Ωα - tome 2 [VminKook]

15. Donner la vie

« POUSSEZ-VOUS !!! »

Jungkook hurla dès qu'il arriva dans le hall de la clinique privée. Il se fraya un chemin jusqu'au comptoir d'accueil en se fichant bien à ce moment là de faire preuve d'impolitesse en poussant toute la file d'attente.

« Mais enfin Monsieur je vais vous demander de rester à votre place dans la file !! » s'agaça l'hôtesse d'accueil.

« Reconsidère à qui tu parles. Tu veux perdre ton emploi, ou pire ? » menaça l'un des deux hommes qui avaient suivi Jungkook jusque dans la clinique.

Jungkook avait reçu un message de Jimin puis de Taehyung alors qu'il était en plein déplacement en dehors de la ville pour réprimander un groupe autonome de trafic de stupéfiants de leur faire trop concurrence. Alors que ses deux hommes de mains parlementaient avec leurs poings et qu'il attendait en regardant, son coeur s'était arrêté en lisant la nouvelle annoncée par ses âmes sœurs. Il avait alors sortit son arme sans plus de mots et éliminé l'alpha ennemi d'une balle en pleine. Puis il avait ordonné à ses hommes de le conduire jusqu'à la clinique, sentant bien que ses mains tremblaient de trop d'émotions. Jungkook refusa de constater qu'abattre un homme à bout portant ne le faisait par contre plus trembler. A la place, il préféra largement sentir que son coeur était déjà timide à l'idée de rencontrer enfin ses bébés.

Les hommes de mains de Jungkook le suivirent dans la clinique car leur patron, alors trop ému, n'avait même pas pensé à leur dire de rester dans la voiture. Et comme on leur avait appris, les gardes du corps firent tout ce qui étaient dans leurs capacités pour seconder au mieux un roi. Dissuader quiconque de faire une remarque sur la façon dont leur chef avait bousculé tout le monde, montrer qu'ils faisaient parti de la mafia pour faire valoir leur passe droit, parler et ordonner à la place de celui qu'il devait protéger pour affirmer encore plus son pouvoir... rien n'était inenvisageable.

La collègue de l'hôtesse vint à sa rescousse en s'inclinant plusieurs fois devant Jungkook et en s'excusant encore plus.

« Excusez la Monsieur Jeon. Elle est nouvelle. Excusez-nous. Monsieur Park a été monté au troisième étage avec Monsieur Kim. Voilà votre pass. Excusez-nous encore pour ce désagrément s'il vous plaît. »

Jungkook attrapa le pass d'un geste rapide et se précipita vers l'ascenseur où, là encore, ses hommes s'assurèrent que personne ne monterait avant lui.

Une fois arrivé au troisième étage, Jungkook utilisa le pass sur toutes les porte sécurisées jusqu'à arriver dans la zone où les accouchements avaient lieu. Il déglutit sans savoir à quoi s'attendre, respira anarchiquement et ses yeux se perdirent un peu dans le vide en réalisant où il était et ce qui était en train de se passer. Puis il entendit l'un de ses hommes lui donner le numéro de la salle où était Jimin et l'autre lui dire qu'ils resteraient aux alentours.
Jungkook hocha la tête et oublia que cela agacerait Taehyung de savoir que deux gorilles étaient non loin. Mais si il y avait une chose sur laquelle Jungkook était d'accord avec le Conseil, cela concernait la protection de ses enfants. Les vieux rois avait dit à Jungkook que tous les moyens lui seraient laissés pour protéger sa descendance et chacun avait insisté sur les risques réels qui pesaient sur les familles des élites de la mafia. Alors Jungkook consentit sans sourciller à ce que la protection commence dès la maternité.

Il s'arrêta devant la salle numéro 2 en tremblant. Et puis il entendit le pleur d'un bébé résonner dans la salle avant de le faire dans son coeur. Il ouvrit alors la porte d'un geste et assista à ce qui resterait pour lui un des seuls moments où il se sentit d'une extrême fragilité.

Devant lui, Taehyung tenait un bébé minuscule dans ses mains immenses. Son visage parsemé de larmes de joie souriait à leur petit garçon qui venait juste de pointer le bout de son nez dans le monde. Jimin souriait en pleurant lui aussi et son regard resta scotché sur son enfant lorsque Taehyung, aidé de la sage femme, posa leur premier miracle sur son torse.