Ce qui va suivre maintenant est probablement mon pire souvenir à ce jour en tant qu'enfant. La raison pour laquelle durant tout un temps, peu à peu je mourrais à l'interieur. La raison pour laquelle au final j'ai manqué à un moment dans ma vie une grosse partie de ma scolarité. La raison pour laquelle j'ai une peur bleue du gaz en général et de tout objet contenant du gaz ou de l'air en général comme par exemples des ballons. Ce qui va suivre maintenant est la raison principale pour laquelle j'ai perdu mon père, ou du moins pourquoi lui m'a perdu. La raison pour laquelle j'ai parfois des idées sauvages ou un comportement primitif qui me fait grogner ou gémir. Si tu avais besoin de plus d'explications concernant ce comportement, tu les auras très prochainement. C'est une manière de me détendre suite à certaines images qui peuvent parfois encore me venir en tête. Ce chapitre aurait du porter une autre couleur ( <- dans le journal d'origine, certains passages sont écris avec du sang).
La neige crepitait sous mes pieds. C'était l'hiver et nous venions d'arriver dans le petit village. L'odeur désagréable de la maison faisait encore toujours partie des choses que j'aurais préféré éviter comme la peste. Je commençais a en avoir marre de la transparence de mon père à notre égard. La seule raison pour laquelle je venais encore dans cette maison, était car, en tant que mineur je n'avais pas le choix. Les parents ont chacuns le droit de passer du temps avec nous, qu'on le veuille ou non, et donc on est obligés d'aller de l'un à l'autre.
Le robinet de l'évier dans la cuisine coulait très doucement, tout juste assez que pour ne pas être une floppée de goutes. "père" nous expliqua qu'il y avait un soucis avec le chauffe-eau dans la salle de bains, et que si on voulait éviter qu'il ne fonctionne plus, et donc ne plus avoir d'eau chaude, il fallait toujours qu'il y ait un robinet qui coule dans la maison. Cela me semblait déjà à l'époque une solution pas très économe...
Quelque-part après le repas du soir j'ai décidé d'aller prendre un bain, chose que je ne fais plus depuis. Je pouvais donc fermer le robinet dans la cuisine (qui se situe juste à côté de la salle de bain) à condition d'avoir d'abord ouvert le robinet de la baignoire dans la salle de bains. Bien évidemment la procèdure etait a suivre dans l'autre sens également. Re-ouvrir le robinet dans la cuisine pour ensuite fermer le robinet dans la salle de bains.
Le bain commença a se remplir et j'etais debout dedans. Durant un moment tête en l'air, en voyant le bain se remplir j'ai coupé le robinet de la baignoire sans d'abord aller à la cuisine pour ouvrir le robinet de là bas...
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Un flash, un morceau et un bruit d'eclatement très fort. Une flame qui vole vers moi et me lèche le visage un bref instant comme un baiser très très chaleureux.
Ma tête est vide et je ne comprends pas encore tout de suite ce qui est occupé à se passer. Ma vue sur l'endroit ou se trouve le boiler dans la salle de bain est troublée par une lumière intense. Le mur commence a ressembler au plafond comme si ce dernier était occupé à glisser. Je me rends soudainement compte que c'est moi qui suis occupé à bouger. Je suis occupé à glisser et donc tomber en arrière. Je me réveille du film de ma vie qui s'est déroulé devant mes yeux en un quart de seconde.
Ma tête fait soudainement mal quand elle touche le fond de la baignoire. Mes joues sont instantanément refroidies par l'eau de la baignoire qui remplace l'air qui entoure mon visage. Je suis tombé raide comme une planche dans l'eau.
Je dois sortir, je dois avoir de l'oxygène. Mon visage refait surface hors de l'eau et soudainement le silence est remplacé par un bruit assourdissant. Un bruit que je ne pouvais pas entendre sous l'eau. Le boiler qui venait tout juste de m'exploser à la figure cracheait du gaz et des particules noires à la même force et vitesse que si quelqu'un avait ouvert une bombonne de gaz. Un bruit très fort, des crasses partout. J'appelle mon "père" ce qui parait être une centaine de fois, sans aucune reaction. Ma vue devient floue et je n'arrive plus à gueuler car je n'arrive plus a inspirer de l'oxygène. Le temps donne soudainement de nouveau l'impression d'être au ralenti. J'essaye de prendre un essuie a main pour me couvrir et potentielement essayer de traverser le gaz qui souffle toujours aussi fort, mais ce dernier tombe dans l'eau.
Soudainement c'est le calme plat, plus un bruit.
Mon "père" vient de rouvrir le robinet dans la cuisine.
La porte de la salle de bain s'ouvre violemment et mon "père" entre dans la pièce. Il est fou de rage et commence à crier et me traîter de tous les noms. Il gueule des choses du genre "qu'est-ce que t'as fait", "T'as fermé le robinet", "A cause de toi il n'y a plus d'eau chaude pour le restant de l'hiver", "ça va me couter de l'argent", etc...
Et moi? Pas de soucis à mon égard a repérer chez lui. Pas de question si tout va bien, comment je vais, rien. Juste de la culpabilité de ma part. J'ai fait quelque-chose de mal. Il n'en avait rien à foutre de comment allait son fils qui venait de vivre une experience un tout petit peu déplaisante. La seule chose qui comptait, c'était que LUI n'ai plus d'eau chaude. Que à PARTIR DE MAINTENANT il devrait faire chauffer de l'eau dans une PUTAIN de casserole!
Je saute sur mon vélo et m'en vais. Où, ca n'a pas d'importance. J'étais bourré d'adrenaline de et colère et il pouvait crever putain.
Il faisait froid quand je suis arrivé à la maison d'un ancien camarade de classe de primaire avant mon déménagement. Tu connais ce genre de films ou tu as une personne qui est dehors, dans la pluie en sonnant chez quelqu'un en mode "je n'avais nulle part où aller"?
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Nous etions lundi à nouveau et ma tête était vide. J'étais à moitié conscient de mon environement. Ma chambre, la salle de bain, la table a laquelle je déjeune, le chemin enneigé pour aller à l'école, la porte d'entrée de l'école, le préhaut. Pour la deuxième fois dans ma vie, j'avais l'impression que la vie n'avait plus de sens, plus d'importance. Je ne disais plus rien, je suivais les cours dans un état d'esprit de physiquement présent. Un robot en pilote automatique. Les professeurs m'adressaient la parole, mais tout comme avec mes amis, je n'y prêtait pas attention. On me prenait regulièrement par les épaules, on me secouait pour me "réveiller". Les sons autour de moi venaient comme de très loin à nouveau. Je n'y prêtait pas attention. Pourquoi étais-je toujours là? Pourquoi "je" vis "encore", pourquoi "je suis". Il pouvait crever.
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Mémoires d'un Jouet Cassé
Fiction généralePetites histoires tirés de souvenirs et multiples écrits manuscrit d'enfance dans un ordre pas spécialement chronologique. La manière d'écrire peut varier en fonction de l'âge auquel le chapitre à été écrit dans sa langue originale, ainsi que la per...