i. étincelle

46 6 14
                                    

Nous y voilà, devant notre nouvelle maison. L'endroit qui signe le début d'une série d'aventures tout aussi nouvelles, je présume? Quoiqu'Osaka dépassera toujours Tokyo. J'ai jamais été du type à aimer les changements brutaux, changements tout court.


Je n'étais pas particulièrement pressée de monter voir à quoi ressemblait ma chambre. À vrai dire, je voulais découvrir de quoi avait l'air l'épicerie du coin: s'ils n'ont pas des Sweet Mochis, je demanderai à papa de nous ramener à Osaka. Je priais intérieurement pour qu'il y en ait car dans le cas contraire, ça serait la honte pour la capitale du Japon de ne même pas avoir une petite marque de mochis de rien du tout.

Je jetai un coup d'œil derrière moi, papa était en train de gueuler parce que la porte du garage était bloqué, en outre, il ne pouvait pas rentrer la voiture à l'intérieur. J'adressai un petit signe de main à ma mère pour lui faire comprendre que j'allais faire un petit tour, elle acquiesça maladroitement la tête étant plus occupée à essayer de calmer mon père que de faire attention à sa seule, adorée, chérie et unique fille.

Mais malheureusement il s'avère que je ne suis pas l'enfant unique. J'avais deux grand frères, il m'en reste qu'un seul des deux, maintenant. Takeshi et moi, et il y encore quelques années avant : c'était Daisuke, Takeshi et moi, Fumiyo. Le trio d'enfer.

Aujourd'hui, il ne reste plus grand chose de ce qu'on était. On n'est plus. On a arrêté de vivre au moment où Daisuke est mort.

Daisuke, il m'arrivait des fois,
les nuits où je n'arrivais pas à fermer l'œil, beaucoup trop hantée par son absence de murmurer son prénom dans la pénombre. Je croyais que c'était une prière qui allait me le ramener. Mais même si l'intention est là, on ramène jamais un défunt.

M'enfin bon, il me restait Takeshi pour égayer mes journées. Mais on arrêté d'être drôles le vingt-sept juin. Cette date me rappelle une série de mauvais souvenirs. Chaque seconde avait été un cauchemar vivant. Les images restes fraiches, le corps s'est refroidi et le cœur a arrêté de battre.

Il avait dix-sept ans, le jour où il s'est fait descendre par un flic, une histoire de refus d'obtempérer. Takeshi avait quinze et moi douze. On était trop jeunes pour subir un aussi gros traumatisme, on était trop jeunes pour comprendre pourquoi c'est arrivé. On était trop jeunes pour voir notre famille se faire détruire pour un coup tiré à bout portant. J'ai la haine. On a la haine depuis. Les adultes dont nos parents ont oublié mais nous, Takeshi et moi, on n'oubliera pas.

Mes pas devinrent de plus en plus rapide. Je n'aimais pas cette sensation, même si elle était causée par un sujet "futile". Pour moi, les sweeties avaient une place particulière dans mon cœur, ça semble ridicule hein. Mais, c'était avec ces petits mochis que nous réconfortait Daisuke et c'était sa pâtisserie préférée. Alors oui, moquez-vous autant que vous voulez, cette petite douceur avait une nature spéciale pour Takeshi et moi.


Finalement, mes jambes me menèrent devant l'épicerie, j'y rentrai sans aucune hésitation, une cloche tinta annonçant mon arrivée. Je me mis directement à la recherche du rayon Confiseries/Pâtisseries, ne prenant même pas le temps de saluer la femme qui était à la caisse. Et puis de toute façon, elle n'avait pas l'air de faire attention à moi puisqu'elle était occupée à avoir la tête dans ses manuels scolaires. 

Trouvé. Je me hâtai à chercher l'étagère des mochis, et un immense sourire se plaqua sur mon visage quand je vis qu'il y avait des mochis de la marque Sweet. Je pris un paquet de mochis thé vert et allai payer mon produit. Je remarquai du coin de l'œil que je n'étais pas la seule cliente, il y avait deux garçons de mon âge, l'un aux longs cheveux ébènes et l'autre était un blondinet coiffé avec un undercut même si les côtés de sa coupe étaient noirs, dévoilant sa couleur naturelle de cheveux. 

L'ébène prit un paquet de yakisoba et se dirigea vers la caisse accompagné du blond.  Ils se placèrent derrière moi. Je sortais l'argent que j'avais dérobé à ma mère plutôt dans la matinée. La caissière m'adressa un sourire poli et me rendit la monnaie. J'hochai la tête et lorsque je fis sur le point de sortir, je vis que les deux gigolos n'avaient pas l'argent pour payer leur nouille. 




Ce soir-là je ne me doutais pas que la faim du noiraud aurait été la cause de l'embrasement de la voiture de papa.






à corriger



Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jul 07, 2023 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

OOPS CRYBABY ~ ksk. bajiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant