa part. 

BSD Rarepair Week 2021Où les histoires vivent. Découvrez maintenant