Shooting Star (Souya x Oc)

Chapitre 17

Je ne sais pas exactement combien de temps je suis restée inconsciente, mais lorsque je me suis réveillée j'ai été surprise de me trouver dans un lit qui n'était pas le mien. Je me redresse dans le lit et, intriguée, je décide de me lever afin de m'assurer que je ne suis pas en train de rêver. Soudain, mes vertiges me rappellent à l'ordre : j'ai tout intérêt à faire un peu plus attention si je ne souhaite pas m'évanouir à nouveau. Et alors que je me mets à chanceler dangereusement, un bras solide me rattrape de justesse. Troublée, je ne reconnais pas le mystérieux individu se trouvant dans mon dos jusqu'à ce que son parfum me caresse les narines.

- Souya, c'est toi ? dis-je, étonnée.

- Qui veux-tu que ce soit d'autre ? demande-t-il, un sourire perceptible dans sa voix. Comment tu te sens ?

- Je suis encore un peu dans les vapes. J'ai mal à la tête.

- Couche-toi, je vais t'amener à manger. déclare-t-il tout en m'aidant à retourner m'asseoir dans son lit.

Je me suis donc installée et j'ai fais de mon mieux pour ne pas me rendormir aussitôt. Finalement, Souya est réapparu dans la chambre quelques minutes plus tard avec de la nourriture. Nous prenions notre petit-déjeuner ensemble dans son lit, quand soudain une pensée me glaça le sang. Je me mis à cogiter, je tentais vainement de me souvenir de ce qui s'était passé après que je me sois évanouie hier, mais rien ne me revenait en tête.

- Tout va bien ? Tu as l'air pensive. observa Souya.

Décidément, rien ne lui échappe. pensais-je.

- Euh- non, c'est juste que je me demandais- euhm, c'est assez gênant.

- Tu n'as pas à l'être, tu peux tout me dire. me rassura-t-il afin de m'inciter à continuer.

- Euh- est-ce que j'ai vomi hier soir ? Parce que je me souviens seulement avoir eu des nausées phénoménales juste avant de m'évanouir sur toi- donc... Euh, je voulais juste être sûre. bredouillais-je, mal à l'aise.

— PDV Souya —

Mince, j'aurai aimé qu'elle ne pose pas la question. Je repense soudain aux évènements de la veille. Je me souviens m'être pris une raclée phénoménale par le bras droit du gang adverse : un seul coup lui a suffi pour me mettre KO. Avant de perdre connaissance, j'ai simplement eu le temps de voir Tsubaki se précipiter dans ma direction.

Smiley m'a raconté ensuite qu'elle s'était vraiment beaucoup inquiétée pour moi. Elle aurait alors fait le nécessaire pour s'assurer que je sois toujours conscient, après avoir constaté que non, elle a chargé mon frère de s'occuper de moi. Et, lorsque je suis revenu à moi un peu plus tard, je l'ai découverte en train de se battre en duel face au chef du gang opposé. Moi qui n'avait même pas été capable de tenir tête au second, la regarder vaincre le chef, et ce malgré ses blessures et ses vertiges, j'ai pleinement pris conscience de notre différence de force entre Tsubaki à moi. Certes, en force purement physique, je suis certainement plus fort qu'elle, bien qu'elle se défende très bien sur ce plan là également, mais en matière de vitesse, d'agilité, de souplesse, de technique et d'expérience, elle était infiniment meilleure que moi.

Après avoir vaincu son agresseur, Tsubaki s'est emportée, ce n'était plus la même personne : elle était complètement sortie de ses gonds, j'ai bien cru qu'elle allait battre ce connard jusqu'à ce qu'il ne meures. C'est certainement d'ailleurs ce qu'elle aurait fait si Takashi ne l'avait pas arrêtée. J'ai bien eu l'impression de me voir lorsque je me mets à pleurer : je ne suis plus le même dans ces cas-là et je n'aime pas la personne que je deviens lorsque ça m'arrive. Lorsqu'elle a repris ses esprits, elle m'a directement cherché du regard et lorsqu'elle m'a aperçu, elle s'est jetée dans mes bras. Elle a très rapidement cédé à ses vertiges et, alors qu'elle était dans un état intermédiaire entre consciente et inconsciente, est parvenue à bredouiller "Je t'aime Souya." Elle a marqué une très courte pause, avant de compléter par "Je pense que je vais vomir".

Nous sommes donc passés à deux doigts de la catastrophe mais elle a pu être évitée de justesse. Certes, Smiley a lâché des cris de dégoût, je le revois encore hurler "Au secours, il y en a partout !" -ce qui était d'ailleurs légèrement exagéré- , Mitsuya lui aussi affichait une grimace écoeurée et avait pris une distance de sécurité complètement démesurée avec sa sœur afin de rester à l'abri de toute projection. Mais, au final, plus de peur que de mal.

Ce souvenir me faisait un peu sourire malgré moi : c'était un véritable capharnaüm, tout ça à cause d'un peu de vomi. Je trouve ça marrant que la seule chose qu'elle est inconsciemment jugée utile de dire avant de perdre connaissance était qu'elle m'aime et qu'elle s'apprêtait à vomir.

— PDV Tsubaki —

- Qu'est-ce que c'est que ce sourire ? demandais-je, inquiète en observant le visage amusé de Souya.

Je craignais le pire. Ne me dites quand même pas que je lui est dégobillé dessus ? Parmi toutes les personnes qui peuplent cette Terre, c'est sur lui que j'ai choisi d'expulser le contenu de mon estomac ?!

- C'est possible que t'ai vomi, mais c'est rien ne t'en fais pas.

- C'est pas vrai ! Pas sur toi, hein ? osais-je demander, quoique, je n'étais pas sûre de vouloir connaître la réponse.

- A peu de choses près non, heureusement que tu m'avais prévenu ! ria-t-il.

Je ne répondis rien, morte de honte : oui, j'avais beau ne pas lui avoir gerbé dessus, à en comprendre son récit, il a eu la chance d'être aux premières loges tout de même. Soudain, Smiley passa sa tête par la porte de la chambre.

- Oh, t'es réveillée Miss Vomito ! dit-il, l'air taquin.

- Oh non Smiley ! Tout mais pas ce surnom ! le suppliais-je.

Il ne répondit rien et disparut dans le couloir en riant. Afin de me changer les idées, Souya se mit à me parler de choses et d'autres, tout à fait différentes du vomi ou quoique ce soit qui pourrait s'en rapprocher de près ou de loin. Je dois dire que sa technique de diversion fonctionne à merveille puisqu'au bout de quelques minutes je suis débarrassée de mon malaise.

- D'ailleurs, j'y pense, Smiley a proposé qu'on fasse une sortie tous ensemble nous deux, lui, Yuzuha, Mitsuya et Hakkai.

- Super idée ! dis-je, ravie.

- Il pensait aller en boîte. compléta-t-il.

A cette annonce je me tais. Je n'ai jamais mis les pieds en boîte de nuit mais je crois que ce n'est pas le genre d'endroits qui me plaisent vraiment. Mais bon, pour une seule fois et si c'est pour passer du temps avec mes amis, je veux bien faire l'effort.

- OK, ça peut toujours être sympa. Je ne pense pas que ce soit mon truc, mais qui sait, je serais peut-être surprise ? fini-je par répondre.

- Moi non plus ce n'est pas tellement mon truc, mais si c'est pour faire plaisir à mon frère je peux bien faire l'effort une fois.

Je rêve ou il vient exactement de répéter quasiment mots pour mots ce que je viens de penser ? Cette réflexion me fait sourire, nous nous ressemblons peut-être bien plus que je ne l'aurais pensé avec Souya, et ça me plaît. C'est décidé, j'irai donc en boîte de nuit. Bon, il faut bien une première à tout.

Finalement, il est l'heure pour moi de rentrer chez moi. Je descends alors jusqu'à l'entrée de la maison des Kawata. En chemin, Souya et moi croisons Smiley.

- Eh, Angry, tu lui as demandé pour la semaine prochaine ? Tu sais, pour aller en boîte ? demanda le roux à son frère.

- Ouais, on viendra.

- Sérieux ? T'as changé d'avis ? Qu'est-ce qui t'as décidé, c'est Tsubaki pas vrai ? dit-il, l'air mesquin.

- Elle a dit qu'elle viendrait, alors je veux bien venir aussi. expliqua-t-il, les joues légèrement rougies dû à sa gêne face aux taquineries de son frère.

- C'est fou ce que tu ferais pour elle. Tu serais prêt à tout pour elle, pas vrai ? T'en as de la chance, Tsubaki, il est fou de toi ! Il ne me parle que de toi : "Tsubaki par-ci, Tsubaki par-là" ! ria-t-il gentiment.

C'est vrai ? Il parle de moi à son frère ? Je lui plais tant que ça ? Cette nouvelle vient littéralement de refaire ma journée, quoique ma journée avait déjà été exceptionnelle puisque je l'avais intégralement passée avec Souya.