L'ai-je vraiment laissée m'embrasser, à nouveau, devant mon frère ? Oh que oui ! Il le savait bien que j'étais totalement éprise des femmes. Malheureusement, ma belle-sœur trouva notre attitude déplacée. De son air aussi ahuri que mon frère, elle lança son bouquet à ma partenaire.
— Qu'est-ce qui te prend Pénélope ? Papa va te fusiller s'il apprend ce que tu fais derrière son dos.
Voilà ! Un autre père à raisonner. Il y en avait bien souvent des irréductibles, mais mon charme finissait toujours par les convaincre. Pénélope, qui ramassait les fleurs, souriait avec malice.
Boum ! Boum !
Vous auriez inévitablement entendu mon cœur se débattre contre l'envie irrésistible de lui voler un autre baiser ? Ma main, derrière sa nuque, avait défait un peu plus son chignon qui laissait retomber de nouvelles mèches rebelles. Les lumières d'ambiance qui décoraient les jardins avaient remplacé les rayons du soleil. Leurs lueurs scintillantes donnaient encore plus de blancheur à son visage angélique.
Décidant qu'il fallait absolument me dérober à cette vision, je relevai mes jambes et les séchai avec les pans de ma robe de soirée. Gardant son air rieur, la prénommée Pénélope fit la même chose. Après s'être relevées, nos mains s'enlacèrent par instinct, mais ma chère belle-sœur ne se laissa pas démonter. Regardant son mari, elle lui administra un grand coup sur le bras.
— Que je ne te vois pas sourire ! Regarde ce que Clara ose apprendre à Pénélope ! Elles ne peuvent pas se pointer à l'intérieur dans cet état.
Rigolant de nouveau, ma compagne me tira vers les jardins, laissant mon frère se démener avec la furie de sa femme. Avais-je le goût de le sauver de cette situation ? Absolument pas ! De jolis bras fins m'attendaient derrière le buisson. Dès que nous fûmes hors de portée de vue, j'agrippai mes mains à la taille svelte de Pénélope et la fis se retourner afin d'avoir accès à ses lèvres. Sans aucune gêne, elle me laissa faire. Son parfum subtil se mêlait à la perfection aux fleurs qui s'épanouissaient derrière nous.
Laissant notre souffle mourir sous la passion, nous dûmes nous rendre à l'évidence que nous allions devoir faire acte de présence. C'était regrettable, mais nous savions que nous pourrions ensuite profiter l'une de l'autre.
Revenues à l'intérieur, nous découvrîmes mon frère qui se tenait au centre de la pièce avec sa femme, assise devant lui, qui attendait patiemment. Un homme dans la soixantaine vint nous rejoindre et me tendit la main, tout en se présentant. J'appris que Charles était le papa chéri des deux femmes de la soirée. Il semblait plutôt jovial, ce qui me fit douter des paroles de ma belle-sœur. N'avait-elle pas semblé dire qu'il était contre les couples de lesbiennes ? Mes réflexions divaguaient étrangement. Et si c'était ma chère belle-sœur qui n'appréciait pas ?
Papa jovial se retourna vers le centre de la pièce. En fait, tout le monde regardait dans cette direction. Mon frère se devait d'enlever la jarretière de sa femme avec ses dents, mais il n'y parvenait pas.
— J'aurais cru Daniel plus entreprenant, s'amusa le sexagénaire. À la vitesse où il s'est marié avec Sophia, je m'attendais à plus de moments chauds.
— Oh ! Laissez-moi régler ce problème, répondis-je du tac au tac.
Mon excentricité m'avait encore trahie. Traversant la foule, je me retrouvai aux côtés de Daniel et Sophia. Mon frère avait la tête sous les jupons de sa femme, mais la foule ne criait plus pour l'encourager. L'ambiance précédente s'était dissipée, mais, j'étais résolue à mettre le feu à cette soirée.
