CHAPITRE 2

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...Jean les conduit chez elles, il était environ 22 heures. Leur maison était située dans un nouveau quartier, pas très habité et un peu calme à limage d'un cimetière. A la suite d'un repas qu'ils ont ensemble partagé, Stéphanie se mit à leur raconter son voyage. Eveline dit alors à son frère :

- Tu ne vas pas chercher à partir ?

Jean : J'aurais bien voulu mais je ne compte pas vous laisser seules dans ce presque cimetière et partir.

Eveline : Je pense que tu as une messe à célébrer demain matin à 6 heures ?

Jean : Oui Mais je pourrai quitter ici tôt le matin et arriver à l'heure pour la messe

Eveline : Ne te précipite pas pour demain matin et n'attend pas qu'il se fasse tard pour que tu ailles. Et puis le quartier est quand même sécurisé bien qu'il ne le paraisse pas.

Stéphanie : Et mon oncle, sache que sommes de grandes filles et que nous pourrons nous débrouiller au cas où quelques souris nous dérangeraient.

Ils en rirent un instant puis Jean fut convaincu de regagner sa paroisse. Quand il était prêt à partir, ils entendirent un bruit provenant de la cuisine. Voulant se rassurer que ce n'était rien de grave, Jean s'y rendit et vit qu'en effet, c'était une souris qui essayait de se frayer un chemin.

Jean : Ce n'était qu'une souris, il n'y a rien de grave.

Eveline : Tu vois que tu peux partir.

Jean revint, leur tint les mains et fit une prière avec elles, après quoi il se mit en route pour regagner sa paroisse. Un peu près de cinq minutes parcourues, le téléphone de Jean sonne; c'est sa sœur.

Eveline : Allô

Jean : Oui

Eveline : Je pense bien que le Père Jean fera la messe sur le parvis demain

Jean : Les clés de la sacristie ?

Eveline : Bien sûr que oui Tu les as laissé sur la table de la cuisine. J'espère que tu n'es pas arrivé loin

Jean : Non, je viens juste de sortir du quartier je reviens les récupérer.

Jean se mit donc à rebrousser chemin pour venir récupérer la clé de la sacristie, sans quoi la messe n'aura pas lieu le lendemain. Pendant qu'il venait, il vit une femme enceinte, assise à même le sol et son mari, qui essayait de trouver un véhicule mais en vain. Elle était arrivée à terme et devait accoucher. Sans réfléchir à deux fois, Jean leur proposa de les transporter à l'hôpital le plus proche. Il les y conduisit; c'était à environ dix minutes du quartier. Il les dépose à l'hôpital, puis se rassure que tout va bien avant de revenir chez sa sur prendre les clés.

Tout ce parcours lui a ajouté une bonne vingtaine de minutes sur le trajet, avant qu'il n'arrive chez sa sœur. Il lui téléphone pour qu'elle vienne lui remettre les clés devant la porte, mais c'est sans réponse. Il descend donc de la voiture et voulant frapper à la porte, il vit qu'elle était déjà ouverte, ce qu'il a trouvé de très étrange. Il rentre dans la maison et soupçonne qu'il y'a quelque chose de pas normal. Il ouvre la porte principale et constate un bazar hors normes.

Les vitres cassées, la télé face contre terre, rien n'est à sa place. Il crie les prénoms de sa sur et de sa nièce, mais aucune d'entre elles ne répond. Il monte rapidement à l'étage et voit des traces de sang. Il les suit et elles le conduisent dans la chambre de sa sur. Elles étaient là, toutes les deux, fixant le plafond du regard, abusant un peu trop du sommeil. Elles étaient couchées, Stéphanie dans le lit, et sa mère à même le sol. Elles étaient nues, sans vêtements, tachées de sang tout le long du corps, et manquant du moindre pouls pour juste saluer. Elles étaient couchées, l'une sans vie et l'autre presque morte, chacune ayant été la victime d'une inconscience.

Stéphanie était couchée dans le lit, les draps autrefois blancs teints en rouge vu qu'elle a été abusée sexuellement Elle n'avait plus de force pour se tenir débout, ne pouvant même plus bouger le petit doigt. Elle n'avait que 16 ans. Sa mère quant à elle a subi le même sort mais d'une manière beaucoup plus âpre: la violence a été utilisée vu qu'elle s'est quand même battue, mais ils ont malgré tout pu parvenir à leurs fins, défigurée, les veines coupées, déshabillées avec un couteau inséré dans son appareil génital.

Jean ne pouvait pas tenir sur les pieds. Il se rendit compte que sa sur venait de se faire cambrioler, et que sa fille et elles ont été victimes de viol, qui s'en est suivi de la mort de sa sur.

Que faire d'autre si ce n'est qu'appeler les secours et prier pour espérer que se produise un miracle. Mais ce jour là, on dirait bien que les miracles étaient beaucoup absents.
Les secours arrivent un peu plus tôt que prévu, ce qui n'est pas dans leurs coutumes, et font de leur mieux pour essayer de sauver la vie de Stéphanie. Le corps de sa sur est emporté à la morgue et sa nièce elle est conduite aux urgences du plus proche hôpital, luttant contre la mort.
Jean se met à suivre l'ambulance qui transportait sa nièce.
Il n'en revient pas. Il vient de perdre en un lapse de temps toute la famille qui lui restait.
Il se dit qu'il aurait pu les sauver s'il n'avait pas fait le bon samaritain en aidant la femme sur le point d'accoucher sur le trottoir, mais il met sa foi au-devant et il essaie de surmonter l'épreuve.
Aussitôt, il téléphone à Jacques, l'autrefois futur époux de sa sur, pour le tenir informer de la situation.
Ils arrivent à l'hôpital, mais au fur et à mesure que le temps avance, Stéphanie à moins de chance de survivre. Elle a perdu assez de sang, et il lui en faut en urgence. Le stock de l'hôpital est en rupture et l'espoir commence à s'assombrir...

À suivre...

LA CONFESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant