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Les balles fusent à travers la demeure. Les femmes hurlent. Les hommes grognent.

- Lève toi aller!

Me crie la jeune femme qui m'a sauvé.

Je chancelle mais fini par retrouver l'équilibre. Nous essayons tant bien que mal de sortir d'ici vivante. Sean ne tarde pas à nous rejoindre avec Amanda, nous couvrant.

Qui est cette femme. Pourquoi m'aide t'elle ? Pourquoi la laisse t'il faire ?

Elle m'embarque dans un gros 4x4. Sean me fait un signe de la tête et repars au combat.






- Ca va tu n'es pas blessée ?
Je regarde, perplexe cette femme, avant de vérifier que tout est en ordre. puis fini par hocher la tête.

- Je suis Maïna. La sœur jumelle de Nero.

Mon sang ne fait qu'un tour. Mes yeux deviennent tout rond et mon teint blêmit face à cette annonce. C'est quoi ce merdier.

- Il m'a parlé de toi. Tout va bien, ok ? Tu vas venir chez moi le temps qu'on règle toutes ces histoires. Je ne fais pas parti du cartel, j'habite à São Paulo loin de ces favelas.

Elle pose tendrement sa main sur la mienne pour me rassurer, mais je l'enlève vivement. La voiture fini par freiner à un feu rouge. Quand il devient vert, j'en profite pour sauter du véhicule et partir à contre sens à toute vitesse. Je jette mes talons non loin de là et cours comme si ma vie en dépendait. Mais c'est déjà le cas, non ?

J'entends les pneus crisser et mon nom résonner dans les rues sombres de la ville alors je cours. Je cours sans jamais même me retourner, jusqu'à en perdre haleine.


Ça doit maintenant faire deux heures que je suis rentrée avec bonne femme. Elle amenait ses enfants à l'école lorsqu'elle m'a vu sur le bord de la route. Après m'avoir invité chez elle pour me doucher manger et préparer mon départ, nous nous sommes rendu direction l'aéroport. Elle a acceptée de m'y accompagner par peur que je me fasse intercepter par ces bandits.

Je n'ai toujours aucune trace d'eux, mais il va falloir la jouer discret.

Sami m'a donnée une perruque blonde qu'on a acheté préalablement ainsi que des vêtements amples pour ne pas me faire reconnaitre.



- Laisse moi t'accompagner jusqu'à que tu prenne ton vol.

- Tu en as déjà fais énormément comme ça et je ne pourrai jamais assez te remercier. Rentre chez toi, repose-toi.

Je l'enlace avant de me séparer d'elle. Elle me tend alors une liasse de billet qu'elle fourre dans ma main avant d'hocher la tête.

- Tu en auras plus besoin que moi. J'espère ne jamais apprendre ta mort par les autorités et ne jamais te revoir ici. Prends soin de toi.

Elle démarre le moteur et fini par disparaitre de mon champ de vision alors je fais de même et rentre dans les lieux quand je fonce dans un mur.

Je lève tout doucement la tête et reconnait Nero sans sa cagoule.

- Tu pensais aller où comme ça ?

- Vous devez vous tromper de personne, excusez-moi. Dis-je en le contournant.

Il m'arrache ma perruque qu'il secoue de sa main avant de grimacer. Il se rapproche de mon oreille avant de chuchoter :

- Le blond ne te va pas.

Je le pousse de toute mes forces mais il ne bouge pas.

- Tu me veux quoi ! Tu m'as tout pris. Ma liberté, l'homme qui m'aimait, mes amies, ma vie. Qu'est ce que tu me veux au final, hein !

- Je veux que tu te soumette Diamantina. Soumet toi enfin à moi et je te ficherai la paix.

Je lui assène une gifle qu'il n'a pas vu venir et fini par avancer dans l'aéroport.

- Tu sais, si tu prends cette avion, d'ici demain toute ta famille sera brulée vive et la scène sera filmée et je te forcerai à la voir chaque jours de ta putain d'existence. Tu
finiras par me supplier de te buter parce que tu es faible et que tu ne vaux rien.

Je sais qu'il dit vrai. Il me fait là une promesse. Alors j'obéis.



Me voilà à habiter avec mon ravisseur. Désormais je devrai non seulement le suivre partout mais aussi vivre avec lui. Il a reprit mes papiers, les déchirant sous mes yeux et à finir par les brûler.

Je le hais.

Avec moi, il ne cache plus son visage. Seulement quand il est dans la favela. Sean vient souvent me voir. Je m'entend bien avec lui, il me fait rire.

- Eh je te parle la portos. dit-il en tapant des doigts devant mes yeux.

- Excuse-moi, tu disais ?

- Je disais que c'est bientôt ton anniversaire et qu'on va fêter ça bébé.

vingt trois ans. déjà six mois que je n'ai plus de nouvelles de Carla, que je suis enfermée dans ce pays.

- Je préfère pas. Je le fêterai dès mon retour chez moi. Avec Carla... et mes proches.

Sean ne flanche pas. Il ne flanche jamais, cependant son regard le trahi. Il sait que Carla n'est plus de ce monde et il est peiné par moi.

DiamantinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant