✓ SWORD HEART Tome 4 : Âme Pourpre. [Kirito x OC]

ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 3.

Les songes de Kirito le plongeaient dans des mémoires au-dessus desquelles il n'arrivait pas à passer. Le visage d'Eugeo filait parfois dans ces bribes d'images et de fragments de souvenirs, et parfois, d'autres individus tentaient d'entrer en contact avec lui. Ses rêves furent envahis de faciès qu'il ne semblait pas connaître, mais dont la sensation de leur vision était familière. Un sourire, un regard émeraude, une crinière de jais, un cri déchirant. C'était tout ce qu'il avait pu percevoir avant que les vibrations de son téléphone ne le sortent tout à coup de son sommeil tourmenté. Il fronça à peine les sourcils en ouvrant péniblement les yeux et se redressa d'une main contre le matelas afin d'attraper l'appareil de celle libre. Ayano dormait paisiblement à ses côtés, et il se souvint bien vite de leur agréable nuit en réalisant sa nudité similaire à celle de la divine créature assoupie dans son lit.

- Allô ?

- Kirito... Nous avons un problème ! S'éleva la voix de Rinko, la scientifique travaillant pour Rath en charge d'Alice depuis son extraction de l'Underworld. Alice a disparu !

- Quoi ?

Kirito écarquilla les yeux, se relevant brusquement avant de grimacer en se maudissant d'avoir été si peu doux. Mais la silhouette d'Ayano demeurait immobile dans un sommeil angélique.

- Comment ça, Alice a disparu ? Chuchota-t-il en saisissant ses vêtements.

- Je pense que je lui en ai beaucoup trop demandé... Soupira Rinko. La pauvre n'arrive peut-être pas à supporter tous ces changements, toute cette existence qu'on lui a imposée.

- Je vais vous rejoindre. Déclara Kirito en sautillant à peine afin d'enfiler son jeans. On va la retrouver.

Il s'habilla rapidement d'un t-shirt et d'une petite chemise par-dessus, avant de venir se pencher au-dessus de sa dulcinée.

- Je reviens vite... Souffla-t-il à son oreille, déposant par la suite un baiser sur sa joue avant de promptement quitter la chambre.

Plongée dans son assoupissement, Ayano s'agita péniblement suite au départ du jeune homme qui laissait un spacieux vide à ses côtés. Elle aussi, était victime de songes et de pensées qui lui semblaient, de manière contradictoire, tout aussi inconnus que familiers. Ses sourcils s'étaient froncés de façon presque imperceptible, son cœur s'emballait à peine, sa respiration était nerveuse. Son rêve, bribes d'un souvenir brisé, la tourmentait.

...K-Kirito, je suis terrifiée...

...Tout va parfaitement bien se passer...

... J'ai mal, j'ai tellement mal...

... Je t'en supplie, ne fais pas ça !...

...Kirito, KIRITO !....

... COMMENT TU AS PU ?!...

...KIRITO !....

- KIRITO ! S'exclama brusquement la jolie rousse en se redressant avec violence, le souffle saccadé, le cœur battant à tout rompre.

Jetant un coup d'œil à la chambre qui l'entourait, l'adolescente inspira profondément en glissant une main sur son front, puis dans sa crinière qu'elle repoussa en arrière d'un geste perturbé. Elle déglutit à peine avant de réaliser la présence de quelques larmes sur son faciès troublé. D'un geste de ses doigts, elle les essuya vivement, tout en plissant à peine le front. Quoi qu'était ce rêve, elle savait qu'une part avait véritablement eu lieu, elle le ressentait au plus profond de son être. Ces 200 ans dans l'Underworld possédaient un sinistre secret qui la terrorisait, mais qu'elle désirait connaître à tout prix. Elle était hantée par ses interrogations. Elle inspira profondément et saisit son téléphone qu'elle avait abandonné sur la table de nuit afin de vérifier ses notifications. Elle avait plusieurs messages et quelques appels en absence. D'abord, sa mère avait répondu au bref sms qu'elle lui avait destiné afin de la prévenir de son découchage, et contre toute attente, elle n'avait pas râlé, ni même sermonné l'adolescente. Elle s'était contentée de lui rappeler l'invitation proposée à son dîner qu'elle devait adresser à Kazuto, en plus d'enquêter sur ce qu'il appréciait le plus en matière de plats. Et puis, elle étudia ses autres messages dans un léger froncement de sourcils.