❛𝙨𝙤𝙣-𝙞𝙣-𝙡𝙖𝙬❜ ; lee haechan.

douze

— C'est ici ! Me dit Jeno, pointant un appartement parmi d'autres, s'avérant donc être le sien.

Je ne savais pas vraiment si j'avais bien fait de venir, je ne connaissais à peine les amis de Donghyuck.
Donghyuck, avec qui je n'étais pas si proche que ça non plus, finalement.

Mais il était trop tard pour que je fasse machine arrière.

Qu'est-ce que l'on pouvait bien faire de toutes façons ? Jouer à Je N'ai Jamais ? Ça faisait longtemps maintenant que nous n'étions plus au lycée, j'imagine que chacun d'entre nous avait passé l'âge d'encore faire ce genre de choses.

— Je n'ai jamais... embrassé mon meilleur ami parce que j'étais trop bourré. Fit Renjun, recevant par la suite des regards noirs de la part de Jeno et Jaemin.

Ces derniers prirent alors une gorgée de leurs verres de vin sans ajouter un mot de plus.

Oui, nous avions bel et bien fini par jouer à ce jeu stupide d'adolescents.

Je regardai Hyuck, ayant l'air aussi surpris que moi.
Nous nous mettions à rire, suivis par le chinois.

— Vous comptez rire de nous toute la soirée ? Demanda l'un des deux concerné.

— Même après la soirée. Répondit mon associé.

Un sourire joueur s'afficha sur le visage de Jaemin avant de reprendre la parole,

— Très bien... Je n'ai jamais été attiré par une de mes clientes.

Je fronçai les sourcils.

Qu'est-ce qu'il racontait ?

Je regardai le châtain, semblant avoir perdu l'expression amusé qu'il avait quelques instants avant.

Hésitant, il bu finalement dans son verre.

J'affichai une mine surprise, ressentant la même sensation que lorsque cette fille était venu le voir pour lui demander son numéro de téléphone.

— Sérieux ? Demandais-je, surprise qu'il ne me l'ait pas dit la dernière fois où nous avions parlé de nos expériences amoureuses.

— Oh, euh... c'est juste que c'était il y a longtemps.

— Comment ça « il y a longtemps » ? tu fais le faux gendre depuis seulement quelques mois.

Les garçons se mirent à rire, tous, sauf Donghyuck.

Qu'est-ce qui pouvait bien les amuser ?

— C'est juste que ce n'était pas vraiment très... sérieux.

— Pourtant t'en parlais souvent, de cette fille. Fit l'un de ses amis.

— Pas tant que ça. Il lâcha un petit rire nerveux, lançant un bref regard vers moi.

— "Jeno, je crois que je tombe am-" Ce dernier se fit couper par la main du châtain sur sa bouche.

J'eus un pincement au cœur sans vraiment en savoir la raison.

— On est pas obligé d'en parler. Fit Hyuck, prenant un ton légèrement froid sans le vouloir.

— Ok, ok... Répondit Jeno. Je n'ai jamais été amoureux d'une de mes profs.

Renjun fut le seul à boire une gorgée d'alcool.

Sentant nos regards sur lui, il s'expliqua.

— J'étais en cinquième et c'était la prof de français, comme vous avez l'air de vous poser la question.

— Attends... Mais elle avait pas cinquante ans cette prof ? Demanda Jaemin.

— ... Elle faisait plus jeune.

Nous affichions tous une mine dégoûtée avant de nous esclaffer.

Et nous avions continué de rire aux éclats toute la soirée.

Plusieurs fois, j'avais croisé le regard de Donghyuck et avais à chaque fois senti cette sensation en bas du ventre.
Je me sentais à certains moments presque nerveuse de lui adresser la parole.

Je m'étais dit que cela devait seulement être l'effet de l'alcool, car oui, il était vrai que j'étais peut être un peu pompette.

Et Hyuck avait pour conséquent proposé de me conduire chez moi, lui ayant remplacé son verre d'alcool par du coca, souhaitant sûrement que l'un d'entre nous reste apte à conduire.

Nous quittions alors l'appartement de Jeno, disant au revoir à tout le monde.

— Pas trop bourrée ? Me demanda le coréen, fermant la porte derrière lui.

— Pas assez pour te dire de faire du mannequinat en tout cas.

— Je vais tenter de ne pas le prendre mal. Répondit-il, accompagné d'un léger rire.

Nous descendions les marches, il y avait un silence, mais il n'était pas gênant, loin de là.
Il était plutôt... apaisant.

Une fois dehors, je fis frappée par la réalité en sentant le froid parcourir tout mon corps.

— Tu veux ma veste ? Me demanda mon associé, me voyant frissonner.

— Oh, non... ça va mer-

Je ne pus finir qu'il ôta son vêtement pour le poser sur mes deux épaules, de sorte à me tenir chaud.

— Merci. Disais-je avec un sourire gêné.

— T'en as pensé quoi de mes amis ?

— Ils sont... énergiques.

Il se mit à rire.

— C'est vrai, on peut dire ça comme ça.

Un silence s'installa de nouveau.

Finalement, je décidai de le briser,

— Est-ce que tu fais le gendre avec plusieurs femmes en même temps, ou une par une ?

— Même si tout est faux, je préfère faire une cliente à la fois. Sinon j'ai cette sensation de tromper que je ne supporte pas, sûrement parce que c'est ce qu'on m'a déjà fait, me tromper.

— Hyuck, je suis désol-

— C'est rien, maintenant c'est de l'histoire ancienne... Mais tu viens encore de m'appeler Hyuck ! S'exclama le coréen, un sourire aux lèvres.

— C'est pas ce que tu voulais ? Que je t'appelle Hyuck ?

— Si, évidemment. Mais j'avais oublié les papillons que ça me procurait.