Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux à mon réveil, je ne vois rien. Tout est noir autour de moi. Je tente de me mettre assise, mais soudain, je suis prise simultanément d'une douleur atroce au niveau de mon abdomen et de mon avant-bras. Ce qui me frappe le plus, c'est cette étrange et horrible impression d'avoir le visage en feu. Je réalise également que respirer est un vrai supplice, comme si mes poumons, eux aussi, brûlaient. Si je suis morte, pourquoi ais-je encore si mal ? La mort n'est-elle pas privation de toutes sensations et ainsi de toutes souffrances ? En toute logique, je ne serais donc pas encore morte. Dans ce cas, où suis-je ?
- Bonjour, je vois que vous êtes réveillée. dit une voix féminine étonnement doucement.
Serais-ce un ange ? Je m'apprête donc à franchir les portes vers l'au-delà ?
- Vous êtes à l'hôpital, mademoiselle. Vous avez été retrouvée hier soir dans une ruelle. Vous avez été agressée. continua-t-elle doucement pour ne pas me brusquer.
Oh, je vois. Je suis toujours de ce monde, dans ce cas.
- J'ai vraiment très mal. dis-je à la femme dans l'espoir qu'elle puisse faire quelque chose afin d'atténuer ma douleur.
- Oui, je comprends. Où ça ? demande-t-elle.
- Partout. Absolument tout mon corps me fait mal.
- Je vais augmenter les doses de morphine dans la perfusion.
Je ne vois toujours rien mais j'entends non loin de moi les bips de différentes machines médicales, typiquement le genre d'instruments que l'on peut voir dans les films et séries médicales à la télé. Je pose une main sur mes yeux et réalise qu'ils sont recouverts d'un bandage.
- Pourquoi est-ce que j'ai un bandage sur les yeux ?
- Est-ce que tu sais où tu te trouves ? me demande-t-elle sans répondre à ma question.
- Non, je n'en ai aucune idée. Je suppose dans une chambre d'hôpital ?
- Oui, en salle de réanimation. Tu as été dans le coma pendant presque deux mois. Nous avons bien cru que tu ne te réveillerais jamais. A vrai dire, les chances étaient très faibles. Tu es donc une véritable miraculée, tu dois être une vraie battante, pas vrai ? Et, en ce qui concerne le bandage, tu vas devoir le garder encore au moins une semaine : tu as perdu l'usage de ton œil droit à la suite d'un coup de couteau.
Je reste silencieuse face à tant de révélations si soudaines et dures à encaisser.
- Je suis vraiment désolée de ce qui t'es arrivée. Et je m'excuse de t'annoncer tout ça de cette façon, je ne peux même pas imaginer à quel point ça doit être dur à vivre. finit-elle par dire, l'air sincère. Je vais te laisser, à présent. Des médecins doivent encore venir effectuer des tests.
Elle quitta la pièce et, durant ce qui me paru une éternité mais qui s'avéra n'être qu'une seule après-midi, un défilé incessant de médecins, d'infirmiers et d'aide soignants se sont suivis à mon chevet pour effectuer une multitude de tests, de contrôles, pour changer certains de mes bandages et enfin, pour me donner de quoi manger. L'infirmière devait porter la nourriture directement à ma bouche car j'étais encore trop faible pour effectuer cette simple tâche moi-même. C'était d'ailleurs une expérience que je ne souhaite à personne, de quoi vous rendre plus humble.
On m'a ensuite prévenue que ma famille - c'est-à-dire uniquement Mitsuya - avait été informée de mon réveil, et que donc, dès le lendemain il pourrait me rendre visite.
***
Le lendemain matin, à la seconde même où une petite sonnerie annonçant le début de l'heure des visites se fit entendre, mon frère débarqua en trombe dans la chambre. Il me prit dans ses bras sans rien dire durant un long moment. Je ne le voyais pas, mais je l'entendais sangloter.
- Tu m'as fait tellement peur, Tsubaki. J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais. dit-il, la voix brisée par quelques sanglots.
- Je suis heureuse de te revoir, Mitsuya. Enfin, te revoir, c'est un grand mot ! riais-je en faisant allusion au bandage me couvrant les yeux.
- Tu te sens comment ? demanda-t-il, incertain.
- Ça peut aller. Je ne suis pas au top de ma forme, ça c'est une certitude ! dis-je tout en essayant de conserver mon sourire afin de ne pas l'inquiéter davantage qu'il ne l'était déjà. Les filles sont là ? J'aimerais les prendre dans mes bras, elles m'ont manqué.
- Oui, je vais les chercher. me prévient-il.
Il quitte la pièce et revient un petit instant plus tard, accompagné de nos deux sœurs. Les deux petites se jettent dans mes bras sans la moindre délicatesse. Je laisse échapper un cri de douleur. Elles comprennent alors qu'elles ont été un peu trop brusques et reculent un peu afin de me prendre dans leurs bras de façon plus modérée.
- Vous m'avez manqué, les filles. leur dis-je en les serrant doucement contre moi.
A nouveau, je les entends sangloter un peu, tout comme leur grand-frère un peu avant elles. Après un moment, nous nous relâchons et nous restons là, tous les quatres à discuter jusqu'à midi, heure à laquelle les visites du matin se terminent.
- On va y aller. Je repasserai demain. Je pense que les autres viendront aussi dans les prochains jours. m'informa mon frère avant de quitter la chambre avec mes deux sœurs.
L'après-midi est longue et, malgré le fait que j'ai dormi durant près de deux mois, je me sens épuisée. Je m'endors à de nombreuses reprises avant de me réveiller finalement au bout d'un certain temps. Finalement, en fin d'après-midi, je reçois de la visite. La personne s'avance vers moi, je l'entends au bruit de ses pas, mais je suis incapable de dire de qui il s'agit car je n'ai pas entendu le son de sa voix. Je l'entends alors sangloter silencieusement à mes côtés, sans rien dire.
- Tout va bien ? demandais-je gentiment au mystérieux individu.
Il ne répondit rien et, à peine eu-je posé ma question qu'il se pencha pour me prendre dans ses bras.
Je reconnais ce parfum. Je suis sûre de l'avoir déjà senti auparavant. Je réfléchis un instant, et soudain je m'en souviens : le sweat à Souya. Oui, c'est lui, c'est évident. Je reconnais soudain son étreinte, que j'avais déjà eu l'occasion d'expérimenter lors de notre sortie au manoir, lorsqu'il m'a serré dans ses bras pour me rassurer. Au moment où je réalise qu'il s'agit de Souya, je ressens une joie immense naître en moi.
- Ce parfum- Souya, c'est toi ? demandais-je, émue à tel point que des larmes s'échappaient de mes yeux.
- Tu m'as fait si peur, Tsubaki. J'ai cru que je t'avais perdu pour toujours. réussi-t-il à avouer entre deux sanglots.
Lui aussi, il m'avait manqué. Infiniment reconnaissante d'avoir encore l'occasion de l'avoir à mes côtés, je resserre encore un peu mon étreinte autour de lui. Nous sommes restés ainsi un long moment. C'était vraiment agréable, sa présence, sa chaleur, son réconfort, tout de lui m'avait manqué.
- Attends, tu m'as vraiment reconnu à mon odeur? demanda-t-il, légèrement amusé.
- Oui, tu sais, quand tu m'as prêté ton sweat. expliquai-je.
- Tu t'en es souvenue ? constata-t-il.
- Faut croire. dis-je dans un souffle, tout en souriant. J'ai hâte de pouvoir te revoir à nouveau. avouais-je.
- Mais je suis là. dit-il en me prenant la main.
- Je sais, mais c'est différent. Tout de toi m'a manqué, j'ai envie de revoir ton visage. Tu peux me promettre une chose, Souya ?
- Tout ce que tu voudras.
- On continuera à faire des sorties rien que tous les deux, pas vrai ?
- Avec plaisir. répondit-il avec un sourire perceptible dans sa voix.
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Shooting Star (Souya x Oc)
FanfictionTsubaki Mitsuya est une adolescente confiante au caractère bien trempé : rien, absolument rien ne peut la déstabiliser. Enfin, ça c'était ce qu'elle pensait avant de faire la rencontre de Souya Kawata, un drôle de garçon dont les traits donnent con...