~Chapitre 2~

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PDV Jude:

-"Jude, tu as eu un accident."

J'écarquillais les yeux.

-"Un accident?!" Répétais-je

Elle hocha la tête.

-"Tu ne te souviens pas?" Me demanda-t-elle.

Je cherchais au fin fond de ma mémoire, à la recherche du moindre souvenir, du moindre petit flash qui pouvait me rappeler ce qu'il c'était passé. Rien.

-"J'ai besoin de prendre l'air" finis-je par dire après un moment de réflexion.

Je tentais de me relevais mais ma mère m'en empêcha.

-"Je ne pense pas qu'il soit conseillé que tu te lèves dans ton état"

-"J'ai VRAIMENT besoin de sortir maman, s'il te plait" je la voyais hésiter "2 minutes. Pas plus"

-"D'accord..." Céda-t-elle "Pas plus"

J'acquiesçais. Je repoussais les fines couvertures et déposais mes pieds nus sur le carrelage frais de l'hôpital. Je pris ma perfusion avec moi à et je m'y cramponnais maladroitement. Mes pas étaient lourds et j'errais dans les couloirs blanchâtres jusqu'à l'ascenseur que je pris ensuite en direction du rez de chaussée. Le hall était gigantesque. J'étais au milieu d'une immense foule. Je ne pouvais pas compter le nombre de personnes qui pleurait, arrivait avec des fleurs, des ballons. Je tournais sur moi même observant cette scène dont je semblais être exclue. Mes yeux se posèrent sur un jeune couple. Ils paraissaient être amoureux. Amoureux... C'était ça la clé... Oh mon Dieu! Je me souviens!

Je me trouvais à la fête du quaterback du lycée. Une grande maison ainsi qu'un immense jardin et une imposante piscine se dessinaient devant moi. Malgré la taille de tout cela il nous était difficile de distinguer une parcelle dénuée d'adolescents. Pour marcher nous étions obligé de nous coller les uns aux autres afin de nous frayer un petit chemin. J'étais allé voir Carter, celui qui mixait (qui essayait de mixer), c'était le meilleur pote a Jason, mon petit ami. Je lui demandais s'il savait où il se trouvait. Le casque sur les oreilles il m'indiqua l'étage. Je montais. J'arpentais le corridor en ouvrant toutes les portes et en surprenant de nombreux lycéens en train de se rouler un joint. J'avais la tête qui tournait. Sûrement à cause des 4 bières que je venais de m'enfilais. J'avais désormais ouvert toute les portes et je me tenais devant la dernière. Des bruits étranges, ou plutôt subjectifs émanaient de la pièce. Je posais ma main sur la poignée et j'ouvris d'un coup sec. Je n'aurais peut être pas du. J'étais dans un état de choc. Jason étais avec Kimberley, ma supposée meilleure amie, dans une position assez...inconfortable. Je ne leur laissais pas le temps de s'expliquer et m'en allais sur le champs.

-"Attends...Attends, bébé c'est pas ce que tu crois" entendais-je crier à travers la cloison.

Cependant je ne m'arrêtais pas et descendais les escaliers a toute vitesse. Je sortais de la maison et me frayais difficilement un chemin, comme à l'allée, entre les innombrables adolescents entassés. J'étais sur le point de grimper dans ma voiture quand une main se posa sur mon poignet. Je me retournais.

-"Ne me touche pas, ne me touche plus!" Hurlais-je

-"Laisse moi t'expliquer au moins..."

-"Il n'y a rien a expliquer, je sais ce que j'ai vu, tu couches avec ma meilleure amie derrière mon dos. Tu me trompes Jason. Je n'arrive pas à croire que tu ai pu me faire une chose comme ça. Je te faisais confiance. J'ai eu tort apparement et je suis vraiment trop conne. En revanche toi t'es vraiment un salopard, un connard et un enfoiré de première et ÇA ça changera jamais. JAMAIS. Ne me parles plus JAMAIS, tout comme elle d'ailleurs et oubliez moi. Maintenant lâche moi."

Il obéit.

-"Passe au moins la nuit ici. Tu ne peux pas conduire dans ton état. Tu es saoule."

-"Bien sûr! Et puis on fait un plan à trois tant que t'y es. Hors de questions que je reste une minute de plus ici. Je ne suis pas saoule, la preuve, j'ai les idées très claire. Maintenant retournes t'amuser à l'intérieur et laisse moi en paix"

Il tourna les talons et s'enfonça à nouveau dans la masse de gens. Je m'adossais a ma voiture. Je passais les mains sur mon visage et inspirais bruyamment.

Comment avais-je pu être aussi conne?!

Je m'essayais sur le siège conducteur et mettais le contact avant de démarrer en trombe. Les larmes me brouillaient la vue et je serrais de plus en plus fort le volant. A tel point que mes phalanges étaient devenues blanchâtres. Il s'était mis à pleuvoir des cordes. J'actionnais les essuies glaces mais ce n'étais pas suffisant. Je me rapprochais de la vitre. Le chanson Single Ladies se mis à jouer. Je tournais mon regard vers le siège passager et observais mon smartphone. C'était Kimberley. Je prenais mon portable dans les mains et ignorais l'appel. Le temps que mon regard se repose sur la route une biche avait fait son apparition. Je braquais pour éviter de la percuter et ma voiture se retourna. S'en suit un nombres gigantesque de tonneaux. Ma tete cogna contre la fenêtre et maintenant le sang se joignait aux larmes. A travers le pare brise fracassé je pouvais apercevoir une silhouette. Je voulais crier pour lui dire de se décaler mais je n'arrivais plus à trouver l'usage de la parole. Mon véhicule s'approchait trop rapidement et dangereusement de cette personne. Je pus voir son visage. Déformé par le verre cassé. Cependant son expression était bien lisible. De la surprise, de l'effroi, de la peur... Puis plus rien.

J'avais renversé cet inconnu.

Mon bras glisser le long de la potence et je tombais à terre. Un groupe d'infirmières se précipita vers moi.

-"Mademoiselle Harris! Mademoiselle Harris!"

Elles m'aidèrent a me remettre sur pieds.

-"Vous n'avez pas le droit de sortir de votre chambre mademoiselle"

J'étais dans l'incapacité de parler toujours choqué par mes terribles souvenirs. Ma si belle vie avait tournée au cauchemar. Un cauchemar éveillé.
Elles m'escortèrent jusqu'à mon étage. Et me confirent a ma mère qui me recoucha et me borda.

-"Tu as besoin de repos"

Elle déposa un baiser sur mon front. Elle était sur le point de quitter la pièce quand je retrouvai l'usage de la parole.

-"Maman..."

-"Mmh?" Dit elle en se retournant.

-"Je me souviens..."

Elle revint vers moi. Une expression paniquée et soulagée sur son visage.

-"Tu te souviens de quoi?"

-"De tout..."

-"De tout?" Répéta-t-elle effarée.

J'hochais la tête. Je savais qu'elle avait peur que je lui pose LA question mais je me lançais.

-"Je... Il y avait quelqu'un sur la chaussée quand...quand j'ai eu l'accident.. Et..." J'avalai ma salive "Et je l'ai percuté... Est ce que...? Est ce qu'il...?" Je ne trouvais pas les mots.

Ma mère poussa un long soupir. Elle paraissait désolée.

-"Il est mort..." Acheva-t-elle dans un murmure.

The Last WhisperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant