Ωα - tome 2 [VminKook]

2. Jungkook et le Conseil

Alors que tous les autres membres de l'élite pénétraient un à un dans la salle de réunion, Jungkook restait seul face à la fenêtre du hall.

Les mains dans les poches de son pantalon noir, il regardait l'immensité de la ville qui s'étalait sous ses pieds. Une ville encore pleine de trop d'inégalités qu'il s'efforçait chaque jour d'essayer de diminuer. Mais les résultats étaient lents. 

Si au moment de son ascension auprès du Conseil des vieux rois, il avait pu bouleverser rapidement certaines choses dû à son statut de vainqueur sur son ennemi juré Sangki, ces possibilités avaient été rendues bien plus compliquées par la suite. Jungkook était maintenant le plus jeune alpha parmi les dirigeants de la mafia et beaucoup d'esprits conservateurs le regardaient avec méfiance. Nombreux étaient ses détracteurs silencieux, et évoluer au sein de cette élite était comme jouer une partie d'échec en permanence. Il lui fallait être stratégique en tout temps et réfléchir à combien de coups d'avance son adversaire avait sur lui afin d'essayer d'en débloquer plus que lui.

En tête du groupe des vieux rois qui ne s'accordaient pas du tout aux changements qu'il essayait de faire glisser doucement dans la société, il y avait le dénomme Gam. Le plus virulent des conservateurs alphas qui avait un jour été à la tête du plus grand trafic d'humains de la région avant que Sangki ne soit appelé à lui succéder. Autant dire que lui et Jungkook étaient devenus naturellement ennemis lorsque la majorité des vieux rois avaient voté pour l'ascension de Jungkook à leurs côtés lorsque Sangki avait été rayé de la liste des vivants.

Si Jungkook avait donc beaucoup d'ennemis, il avait cependant aussi trouvé des alphas qui étaient intéressé par le renouveau qu'il pouvait apporter. Ceux-là pensaient de plus en plus que leur organisation devait apprendre à se modifier avec les changements sociétales induis par une jeunesse plus téméraire et dans l'opposition. Même si personne ne manifestait encore ouvertement son désaccord par crainte de se faire tuer en plein milieu de la rue, des groupes protestataires de plus en plus nombreux se formaient dans l'ombre. 

Et Jungkook appartenait secrètement à l'un d'eux, le mouvement contestataire de protection des omégas dont faisait activement partie Jimin depuis sa libération des griffes de Sangki. Son autre âme soeur avait aussi rejoins les rangs d'une manière plus occasionnelle mais non moins investi en offrant ses compétences médicales auprès des omégas battus et laissés sur le trottoir en mauvaise posture. Les deux alphas agissaient ainsi discrètement et sous la protection officieuse de l'inspecteur Min, qui n'était autre que le partenaire d'Hoseok, l'un des leader de l'organisation secrète.

En tant que membre élite de la mafia, Jungkook ne pouvait s'afficher dans un groupe contestataire si il voulait jouer sa partie d'échec la plus intelligemment possible. Il savait qu'il devait jouer son rôle là où il était, avec les moyens mis à sa disposition.

Tout ça lui prenait un temps indéniable. Il devait aborder une figure forte et solide en tout temps devant les membres du Conseil car il savait que ses gestes et mots étaient attendus au tournant à cause de son jeune âge et de ses idées un peu trop éloignées des bases rudes et sans coeur de leur système.

Jouer sur deux fronts en même temps lui était épuisant, mais il ne s'en plaignait pas vraiment car son esprit était sans cesse en ébullition de ce qu'il restait encore à faire, soit une montagne à escalader.

Parallèlement à tout ça et pourtant si imbriqué, il y avait la grossesse de Jimin qui le rendait le plus heureux du monde. Mais ça, il ne pouvait pas le montrer comme il l'avait imaginé car il était trop peu chez lui pour vivre les moments importants de cette période. Il s'en voulait et savait que malgré son tempérament doux en bienveillant, Jimin et ses hormones en folie lui en tenaient rigueur également. Taehyung lui avait expliqué que ses pics hormonaux n'aidaient en rien et Jungkook savait qu'il n'avait donc pas vraiment à se plaindre des reproches qu'il pouvait recevoir, lui même se sentant coupable de son absence.