CHAPITRE 3

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L'avenir s'assombrit pour Jean et les espoirs de survie de Stéphanie sont de plus en plus minimes.

Un médecin vient le trouver dans le couloir et l'informe que l'état de santé de Stéphanie est très critique.

Médecin: Monsieur, l'état de santé de votre nièce est très critique. On constate une déchirure au niveau de son appareil génital ainsi que des coupures et blessures tout le long de son corps. Des examens sont en cours pour savoir s'il y a des infections ce qui est probable, mais pour le moment, nous avons besoin de sang en urgence.

Jean, presqu'en larmes avec un cœur saignant demande au médecin :

- Et c'est quoi son groupe sanguin ?

Le médecin respire un gros coup puis répondit :

- Elle est du groupe O. Donneur universel receveur unique. Elle peut donner de son sang à n'importe quel groupe mais elle ne peut recevoir du sang que du groupe O. Si dans maximum une heure on en trouve pas, ça ne sera pas bon.

C'était la catastrophe totale. Ils parlaient encore quand le téléphone de Jean se mit à sonner; c'était Jacques. Jean ne savait pas s'il devait répondre au téléphone pour lui dire ce qui se passe à l'hôpital ou ne pas répondre et le faire réfléchir dans tous les sens, Mais il finit pas répondre.

Jean : Allô

Jacques: Oui, allô. Comment ça se passe ?

Jean: Pour le moment il n'y a rien de nouveau, sauf que la situation est un peu pressante. Stéphanie a urgemment besoin de sang. Elle est du groupe O et nous ne sommes pas compatibles.

Jacques se mit à pleurer au téléphone puisqu'incapable de sauver la vie de sa fille. Ils sont du même groupe sanguin mais étant de l'autre coté de la frontière, même une barrique de son sang ne pour rien faire; il restait encore un peu moins d'une demie heure.
Le médecin demanda alors de à ce qu'on fasse passer une annonce dans tout l'hôpital ainsi que dans tous les hôpitaux environnants pour espérer avoir un miracle.
On entend partout dans l'hôpital ''besoin en urgence d'un donneur de sang du groupe O''.

Jean était là, désespéré, ne sachant plus quoi faire entre penser à la dépouille de sa sœur et à l'état de santé de sa nièce. Il s'assit et là, il ne trouva du réconfort que dans la prière. Du plus profond de son cœur il s'adressait à Dieu ou du moins il lui ordonnait d'opérer un miracle dans l'immédiat.
Pendant qu'il priait, une infirmière vint et lui dit :

- Monsieur, le médecin vous appelle. Nous avons trouvé un donneur et vous devez signer quelques documents.

Quel soulagement pour Jean !
Eh bien, le miracle fut opéré et il ne pu s'empêcher de faire un signe de croix avant de bouger le premier pas. Il arrive dans le bureau du médecin et il voit en face de lui le mari de la femme qui était sur le point d'accoucher sur le trottoir; comme quoi, le bienfait n'est jamais perdu.

Tout ce qu'il y avait à faire se fit et la transfusion s'en est suivie. Jean téléphona à Jacques pour le tenir informé de la situation;
Jacques demanda à Jean de récompenser le monsieur en lui offrant de l'argent, mais il refusa en disant ceci :

- S'il s'agissait de donner un organe, je le ferais et ce sans conditions. Ce que cet homme a fait pour moi en cette nuit, seul Dieu pourra l'en récompenser.

L'avenir sanitaire de Stéphanie commençait à se dessiner et le quiétude commençait peu à peu à habiter le cœur de Jean ainsi que de son beau-frère.

Jean parti saluer le bébé et sa maman, il pria avec eux puis il béni l'enfant.

C'était une nuit folle que venait de vivre Jean, nuit qu'il termina sur la banquette arrière de son véhicule, allant jusqu'à oublier qu'il devait célébrer une messe à 06H30.

Environ une heure avant la messe, après avoir côtoyer près d'une demie heure de sommeil, il se réveille en sursaut, se rappelant qu'il avait une messe à célébrer. Il se dépêcha donc de se rendre sur sa paroisse pour faire ce qu'il avait à faire, puis revint aussitôt à l'hôpital.

Stéphanie était maintenant hors de danger ou du moins, loin d'y plonger à nouveau. Elle fut conduite dans une chambre et Jean s'y rendit pour rester auprès d'elle, le temps que le médecin vienne lui donner d'amples informations.

Un mois plus tard, on peut dire que Stéphanie s'en est tirée d'affaires.
Elle a survécu à ses maux, mais en a quand même gardé des séquelles.
Elle a à son compteur deux tentatives de suicide, car selon elle, elle ne peut supporter de vivre avec un enfant qui est le produit d'un viol et le VIH-SIDA en bonus.
L'atmosphère funeste règne donc toujours, et du côté de Jean, l'instant présent est tel du couteau dans la plaie.
Il était censé célébrer en ce moment le mariage de sa sœur et Jacques, prévu pour le jour anniversaire de son ordination, mais au contraire, c'est la messe de requiem d'Eveline qui est d'actualité.
Jean a tout perdu. Après son père et sa mère morts, le laissant sa sœur et lui, il se voit arraché tout l'amour sororal qu'il pouvait encore avoir, toute la famille qui lui restait, et on se demande bien si sa foi pourra résister à tout ce poids.
Toutes les enquêtes qui ont été ouvertes n'ont mené à rien.

Après les obsèques de sa femme, Jacques parti s'installer à l'étranger avec leur fille.
Un peu plus de huit mois après leur départ, Jean reçoit un appel de Jacques lui disant que Stéphanie avait accouché. Mais malheureusement, elle n'a pas survécu, seul le bébé s'en est sorti. Quoi de plus normal pour rendre plus âpre le mal.

Le temps passa et le mal commença a cicatriser, bien que difficilement.
Certaines photos faisaient parfois intrusion dans la mémoire de Jean, des photos de sa sœur et lui, les plus petits beaux souvenirs qu'ils avaient en commun, qui malheureusement sont plongés à jamais dans une histoire.

À suivre...

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