Texte #1

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Je me réveille, tout est noir, vraiment tout. Je ne sens aucune odeur, pas une, même pas celle de l'humidité ambiante. Il fait froid, trop froid. Je n'entend que ce qui me semble être une goutte tombant sur le sol dur et lisse. J'essaie de me lever, non sans difficulté. Je n'arrive pas à me mettre debout, alors j'avance, à quatre pattes. Je marche, encore et encore, à la même cadence, sans m'arrêter. Je suis totalement aveugle, mais je continue, toujours à moitié couché sur le sol.

Impossible de savoir depuis combien de temps cet enfer dur, mais je ne me déplace plus sur mes quatre membres, je suis obligé de ramper, le plafond paraît de plus en plus bas, ou bien est-ce mon esprit qui commence à me lâcher ? Les murs aussi se rapprochent, tellement que je ne peux bientôt plus bouger. Le désespoir commence à me gagner, la panique n'a jamais été aussi grande. Je veux me débattre, mais je suis incapable de me mouvoir, je veux hurler mais aucun sons ne sort de ma bouge. Je suis coincé dans ce tunnel qui ne possède pas de fin. Alors j'abandonne, je laisse mes muscles se détendre comme ils le peuvent dans cet espace réduit, acceptant ma mort, qui j'espère, arrivera vite. 

Mais alors que mes yeux commençaient à se fermer pour de bon, un bruit au loin me sort de ma trance, je n'arrive pas à le déchiffrer mais peu importe, il y a quelque chose au bout. De toutes mes forces restantes, je poussent sur mes jambes, et, par je ne sais quel miracle, mon corps épuisé m'obéis et je me retrouve de nouveau debout . Les murs étroits on laissé place à une pièce sombre immense dont je distingue les bords grâce à une vive lumière apparut soudainement. Je suis éblouis, aveugle pendant quelques secondes, je finis par retrouver la vue, mais la lumière commence déjà à disparaître. Je me mets à courir, le plus vite que mes muscles endoloris me le permettent, je trébuche de nombreuses fois, mais je n'ose pas baisser le regard ni le dévier de cette lumière. Des bruits semblables à des os s'entrechoquant se lèvent à chaque pas qui me rapproche de ce que je crois être la sortie.

Après une course qui m'a parut durer une éternité j'atteins enfin la fin du tunnel, l'ombre d'un animal me passe devant, manquant de me faire tomber, la lumière jusqu'ici blanche se ravive de nouveau et devient un mélange de rouge et de bleu pour transformer la pièce dans laquelle je me trouvais. Le monde bouge, se tourne, se détend pour se retendre, un flash énorme et la salle à totalement disparue, laissant place à mon corps, allongé, étourdit et à des voix que je ne connais pas. Mes yeux s'ouvrent sur un visage inconnu et des pleures parviennent jusqu'à mes oreilles, à peine camouflés par le bruit des sirènes. Et tout me reviens, les rires, les chants et puis la surprise, le silence et enfin les cris, le loup passant devant la voiture, l'impact contre cet arbre, aplatissant l'avant du véhicule contre mon torse si fragile en comparaison. Respirer me fait souffrir, je sais ce qui m'attend, le noir va revenir, je le sais. Et j'espère que cette fois, il m'accueillera pour de bon.

Alors que je me laisse porter vers l'inconscient par la douleur, les bruits tout autour ayant de nouveau disparut, deux grands yeux jaunes me fixent, m'invitant à les suivre, et une brume commence à m'entourer, elle m'enveloppe, me berce, me caresse, et j'oublis tout de nouveau, plus de souvenir, plus de moi, plus personne et plus de douleur, plus jamais.


Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant