La jeune femme balaya sa chambre d'un œil nostalgique. La pièce avait été préservée par ses parents, telle qu'elle l'avait laissée au moment de son départ. Le bleu pastel des murs, inchangé depuis sa tendre enfance, et les peluches alignées sur l'étagère au-dessus du lit témoignaient du temps passé. Cette chambre lui avait toujours procuré un certain réconfort à chaque retour chez ses parents, ce qui n'arrivait plus qu'occasionnellement depuis qu'elle avait obtenu ses ASPICs.
Pourtant, elle avait toujours su qu'un jour viendrait, où il lui faudrait y mettre de l'ordre, effacer les vestiges du passé pour, en quelque sorte, rendre la pièce à ses parents. Après des mois de tergiversations, elle avait décrété que ce jour était enfin arrivé. Depuis précisément une semaine, Astoria Greengrass était une femme mariée.
— Tout va bien, ma chérie ? Tu es sûre que tu n'as pas besoin d'aide ?
— Non maman, ça ira... Merci.
Mrs Greengrass ne quitta pas l'encadrement de la porte, le visage soucieux.
— Tu n'es pas obligée de t'occuper de tout ça maintenant...
— Je sais.
La jeune brune se tourna vers sa mère, un sourire attendri aux lèvres. Elle savait très bien qu'il était difficile pour la quinquagénaire de la voir définitivement prendre son envol. Tant que cette chambre était là, Astoria restait la petite fille qui n'avait pas tout à fait quitté le nid.
— Mais je ne peux pas décemment venir ici avec Drago. Tu imagines un peu ?
La sorcière blonde étouffa un petit rire peu convaincant et croisa ses bras devant sa poitrine. Astoria déposa un baiser sur son front et sortit sa baguette. Grâce à quelques mouvements parfaitement exécutés, les peluches, les jeux et les livres trouvèrent refuge dans un grand carton destiné aux associations. Quant aux babioles, elles furent rassemblés dans une deuxième boîte plus petite intitulée « Souvenirs ». A l'intérieur de l'armoire, les vêtements accumulés au cours des années furent pliés et organisés dans une valise qui ferait sans doute aussi le bonheur de personnes défavorisées. Enfin, les quelques affiches au mur, témoignant de son affection passée pour les Bizzar' Sisters, terminèrent sans cérémonie dans un sac poubelle. En un rien de temps, la pièce fut vidée de son essence.
Mère et fille restèrent silencieuses sur le pas de la porte. Plus tard, Mrs Greengrass s'occuperait de la nouvelle décoration, mais elle n'avait pas le cœur à ça, pas aujourd'hui. Elle fut d'ailleurs la première à s'éclipser, prétextant un gâteau oublié au four. La jeune brune allait quitter la pièce à son tour lorsque son regard vert pâle s'arrêta sur une lame du plancher en érable, au pied du lit. Se pourrait-il... ?
Cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas soulevée. Sept ans s'étaient écoulés, peut-être huit ? Après tout ce temps, elle ignorait si la cachette qui se trouvait en-dessous avait été vidée par ses soins. Astoria tomba à genoux, le cœur sautillant d'excitation, et glissa ses doigts entre les lames.
Deux carnets de taille moyenne se superposaient dans le petit espace ainsi découvert. Avec délicatesse, la jeune femme les saisit et examina les couvertures bleues écornées et tachées d'encre, dans un mélange de surprise et de dérision. Astoria était persuadée d'avoir brûlé ces témoignages de ses deux premières années à Poudlard depuis longtemps déjà. Assise en tailleur au pied du lit, elle ouvrit le premier d'entre eux sur une page au hasard, prête à rougir de honte devant les états d'âme de la petite fille qui voulait devenir romancière.
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Mardi 15 novembre 1994
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Mon sauveur de boue
FanfikceLe moment est venu pour Astoria de vider sa chambre, suite à son mariage avec Drago Malefoy. C'est alors qu'elle tombe sur un journal intime oublié, témoin privilégié de ses treize ans. Or, cela faisait bien sept ans qu'elle n'avait plus repensé à s...