Je tirai Daniel par la ceinture qui finit par émerger de sous la robe de mariée. Sophia le frappa, à nouveau, pour avoir lâché l'élastique de dentelle qui l'avait pincée. Il se retrouva sur le derrière, frottant sa tête en m'observant. Ses yeux me questionnaient et ceux de ma belle-sœur rageaient contre moi. Quel beau défi en perspective. Je souris de toutes mes dents et fis un petit geste de la main en direction de Pénélope pour qu'elle me rejoigne. Pendant qu'elle se frayait un chemin, j'en profitai pour subtiliser la jarretière de la jambe de Sophia. Quelques cris se firent entendre alors que je levai ma main très haute pour montrer mon trophée.
Sophia, outrée, tourna les talons et prit la direction des toilettes. Mon frère la suivit, évidemment, comme un gros nounours. Portant à nouveau mes yeux vers Pénélope, je lui tendis la main afin de la diriger vers la chaise. Avec un sourire coquin, je lui offris la jarretière, qu'elle enfila jusqu'au haut de sa cuisse. Pour plus de travail, cette jolie demoiselle l'avait mise du côté de sa robe n'ayant pas de fente.
On se comprenait sans même avoir à se parler. Je lui fis un clin d'œil avant de me pencher face à la foule. Comme une grande actrice, les applaudissements des spectateurs m'inspirèrent encore plus. En m'agenouillant pour effectuer ma tâche, un des hommes siffla avec beaucoup d'énergie, ce qui engendra plusieurs autres hurlements et sifflements. Pour les encourager, je fis des mouvements de bas en haut avec mes bras, réclamant davantage de bruits de nos observateurs. Ça y était enfin. La salle s'échauffait exactement comme prévu.
Sans plus attendre, j'infiltrai ma tête sous la robe rouge et montai entre les cuisses de ma partenaire. Une douce chaleur y régnait, mais ce qui me troubla le plus fut, sans contredit, l'absence de petite culotte. Seigneur, je devais me retenir. Comme la coutume le veux si bien, mes mains devaient rester derrière mon dos. Seule ma bouche pouvait déloger la jarretière, sinon, je ne vaudrais pas mieux que Daniel.
Concentration, Clara !
Je ne devais pas décevoir mon auditoire. Il était vrai que l'élastique était plutôt difficile à déloger, mais je n'étais pas à court d'idées. J'avais déjà insérer ma langue à l'intérieur de la bouche de Pénélope, ce n'était pas pour la déranger si je l'insérait sous l'élastique. Lentement, j'entamai ma remontée en la léchant sous la jarretière. J'enroulai ma langue tout autour et l'introduisis enfin entre mes dents. Voilà ! Mon pari intérieur venait d'être gagné. Je descendis l'objet jusqu'à son pied nu et, d'un coup de tête, je montrai à l'assistance, mon trésor qui se trouvait toujours entre mes dents.
La foule était en délire ; riant, criant et sifflant en notre direction, tout en applaudissant. Papa jovial se fouettait les jambes, trop hilare pour se redresser. Bien ! Très bien, même ! Il n'était pas du tout un sale connard comme semblait le décrire la grande Sophia.
D'ailleurs, était-elle de retour dans la salle. À ma grande satisfaction, elle nous regardait, hébétée. Mon frère, toujours à ses côtés, tentait de l'amadouer. Pour en ajouter un peu, je me dirigeai vers les nouveaux mariés et déposai la jarretière sur la tête de mon frère. Sa femme la reprit aussitôt pour la jeter par terre et ensuite la piétiner.
N'ayant, décidément, aucun filtre, ce soir-là, je ne pus que répliquer l'une de mes tirades des plus grands jours.
— Dis donc, frérot, ta femme a un sacré coup de pied. J'espère pour toi qu'elle est aussi un sacré coup au lit.
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Sous le charme
ContoDaniel se marie aujourd'hui. Lui, c'est mon frère ; celui qui enfilait les coups d'un soir. Y croyez-vous ? Tomber sous le charme et épouser une parfaite inconnue après seulement sept mois de fréquentation ? Pourtant, j'y suis à ce mariage. Bien que...