THOMAS - Partie 2

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Il a ce petit rituel, une fois par mois Thomas doit arrêter de penser, ne plus rien entendre. Ce rituel lui permet de garder l'équilibre, de ne pas chuter. Il est arrivé une seule fois à Thomas d'oublier ce rituel. Il l'a regretté. La chute était tellement violente à l'impact, que Thomas a prié les dieux pour être admis en hôpital psychiatrique. C'était si douloureux pour lui qu'il espérait l'aide de ses parents. Mais l'absence de traces physiques, d'hématomes ou de blessures n'a pas convaincu ses parents de sa vraie détresse. Il ne voulait cependant par marcher tout seul. Alors un soir, entre deux sanglots, Thomas s'est saigné les bras et les poignets. Appréhendant, Thomas s'était convaincu qu'il ferait mieux d'ingérer des comprimés et une bouteille devin blanc. Comme l'avait prédit Thomas, cette nuit d'enfer a permis d'effacer les doutes dans l'esprit de ses parents. Ils en étaient maintenant certains. Thomas avait besoin d'aide, mais ils n'étaient plus dans le cœur de leur fils. Après avoir survécu à cette nuit, Thomas était maintenant fixé sur son avenir. Il s'était restreint, après plusieurs mois en hôpital psy, à ne jurer que par la survie. Il s'était refusé le luxe de vivre pleinement.
Aujourd'hui Thomas survit depuis cinq ans, sa majorité fut l'année la plus étrange de sa vie, enfin... C'est ce qu'il pense jusque-là. 

Malgré les consultations chez son psychiatre, Thomas se sent constamment au bord du vide. Il frôle chaque minute la camisole chimique. Bon nageur, Thomas garde l'espoir en ne gardant que le visage hors de l'eau. Tous les soirs Thomas admire le vieillissement de ses cicatrices, comme un tatouage dont la seule peur est qu'il s'efface. Et c'est vrai, la plus grande peur de Thomas n'est pas la mort, ni la solitude, ni la claustrophobie. La plus grande frayeur de Thomas serait d'oublie la présence de ces dernières. Qu'il en oublie ce qui le maintient en vie. Qu'il en oublie le visage de l'enfer. Et heureusement c'est là quelque chose qui ne risque pas de se produire demain.

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