𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹

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" - 𝙅𝙚 𝙣𝙚 𝙨𝙤𝙪𝙝𝙖𝙞𝙩𝙚 𝙦𝙪'𝙚̂𝙩𝙧𝙚 𝙝𝙚𝙪𝙧𝙚𝙪𝙨𝙚..
- 𝘾𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙢𝙖𝙞𝙨𝙤𝙣 𝙚𝙩 𝙘𝙚𝙩 𝙖𝙧𝙜𝙚𝙣𝙩 𝙣𝙚 𝙩𝙚 𝙨𝙪𝙛𝙛𝙞𝙩 𝙙𝙤𝙣𝙘 𝙥𝙖𝙨 ?
- 𝙅𝙚 𝙣𝙚 𝙥𝙖𝙧𝙡𝙚 𝙥𝙖𝙨 𝙙𝙚 𝙘𝙚 𝙗𝙤𝙣𝙝𝙚𝙪𝙧𝙚 𝙡𝙖̀. "
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Zhongli était assis devant moi sirotant son lait dans un silence aussi solide que la glace. Sur la table il n'y avait que des repas, en partant aux confitures jusqu'aux petits pains. Il y avait même, juste à côté des croissants, une montagne de crêpes nappées de sirop d'érables avec quelques myrtilles éparpillées là et ci. Je n'osais même pas y toucher. C'était beaucoup trop bien présenter pour que des mains aussi sales que les miennes n'en prenne.

A la place, à côté de moi se trouvait des œufs brouillés avec du bacon grillés. Ce n'était pas mon repas favori, qui plus est pour un petit déjeuner, mais je ne pouvais pas me permettre de prendre de tous ces plats fabuleux disposés devant moi et de les manger si grossièrement, alors que c'est à peine ma première journée ici -et puis mes parents ne seraient vraiment pas ravis si ils apprenaient ça. Plutôt, je pris l'assiette et la dégusta en prenant tous mon temps.

Le silence était d'or, pourtant, même si il n'y avait que moi et Zhongli à table, un tas de domestiques et de femmes de chambres nous entouraient. Mais le seul bruit présent était le bruit de mes couverts tapant contre l'assiette et s'entre-choquants. Et Zhongli semblait ne pas vouloir prendre la parole. Nous étions séparés par des mètres, chacun à chaque extrémités de la longue table rectangulaire. Tous ce qui nous séparé étaient ses assiettes remplis de nourritures et ses pots contenant chacun une confiture, ou autres accompagnements différents. Même le bras tendu, ou mon corps couché sur la table je n'arriverait pas à l'atteindre. Et c'était sans doute mieux ainsi.

Mina, derrière moi depuis le début du repas, s'approcha de mon oreille et me chuchota quelque chose d'à peine inaudible.

« - Mademoiselle, vous ne prenez pas la bonne fourchette..

Je regardais en détail la fourchette que j'avais et les autres posés sur la table. Celle que je tenais était un petit peu plus grande que les autres et elle semblait être un petit peu plus lourde. Mais pour moi l'ordre et là différences des fourchettes n'avait pas d'importances.

Mina me pointe alors une autre fourchette cette fois plus petite.

- Il s'agit de celle-ci mademoiselle.

- Ha oui, en effet merci. Lui dis-je quelque peu hésitante.

Je reposais la fourchette maintenant sale et prends l'autre délicatement. Zhongli me dévisagea mais je préférais ne pas relevé le visage.

- Appréciez-vous le petit déjeuner ? Me demanda Zhongli à mon plus grand étonnement.

- C'est délicieux. Lui répondis-je.

Je ne voulais pas en dire plus. Ou alors je ne savais pas quoi lui dire ? Ce petit déjeuner a l'air somptueux, mais beaucoup trop pour moi, qui n'est connu que la misère la plupart de ma vie.

A l'âge de douze ans, j'avais été invité chez une amie pour le dîner. Sa mère m'avait préparé un couscous parfumé avec des légumes bio tout droit sorti de son jardin. C'était tellement bon, que j'avais l'impression de flotter au dessus d'un nuage à chaque boucher, et qu'un petit elf venait m'embrasser la joue. Ça avait été le plus bon repas que je n'ai jamais avalé, et la dernière fois que je touché à un couscous sans avoir à comparer.
Le lendemain, en apprenant que j'avais osé manger un bon repas sans leur donner une part, mon père m'a enfermé dans ma chambre pendant une durée de deux jours, comme excuse que « le repas doit prendre le temps d'être digéré complètement pour que tu puisses de nouveau manger la même nourriture que nous ! Tant que cette merde ne sera pas disparu de ton corps, tu n'auras le droit de manger que ce que les rats te laisseront ! »
Heureusement, une amie à moi, Ochako Uraraka, en apprenant ma situation est venu deux-trois fois m'apporter du pain ou, avec de la chance, un steak haché que personne n'avait manger chez elle. Peut-être que pour certains cela ne représente rien, mais pour moi, son geste m'avait tellement touchée que j'ai toujours été redevable envers elle.
Depuis je n'ai plus jamais osé touché une nourriture qui me semblait bonne de crainte que mon père l'apprenne.

𝖯𝖺𝗋𝖺𝖽𝗂𝗌𝖾 {𝑑𝑎𝑏𝑖}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant