elle s'appelait marie.
on est allé chez elle, et en arrivant dans son salon, j'ai vu une corde sur le balcon à travers la baie vitrée, où pendaient des chaussettes noires, un débardeur rayé et deux ou trois culottes.
elle a pris ma main et m'a montré sa chambre. elle a dit : c'est ici que je vis.
sur les murs, il y avait comme des formes qui sautillaient en bleu bonbon, un peu comme les familles nombreuses qui vont au lac en beaux habits le dimanche après-midi.
et puis des tâches jaunes, des images de couleurs et des oiseaux bruyants aux reflets fanés.elle n'a rien dit pendant un moment et puis elle a soufflé, je crois qu'elle attendait que je dise quelque chose.
marie elle me rappelle les matins gelés d'automne, les boîtes à livres où tu prends des bouquins que tu vas jamais lire et tous ces mecs bourrés qui dansent n'importe comment.
elle s'est assise sur son lit une-place-et-demi et a tapoté à côté d'elle.
j'aurais dû m'asseoir mais j'ai dit : il faut que je rentre.
elle m'a regardé, je l'ai regardé,
pendant longtemps et puis je me suis retourné.elle a dit : j'ai aimé la couleur de ton visage aujourd'hui.
marie dit des choses étranges parfois.
elle a continué et m'a dit : à demain lou.
je ne comptais pas la voir demain mais j'ai dit : oui, à demain.
j'ai ouvert la porte qu'elle avait fermé et je suis sorti de chez elle.
en descendant dans la cour de son immeuble j'ai vu ses culottes pendre sur leur fil.la cloche a sonné midi et je suis parti.