Mémoires d'un Jouet Cassé

Prologue

La couleur complémentaire du cyan. C'est la teinte avec la symbolique la plus puissante. La longueur d'onde est d'à peu près 700 nanomètres. Les couleurs avec des fréquences encore plus basses ne peuvent pas être perçue par l'oeil humain, mais peuvent l'être par certaines espèces d'animaux comme par exemple les insectes. Nous appelons cela les couleures infrarouges.

21 janvier 2004. Le jour où mon monde s'écroula...

Ecole Bleydenberg, nous sommes un mercredi et la cloche de l'école retenti. Il est midi et les parents attendent tous leurs enfants à la porte d'entrée de l'école. As-tu déjà remarqué que  le premier flot d'enfants n'appartient à personne ? Ils passent entre les parents qui attendent leurs enfants et rentrent de leurs propre manière chez eux.

Je vois maman un peu plus loin avec un petit sourire triste sur son beau et jeune visage. Le temps est ensolleilé avec une brise  légère qui fait bouger ses longs cheveux de gauche à droite. d'humeur heureuse et triomphante je cours jusqu'à elle. Soudainement mes grands-parents apparaissent à coté d'elle. Je ne les avais pas encore apperçu. Ses parents ont le visage sans expression.

Tu connais cette sensation dans laquelle soudainement ton environement a l'air de bouger au ralenti et que les sons autour de toi donne soudainement l'impression de venir de très très loin ? Tu es soudainement conscient que, peut-être, quelque-chose ne va vraiment pas.

D'habite un mercredi après-midi, maman vient nous chercher à pied de l'école et on rentre également à pied à la maison. Ca n'a jamais duré plus longtemps qu'un quart  d'heure de marche. Dans un petit village de rien du tout, ce n'est pas vraiment possible de marcher pendant des heures.

Pas aujourd'hui. Aujourd'hui je suis assis dans la voiture de mes grands-parents, en route pour la grande ville ou ils habitent. La grande ville où mes grands-parents ont vécu toute leur vie et où maman travaille également.

Un jeune garçon d'à peu près 11 ans regarde dans le vide. Il me regarde droit dans les yeux et pourtant il n'a pas l'air de regarder quelque-chose en particulier. Je suis occupé a regarder dans le miroir et n'en suis que partiellement conscient que je suis ce garçon qui regarde son reflet dans le mirroir. J'entends comme un leger zoom dans mes oreilles, ainsi que vaguement la voix de ma grand-mère utilisant des mots tel que "parents" et "divorce". Un terme qui dans notre socièté moderne est utilisé très régulièrement mais qui ne choque personne. Un terme dont on entend parler mais jamais dans son propre environement.

Devoir tranformer un en deux n'est jamais drôle. Et aussi standard que cela puisse paraître, les enfants en sont souvent traumatisés d'une manière ou d'une autre.

J'entends ma grand-mère chuchoter qu'il est normal de vouloir pleurer. Mais je ne veux pas. Je ne resent absolument pas le besoin. Je resent simplement un vide. Un très long, inépuisable vide.

"... La distance entre les deux triangles de...". Le professeur est occupé a expliquer une certaine formule mathématique à mon avis, mais moi je pense à maman. Maman qui en ce moment n'est pas présente dans le classe. Maman que, le soir, je ne vois plus que rarement. Maman dont j'entends régulièrement la voix derrière la porte de la cuisine autrefois jamais fermée qui parle avec mon père. Cela fait entre temps plusieurs semaines que tous les soirs c'est comme ça. C'est bientôt les vacances de Paques, mais cette année, pas pour nous.